Algérie

La contrebande et la spéculation en profitent Gel des exportations des déchets ferreux et non ferreux



Les entreprises algériennes n'ont pas les moyens financiers pour se lancer dans des projets de création de raffineries de cuivre ou d'aciéries, qui nécessitent de lourds investissements. Les déchets ferreux et non ferreux entassés dans la nature ne peuvent être exploités par le marché national, a estimé Noureddine Sergoua, membre du bureau national de la Fédération nationale des récupérateurs et exportateurs de déchets ferreux et non ferreux.
Le gel de l'exportation de ces déchets a été décidé, selon lui, à la hâte puisqu'aucune alternative n'a été prévue en contrepartie. Les quelques projets annoncés par l'Etat n'ont jamais vu le jour. «Que ce soit le complexe sidérurgique à Bellara en coopération avec les Qataris ou le projet de récupération et de transformation de métaux à Oran, aucun projet n'a vu le jour réellement», a-t-il fait remarquer.
«Nous avons saisi le nouveau ministre de l'Industrie et des réunions ont été tenues avec les services du Premier ministère», a-t-il indiqué. Devant les importantes quantités de déchets ferreux entassés, des spéculateurs profitent de cette interdiction pour acheter à bas prix et attendre «la bonne occasion» pour les écouler au moment opportun.
«Nous constatons que l'interdiction de l'exportation des métaux ferreux, décidée en 2009, profite sûrement à certains que nous ne connaissons pas», s'est-il inquiété, expliquant que l'interdiction a laissé la porte grande ouverte à la contrebande. En l'absence de preneurs, les récupérateurs de déchets bradent leur produit à raison de 2 à 5 DA/kg au lieu de 25-30 DA/kg.
Après plus de trois ans d'interdiction d'exportation, les 400 collecteurs réglementés et la centaine d'exportateurs attirent l'attention des pouvoirs publics sur les graves conséquences engendrées par la décision de geler les exportations en mettant en avant les pertes sèches occasionnées en termes de recettes fiscales et d'exportations. «Les produits pourrissent et peuvent constituer un danger pour l'environnement», a averti M.Sergoua, interpellant le ministre de l'Environnement à contribuer pour trouver une solution pour la filière des métaux ferreux et non ferreux.
Actuellement, «deux millions de tonnes de déchets sont prêts à être exportés et c'est à l'Etat de prévoir des textes de loi pour protéger l'économie nationale des pratiques frauduleuses», a-t-il proposé. Les exportateurs sont «des partenaires de l'Etat» et sont favorables pour la réglementation de la branche où il sera possible de prévoir des clauses où l'Etat se réserve le droit de bloquer les opérations d'exportation en vue de répondre à des besoins nationaux.
Saisissant l'occasion du lancement du projet de relance de l'industrie nationale, M.Sergoua a interpellé le gouvernement pour encourager les activités de recyclage des déchets comme le plastique et caoutchouc, le papier ainsi que le verre. Ces matériaux, une fois récupérés, peuvent constituer des matières premières pour plusieurs branches d'activités et ainsi contribuer à la création d'activités économiques et des centaines d'emplois directs et indirects.


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