Algérie

La conspiration des feux verts



Malgré ce qu?en pensent les automobilistes algériens, la route possède un code. Basé sur des principes simples, comme le respect de la priorité, et une signalétique pratique, ce code de la route est universellement admis, sauf en Algérie, qui lutte encore contre le civisme comme forme suprême de l?impérialisme occidental. On peut voir l?état d?un pays en observant les interactions entre ses automobilistes. Dans le cas de l?Algérie, plus proche sur ce point de la circulation des zèbres de savane que du conducteur humain, on peut comprendre que l?Etat ait décidé de sévir contre ces responsables de milliers d?accidents. Mais au-delà de la rébellion des Algériens pour tout programme collectif, d?où vient sa faculté à refuser sur les routes tout compromis avec son semblable en dehors de ceux basés sur la force ou l?audace ? Cette lente régression aurait une explication : selon un sociologue résidant sur un échangeur de l?autoroute de l?Ouest, l?apparition des faux barrages comme nouvel élément de circulation aurait déréglé le sens de la conduite. Cette explication ne tient pas (la route) puisque les Algériens ne respectent aucun autre code. Pendant donc que l?Etat concocte des codes pénal, familial ou communal, les Algériens les décodent et font ce qu?ils veulent. Où est la solution ? Brûler le code de la route, empaler Lazzouni et relire Bakounine pour adopter un Etat qui ressemble enfin aux Algériens, c?est-à-dire un Etat où il n?y a pas d?Etat ? Tout le monde est déjà d?accord : l?Etat gêne plus qu?il n?aide, de l?investisseur étranger au syndicaliste algérien, en passant par la femme célibataire et le journaliste privé. Dans une anarchie autogérée, y aurait-il plus d?accidents de voiture ? Ce n?est pas sûr d?autant que, de toute façon, l?Etat ne sait toujours pas faire fonctionner les feux rouges installés depuis vingt ans dans les carrefours du pays.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)