Algérie

La contribution des journalistes



La contribution des journalistes
Pour un coup d'essai, le tout nouveau-né appelé Rameve (Réseau algérien des médias pour l'économie verte et l'environnement) a réussi un coup de maître. Il est entré directement dans la cour des grands en organisant, lundi 30 juillet 2012, à 21h30, au siège d'Interface Media, à Alger, une conférence sur le thème brûlant d'actualité que sont les coupures d'électricité et les délestages, avec l'interrogation récurrente qui les accompagne : jusqu'à quand '
Autrement dit, est-ce une fatalité que l'électricité soit fréquemment coupée, dans certaines localités, sans préavis entraînant un préjudice (pas seulement financier) presque jamais indemnisé ' L'honneur d'ouvrir à Rameve la voie des activités publiques est revenu à trois spécialistes de l'électricité et plus largement de l'énergie : Salim Kehal, chercheur au CDER (Centre de développement des énergies renouvelables), Adjibi Radi, sous-directeur à la direction Electricité de la Creg (Commission de régulation électricité et gaz) et Aziz Ameyoud directeur de conduite système Sonelgaz. Après la parole de bienvenue de El Kadi Ihsen (au nom d'Interface Media, il est membre également de Rameve) qui a planté le décor thématique de la conférence, puis la présentation de Rameve par Nejma Rondeleux (journaliste à Maghreb Emergent et membre de Rameve), ce fut au tour de Zineb Maiche (journaliste à la radio et membre de Rameve) de lancer le débat avec les trois invités en présence des journalistes qui ont choisi de consacrer cette soirée du Ramadhan à la couverture de l'activité. Le site de Rameve (http://www.rameve.org/) comprend pratiquement toutes les informations sur cette conférence dont la presse algérienne et la radio ont rendu compte dans presque tous ses détails. Des photos prises durant la conférence par Samy Bouchaïb (chercheur au CDER et membre de Rameve) ont été placées sur ce site. A l'occasion de sa première activité, pour être en conformité avec sa vocation, Rameve a élaboré et mis en 'uvre une charte dont l'objectif est d' «intégrer les valeurs de l'économie verte dans le processus d'organisation des actions du réseau afin d'en réduire l'impact sur l'environnement et de sensibiliser les médias et le public sur l'importance de ce concept». Première application : les climatiseurs ont été mis à l'arrêt et les fenêtres ont été largement ouvertes pour aérer la salle et assurer autant que faire se peut une climatisation naturelle. Personne ne s'en est plaint. Si les conférenciers ont bien transpiré à certains moments, ce n'est pas à cause du climatiseur éteint mais parce que les questions étaient plutôt embarrassantes. Elles tournaient autour d'interrogations qui n'ont pourtant rien de nouveau : jusqu'à quand ces coupures intempestives ' Où est la solution ' Pourquoi ne pas agir à l'aide du levier des prix de l'électricité pour réduire la consommation qui est excessive ' Pourquoi ne pas s'appuyer sur le privé ' Les prévisions sont-elles fiables ' Y a-t-il une réflexion autour d'un modèle énergétique adapté à la situation du pays ' Salim Kehal, en toute indépendance ' sa qualité de chercheur le lui permet ' a fait l'état des lieux. Il a rappelé que dans les années 90, l'Algérie a trop compté sur les IDE (investissements directs étrangers) qui ne sont pas venus, puis, en 2000, l'Etat a décidé d'investir pour construire des centrales. Il fait observer que l'Etat n'a pas pris en compte le bio climatique dans son programme de construction de logements. Il prône le mix énergétique dans la production électrique et s'inquiète sur le fonctionnement des centrales électriques le jour où il n'y aura plus de gaz. A propos de gaz, il ne comprend pas comment l'Algérie est passée, sans crier gare, à l'exploitation du gaz de schiste. Visiblement limités par l'obligation de réserve liée à leurs fonctions, Adjib Radi (Creg) et Aziz Ameyoud (Sonelgaz) se sont, tout de même, efforcés d'éclairer (sans jeu de mots) l'assistance sur les causes des coupures d'électricité qui touchent des localités entières dans le sud-est du pays mais aussi des quartiers dans les grandes villes. Le retard entraîné par le désinvestissement dans le secteur durant presque 20 ans (depuis les années 80) a été mis en évidence. Conséquence : en 5 ans, il faut maintenant construire l'équivalent de ce qui existe, c'est-à-dire doubler les capacités de production. Les énergies renouvelables ont eu leur part dans le débat, comme solution incontournable, en même temps que l'économie d'énergie qui doit entrer, comme culture, dans le mode vie des Algériens. Le mot de la fin est revenu à Adjib Radi (Creg) qui a insisté sur le travail de communication à développer pour informer les citoyens et les sensibiliser sur la nécessité de faire des économies d'énergie. (membre de Rameve).


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