LA CONSOMMATION DE LA FIGUE DE BARBARIE EXPLOSE À BOUIRA: Un fruit rustique aux multiples bienfaits

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l a été démontré que c’est une plante entièrement bénéfique. Son épine, sa raquette, sa fleur, son fruit et ses racines apportent apportent énormément de bienfaits.

La figue de Barbarie a tiré ces derniers temps son épingle du jeu à cause ou grâce- c'est selon- de l'épidémie de choléra qui a sévi à Bouira. Face au “désamour” des melons et autres pastèques par les consommateurs, des produits qui seraient irrigués à partir des eaux usées, la figue de Barbarie a, pour ainsi dire, le vent en poupe.

Dans la wilaya, 5 communes ont récemment bénéficié de 12 périmètres de culture de ce fruit rustique, ce qui équivaut à 3.067 hectares inclus dans le bilan de la Hodna de 31.359 hectares.

Cette année, la production est assez abondante et les différents marchés de la wilaya, sont littéralement envahis par ce fruit à la peau épineuse.

De plus, les agriculteurs et d’autres populations rurales notamment, commencent à s’intéresser au développement de cette filière annoncée très prometteuse en matière de production et de profit. Ce fruit pousse pratiquement tout seul et n'a pas besoin d'un entretien particulier, mais génère énormément de profit.

Néanmoins, les vendeurs de ce fruit qui ne paie pas de mine au premier abord, tentent de “gonfler” leur marge bénéficiaire en arguant le fait qu’ils n'en tirent aucun bénéfice. C’est le cas à Beggas dans la commune de Kadiria (ouest de Bouira ), un village connu pour sa production de figue de Barbarie.

En cette période de l’année, ce village reçoit beaucoup de visiteurs qui viennent chercher quelques fruits. Ainsi et pour extraire ce fruit recouvert de fines épines, les villageois utilisent des perches spéciales “akourach” dont l’extrémité est formée de trois courtes branches entre lesquelles on coince le fruit et qu’on tourne légèrement pour le cueillir. Les perches sont confectionnées soit naturellement de trois petites branches ou fabriquées par les ferronniers. Une fois cette besogne achevée, il ne reste plus qu'à la mettre dans un bidon en plastique et fixer un prix lequel varie en 150 à 200 DA les 5 kilos, soit une vingtaine de figues.

Plus globalement, la wilaya de Bouira recèle selon nombre de spécialistes, à l'instar de Mme Oulebsir Nadira, ingénieure d’État en agronomie, un potentiel non négligeable en la matière qui ne demande qu'à être valorisé. En effet, la culture de la figue de Barbarie est très répandue à Bouira. Charnue, à la peau épineuse, la figue de Barbarie est devenue, ces dernières années, un fruit du terroir très prisé. À cet effet, des journées d’études lui ont été consacrées, portant sur le thème de l’encouragement à la culture du figuier de Barbarie, avec le concours des spécialistes du Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS) et de l’Association nationale pour le développement du cactus.

Selon les données fournies par le Haut-Commissariat au développement de la steppe, et tout en précisant que la superficie semée sera poursuivie dans son développement, il fera part que pas moins de 52.000 hectares de figuiers de Barbarie ont été plantés dans 25 wilayas.

Il a été également indiqué que dans les régions steppiques, il existe des vergers de figuiers de Barbarie, vu le climat qui sied, et qu’une trentaine de variétés ont été recensées dans le pays. Quant à ses vertus, il a été démontré que la figue de Barbarie est une plante entièrement bénéfique, c’est-à-dire que son épine, sa raquette, sa fleur, son fruit et ses racines, n’apportent que des bienfaits au corps humain.

La fleur séchée du figuier de Barbarie est un remède efficace contre la maladie de la prostate, le traitement des diarrhées et une matière prisée dans les produits cosmétiques.

Le fruit dont les graines contiennent de l’huile que l’on peut extraire, est considérée comme étant la plus chère du monde et son coût revient à 1.300 euros le litre, car très riche en antioxydants et vitamines A et E.


Photo: Une production exceptionnelle de la figue de Barbarie enregistrée cette année. ©D. R.

Ramdane Bourahla.