Algérie

La contestation s'installe dans la durée au Liban



Plusieurs appels ont été relayés sur la Toile pour organiser aujourd'hui une chaîne humaine géante qui longerait toute la côte libanaise, de Tripoli à Tyr, sur 170 km.La mobilisation citoyenne contre la classe dirigeante au Liban demeurait intacte hier, au 10e jour de manifestations sans précédentes. Les Libanais sont sortis dès la matinée par milliers dans les principales villes du pays. De Beyrouth, la capitale, à Tyr, dans le sud du pays, en passant par Tripoli et Saïda, les mêmes slogans exigeant le départ du gouvernement ont été entonnés, en dépit du vaste plan de réformes annoncé par le gouvernement Hariri au milieu de la semaine dernière.
Le chef du parti des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a déclaré hier sur Twitter : "Neuf jours et plus de la moitié du peuple libanais est dans les rue en train de crier en vain". "Y a-t-il encore quelque chose de plus scandaleux que cette négligence '", s'est-il demandé. L'armée déployée en force dans les grandes villes du pays depuis mercredi continuait quant à elle d'ouvrir les principaux axes routiers mais non sans difficultés.
Plusieurs manifestants ont tenté de l'empêcher de rouvrir les routes. Selon des médias locaux, l'un des plus importants axes routiers reliant la capitale Beyrouth au reste du pays, demeurait, en fin d'après-midi, toujours barré par de grandes bâches bleues sous lesquelles plusieurs protestataires ont passé la nuit de vendredi.
Dans la matinée d'hier, une réunion a été tenue au commandement de l'armée regroupant le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, le chef de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, le chef des FSI, Imad Othman et le directeur de la Sécurité de l'Etat, Toni Saliba, selon la direction d'orientation du commandement de l'armée.
D'après l'agence de presse officielle libanaise NNA, "les participants à cette réunion ont discuté des mesures visant à faciliter la liberté de déplacement des citoyens et à sauvegarder la sécurité des manifestants". Hier, des appels sont lancés sur les réseaux sociaux pour organiser aujourd'hui une chaîne humaine géante qui longerait toute la côte libanaise, de Tripoli à Tyr, sur 170 km.
Ce qui impliquerait la mobilisation d'au moins 100 000 personnes selon les estimations. Depuis le début du mouvement populaire inédit, le 17 octobre, les manifestants expriment leur colère de vivre dans un pays où l'eau, l'électricité et les soins gratuits ne sont pas assurés, 30 ans après la fin de la guerre civile. La classe politique quasi inchangée depuis trois décennies, accusée de népotisme et de corruption, "mène le pays à la dérive", selon les Libanais.
Plusieurs observateurs craignent des dérapages notamment après la sortie menaçante du Hezbollah. Son chef, Hassan Nassallah a agité vendredi la menace du "chaos" et d'un "effondrement économique" en cas de poursuite de ce mouvement inédit. Il a écarté en outre tout chamboulement institutionnel, rejetant la principale revendication des manifestants à savoir le départ de tout le gouvernement et ses symboles.

K. B./Agences


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