PAR AW . AVRIL 5, 2021
Algeria-Watch, 5 avril 2021
Lors d'une manifestation du Hirak à Alger samedi 3 avril 2021, Saïd Chetouane a été interpellé avec d'autres jeunes et transféré au commissariat ex-Cavaignac. Il a subi des sévices et notamment une agression à caractère sexuel accompagnée d'insultes obscènes et d'humiliations. À sa libération en soirée, accompagné de sa mère et d'un groupe d'activistes, il a été emmené par ses camarades à l'hôpital Maillot, à Bab El Oued, pour être examiné et obtenir un certificat médical. Le médecin de garde a refusé d'établir le document sans la présence de la police, selon les témoignages des activistes présents sur les lieux.
La sinistre mésaventure de Saïd Chetouane qui suit les révélations sur les faits de tortures endurés par d'autres détenus du Hirak, notamment Walid Nekkiche et Sami Dernourni, a provoqué l'indignation et la colère en Algérie et au sein de la diaspora algérienne. Ces quelques cas médiatisés ne peuvent masquer la réalité d'une répression extrêmement violente, qui n'hésite devant aucun moyen pour terrifier la population et décourager toute velléité de contestation.
Le jeune âge de Saïd Chetouane illustre l'absence totale de scrupules des responsables des appareils répressifs et le climat pathogène qu'ils entretiennent en leur sein. Cette sordide affaire donne à voir la nature des comportements déviants de trop nombreux membres des services de sécurité, trop rarement rendus publics tant la pudeur fonde les codes sociaux. La colère et l'indignation dominent toutefois dans l'opinion, mais pas la surprise, car tous les Algériens savent à quel point la torture et les traitements dégradants font partie du registre habituel des appareils répressifs du régime. Révoltants, indignes et inacceptables, ces moyens tiennent lieu depuis des décennies de méthode de gestion ordinaire de la société.
Les mauvais traitements, arrestations arbitraires et abus de pouvoir par les forces de sécurité sont monnaie courante : la brutalité et la torture sont un usage traditionnel dans les centres de police, officielle ou secrète, du pays. Ces m'urs perdurent depuis trop longtemps dans une situation de non-droit où les victimes et leurs proches sont sans défense ni recours face à l'arbitraire. Cela doit cesser. Les acteurs de ces voies de faits doivent être dénoncés, assumer leurs responsabilités devant la justice et les victimes doivent être reconnues en tant que telles et recevoir réparation.
Algeria-Watch condamne les dépassements et les actes de tortures qui apparaissent comme systématiques et encouragés par les hiérarchies policières, exige que toute la lumière soit faite sur ce qu'a enduré le jeune Saïd Chetouane et que soient poursuivis et jugés tous les responsables de ces violences. Algeria-Watch exprime son entière solidarité et son soutien total à Saïd Chetouane ainsi qu'à toutes les autres victimes de l'arbitraire policier en Algérie.
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Posté Le : 05/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Quotidien d'Algérie
Source : www.lequotidienalgerie.org