Algérie

La contamination des ovins est à craindre


La contamination des ovins est à craindre
Cette épidémie risque de resurgir sachant que la vaccination devait toucher au préalable les bêtes saines.Les marchés aux bestiaux, exclusivement ovin, sont rouverts depuis hier sur un fond d'inquiétude. Le spectre de la contamination plane encore et la menace sur les ovins est à craindre, selon les professionnels du secteur qui estiment que le risque zéro n'existe pas. Malgré les assurances des pouvoirs publics et particulièrement du ministre de l'Agriculture sur l'efficacité du dispositif de lutte contre la fièvre aphteuse qui a touché le cheptel bovin à travers 25 wilayas depuis le mois de juillet dernier, les vétérinaires sont nombreux à relever des «défaillances et des dysfonctionnements dans la lutte contre cette maladie» et dans la gestion de cette crise depuis son apparition. Ils sont unanimes à dire qu'il est temps de revoir de fond en comble tous les dispositifs régissant la santé animale et le développement agricole en Algérie.Le premier à avoir tiré la sonnette d'alarme est le Syndicat national des vétérinaires qui a dénoncé des lenteurs dans la maîtrise de la situation alors que le virus s'est propagé à grande vitesse. Le cheptel ovin n'est pas à l'abri, a mis en garde le syndicat. Il a estimé qu'il y a «des défaillances dans la prévention et la gestion du risque avant même la confirmation du premier cas». Ce qui peut se compliquer avec l'arrivée des périodes de froid favorable au développement du virus.Les vétérinaires sont donc très inquiets quant à la réouverture des marchés aux bestiaux, car la désinfection des lieux ne suffit pas. «Malgré les mesures draconiennes prises par les pouvoirs publics dans le contrôle de cette opération, il n'est pas exclu que des ovins puissent être contaminés sachant que la vaccination n' a pas touché certaines exploitations, voire les petites unités d'élevage situées dans des zones éparses du pays. Et certains éleveurs n'ont pas déclaré leurs bêtes malades. Par ailleurs, l'absence d'une instance d'étique et de déontologie dans la corporation a entraîné de nombreuses dérives quant à la délivrance des certificats de bonne santé, à la vaccination et autres aspects», relève un vétérinaire qui a préféré garder l'anonymat.Il a signalé que cette épidémie risque de resurgir sachant que la vaccination devait toucher au préalable les bêtes saines. «Ce qui n'a pas été fait, alors que la campagne de vaccination a été généralisée», a-t-il indiqué. Et de douter justement de l'efficacité de cette vaccination, notamment dans certaines régions chaudes du pays où «la chaîne de froid n'est pas respectée. Il est donc important de faire un suivi de toutes ces bêtes et procéder à un contrôle et à une évaluation».Il met en garde contre les points de vente qui apparaissent à l'approche de la fête de l'Aïd, surtout dans certaines localités qui échappent à tout contrôle des services concernés. Il estime que cette crise causée par la fièvre aphteuse a mis à nu toute la problématique dont souffrent la santé animale et le développement agricole en Algérie. Il est temps de penser à un changement radical de toutes la politique du secteur. Une réforme qui doit concerner, selon lui, «la loi sur la santé animale qui est obsolète». Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture signale que «sans cette campagne de vaccination lancée depuis l'apparition de cette épidémie, cette fièvre aurait pu toucher au moins 80 à 90% du cheptel bovin». Cependant, il se veut rassurant qu'il n'y a aucun risque de contamination au cheptel ovin.


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