Algérie

La contestation contre le quatrième mandat prend de l'ampleur


La contestation contre le quatrième mandat prend de l'ampleur
La mobilisation de la rue contre le quatrième mandat est, semble-t-il, un scénario catastrophe envisagé sérieusement par les soutiens du président Bouteflika. Visiblement inquiets, ils multiplient les dérapages verbaux et les erreurs de stratégie contre une opposition qui se structure et gagne en sympathie.La contestation citoyenne contre une nouvelle mandature au profit de l'actuel chef de l'Etat prend de l'ampleur, notamment depuis l'épisode de son déplacement au Conseil constitutionnel. Mieux encore, elle s'organise de telle manière à s'affirmer de plus en plus comme une force capable de renverser la situation et changer complètement l'issue de la présidentielle du 17 avril prochain.Le mouvement Barakat, né au hasard d'une manifestation publique réprimée par les forces de l'ordre et de sécurité, se structure, se fait une réputation, y compris en extra-muros, et gagne des sympathies. La première démonstration de rue, drivée par la dynamique Amira Bouraoui, devant l'université de Bouzaréah, n'a réuni qu'une poignée de personnes.Le rassemblement de jeudi dernier devant la faculté d'Alger a drainé des centaines d'opposants au quatrième mandat, de même que ceux organisés dans d'autres villes du pays. Durant ces quarante jours qui nous séparent de l'élection présidentielle et à moins de deux semaines du lancement officiel de la campagne électorale, les citoyens seront de plus en plus nombreux à s'exprimer contre le statu quo. L'embrasement de la rue, qui paraissait impossible à se produire il y a quelques mois à peine, prend les formes d'un scénario envisageable. Dès lors, les partisans de la réélection d'Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême, malgré son âge avancé (77 ans depuis le 2 mars dernier) et sa maladie, prennent au sérieux l'opposition à leur projet et ripostent nerveusement, souvent maladroitement.Il y a eu d'abord deux communiqués attribués au président de la République, qui incitent les citoyens à ne pas perdre de vue "la stabilité du pays", la liant irrémédiablement à la longévité du président Bouteflika au plus haut statut dans la hiérarchie de l'Etat. Devant les représentants de la société civile à Tipasa, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a averti ce qu'il considère comme "des fauteurs de troubles et les aventuriers (...) tous ceux qui usurpent la démocratie" de devoir répondre de leurs actes.Le RND, dans un communiqué laconique et impromptu diffusé au début de la semaine en cours, s'est insurgé contre le mouvement Barakat ? sans le nommer ? en disant que ses animateurs sont "des éléments qui expriment leur position par rapport au scrutin avec une méthode contraire à la pratique démocratique et au respect de la loi". Amar Saâdani, secrétaire général du FLN, a soutenu, avec rage, que les manifestants contre le quatrième mandat "constituent une menace pour le pays".Amara Benyounès a carrément fait dans le dérapage verbal, en proférant des insultes contre l'opposition. "In3al bou eli mayhbnach, In3al bou eli mayhebch echaâb el djazaïri", soit "maudit soit le père de celui qui ne nous aime pas et de celui qui n'aime pas le peuple algérien".Il brandit, en outre, à chacune de ses sorties partisanes, le spectre de l'instabilité politique qui règne dans certains pays qui ont expérimenté le Printemps arabe, pour dissuader les citoyens d'empêcher la réalisation d'un projet porteur de gros dangers pour le pays.Il est admis, en effet, qu'il ne s'agit pas d'entraver le président Bouteflika à jouir d'un droit constitutionnel qui l'habilite à se porter, indéfiniment, candidat à la magistrature suprême, mais plutôt de protéger le pays contre une menace réelle, soit le détournement des prérogatives du Président et gérer les affaires de l'Etat par des forces de l'ombre.S. H.NomAdresse email


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