Algérie

La Constitution sous haute tension Tunisie


La Constitution sous haute tension Tunisie
Dans un climat de suspicion et de divergences, le compromis tant recherché, justifiant le report de la date butoir d'octobre 2012, a buté sur l'exercice périlleux du « consensus qui s'est terminé en queue de poisson », selon le quotidien La Presse, relevant « la bataille rangée en direct ». Le journal, sentencieux, dénonçant la prévalence des « égos et des brouillages des alliances », considère que « l'ANC manque un rendez-vous avec l'Histoire ». Dans ce « dialogue de sourds », caractérisé par le recours aux insultes par des islamistes, s'en prenant vertement à leurs détratacteurs, et les méthodes d'obstruction du camp laïc reprochant au rapporteur du texte d'y avoir inclus de manière discrétionnaire des dispositions controversées, le Temps annonce « un prélude difficile pour la Constitution » en quête d'une approche consensuelle, bien réelle s'agissant des avancées consacrées par la question du partage des pouvoirs entre le Président et le Premier ministre, néanmoins sujette à de profondes divergences sur les thèmes majeurs des libertés, l'indépendance de la justice et l'égalité des sexes. Deux visions antagoniques s'affrontent dans la nouvelle Tunisie qui peine à s'offrir une Constitution à hauteur des immenses attentes démocratiques et des sacrifices des Tunisiens rêvant de liberté et de dignité. Dans une atmosphère houleuse, le débat, qui traîne en longueur, s'enlise dans une guerre de tranchées. Après une longue suspension de la séance du lundi, la reprise dans « un hémicycle à moitié vide » est fortement attendue pour signifier le monumental ratage ou la relance du processus de refondation qui passe inévitablement par la nouvelle Constitution et la mise en place des institutions rénovées et pérennes. Telle est la gageure de cette transition tributaire d'un soutien massif des 2/3 des 217 députés pour garantir l'adoption de la Constitution, éviter le recours au référendum et permettre la tenue à bonne échéance des élections avant la fin de l'année. Un accroc de taille : le cap intenable du programme électoral de 2013. Le Premier ministre Ali Laareyedh, qui n'est pas « défavorable au report des élections de quelques semaines », a coupé la poire en deux. De Bruxelles où il a effectué une visite, il a précisé, au cours d'une interview à Euronews, qu'il verrait bien « une partie » des élections présidentielle et législatives se tenir en 2013 et le « reste » en janvier 2014. Mais, il est évident que les incertitudes planent sur l'avenir de la Tunisie. Un scénario à l'égyptienne ' Le risque est écarté par le Premier ministre validant la spécificité de chaque expérience et convaincu de la « seule alternative de l'alternance pacifique au pouvoir ». Entre les Tunisiens faisant « la part des choses » et un gouvernement privilégiant « le consensus et le partenariat », le Premier ministre a souligné, sur les ondes de France 24, qu'« il n'y a pas lieu de perdre encore du temps et de creuser les divergences ». En somme, la Tunisie de « l'union et du dialogue » loin des rivages tumultueux de l'Egypte de la division.
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