Algérie

La Constitution otage du pouvoir Elle a été révisée en 2007



La Constitution otage du pouvoir                                    Elle a été révisée en 2007
4 années déjà que le président Abdelaziz Bouteflika a révisé la Constitution pour supprimer la disposition limitant le nombre de mandats présidentiels à un mandat renouvelable une seule fois.
Le chef de l'Etat, qui a fait sauter le verrou constitutionnel, a eu donc son troisième mandat mais depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts.
Hormis le Front de libération nationale (FLN) et son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui ne sait plus sur quel pied danser, ceux qui l'ont soutenu dans sa démarche, les deux autres partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), et les membres du mouvement de redressement du FLN ont fait un revirement à 180°.
Dans la perspective de la prochaine révision constitutionnelle initiée par le président de la République, ils soutiennent que la formule d'avant, celle des deux mandats, était la bonne. Il y a quatre ans, le RND, le MSP et les membres du mouvement de redressement du FLN défendaient mordicus la révision constitutionnelle voulue par le président Bouteflika.
Qu'est-ce qui a changé depuis pour que les positions des uns et des autres changent jusqu'à se contredire ' Opter pour un remodelage aussi important de la loi fondamentale qui a chamboulé la vie politique du pays pour qu'ensuite faire volte-face dénote de deux choses : la légèreté avec laquelle les décisions sont prises ; l'opportunisme infini de ceux qui ont supprimé la disposition de la Constitution de 1996 qui limitait le nombre de mandats. Les deux associés ont installé le pays dans une instabilité constitutionnelle avec toutes ses incidences sur la vie des institutions. Rares sont les pays qui ont eu à changer autant de fois leur loi fondamentale dans un temps aussi réduit.
La Constitution américaine date de deux siècles ! Si on ne sait pas encore ce que réserve la prochaine révision constitutionnelle comme surprises, l'histoire peut retenir, par contre, que la précédente a été un véritable coup de force contre le principe de l'alternance. Impossible de la qualifier autrement, tant l'objectif, le seul, qui avait présidé au changement de l'article 74 de la Constitution de 1996 était de permettre au Président sortant de briguer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième.
Mais à la surprise de tout le monde, c'est ce dernier, bien obligé par la conjoncture, qui remet la Constitution «en jeu». Dans l'opacité dans laquelle est plongé le pays et le manque de visibilité politique qui le bloque, nul ne peut parier sur le fond de la pensée du président de la République si bien que d'aucuns y voient surtout une énième man'uvre pour faire croire à une transformation du régime qui fait, en réalité, tout pour maintenir le statu quo. Alors, va-t-on revenir à la limitation des mandats présidentiels, comme le préconisent le RND ' dont l'actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est secrétaire général ' et le MSP de Bouguerra Soltani ' Qu'est-ce qui pourrait motiver un retour à l'ancienne disposition ' Que compte-t-on réviser encore dans le texte constitutionnel ' Le président Bouteflika a eu les pouvoirs qu'il cherchait ! Au fond, en matière de démocratie, l'Algérie a beaucoup plus besoin de pratique que de changement de Constitution à tout-va. Si réformes politiques il y a, pourquoi le chef de l'Etat n'a pas mené à terme la réforme de l'Etat qui préconisait la décentralisation et la déconcentration du pouvoir, celle de la justice consignée dans le rapport de la commission du défunt professeur Mohand Issad et celle de l'école algérienne qui se débat dans une crise sans fin ' On peut poser indéfiniment autant de questions sans espoir d'avoir des réponses. La seule qui paraît cependant évidente est que l'Algérie n'a pas encore de projet à sa taille.


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