Algérie

La confrérie des Aissaouas



La confrérie des Aissaouas
Elle dérive de l'ordre des Chadoulia. Quant au mysticisme dans la confrérie, il fut crée par sidi M’hmad Ben Aïssa dans le courant du neuvième siècle de l’hégire.

Le Cheikh Ben Aïssa est né au Maroc, au sein de la tribu des Ouled Sibai. Il fait ses études a Mekhnès, puis très jeun, il entreprends un voyage en Orient qui le mènera jusqu’aux Indes. Là, au contact des fakirs il discipline son être et acquière une puissance de suggestion incomparable. Il devient un adepte accompli du stoïcisme. De retour au pays natal, sa grande piété et ses réelles connaissances scientifiques tant médicales qu'astrologique et autres groupèrent autour de lui une foule d'adeptes.

Mais le sultan marocain, auquel sa popularité croissante portait ombrage le chasse de Mekhnès avec ses disciples. C’est alors que commence la fuite précipitée au hasard de l'erg inculte et désertique, si bien qu'un jour ses disciples mourant de faim implorent son secours ! « Nourrissez vous » leur dit il impérieusement « de ce que vous trouvez sous vos pas » Il n'y avait là que pierres, scorpions et vipères, et dans l'ardeur de leur foi et surtout par amour pour le maître, les disciples suggestionnés avalent sans conséquences fâcheuses d'ailleurs, débris et reptiles !

Apres cette expérience, le renom thaumaturgique du cheikh Ben Aïssa fut incommensurable !
De tous les coins de l ’ifriqia voire même de l’orient, les admirateurs affluèrent et le sultan de Mekhnès rappelant e puissant chérif dans sa ville natale le comble de présents, de faveurs et de privilèges qu'il étend naturellement à ses disciples !

Un jour de réunion rituelle, alors que par centaines, les fidèles se pressent autour du cheikh, celui-ci tire un long couteau de sa gaine et proclame qu'une révélation divine lui a ordonné d'offrir en sacrifice le plus d'hommes possible.
« Lequel d'entre vous » dit il « m'aime assez pour se laisser immoler par moi ? ».
Une voix répond : « Moi »
Alors, cheikh Ben Aïssa fait entrer avec lui l'homme dans sa maison dont il referme la porte. Puis on entend un grand cri et un filet vermeil se répand sur le seuil. Le sacrificateur reparaît, tenant en main son coutelas ensanglanté et crie : « A un autre ! »
Un second fidèle s'avance et ainsi de suite…, jusqu’au quarantième. Cependant, au-delà du quarantième, personne ne se propose pour le sacrifice.

Les hommes de peu de foi restent muets devant les marches toujours plus rougies par le sang des victimes. Tant d'effroi fait sourire l'apôtre, qui, méprisant, enfonce l’huis, découvrant ainsi ses fidèles, souriant béatement, tandis qu'auprès deux gisent quarante moutons. ...telle fut l'origine de la composition du Madjless des Aïssaouas.

Dans les exhibitions rituelles, L’aissaoui, endurci par une excessive sobriété et une abstinence extrême, obtient l'anéantissement de son être en une catalepsie éphémère. Il est même parfois stoïque jusqu'à la mort surtout lorsqu il est sous l’influence du fluide magnétique de son cheikh.

C’est ainsi que sur l'exclusif commandement « d’Allah ghaleb », il s'immole avec un abandon complet des choses d'ici bas !

L’humilité est dans la confrérie des Aïssaouas la meilleure préparation à l'amour de dieu. D’ailleurs, son fondateur a dit : « la fréquentation de la foule enlève du front de l'homme sa candeur, l'image de celui qui aura aimé le monde paraîtra au jour du jugement dernier comme la lune éclipsée ».

Cheikh Ben Aïssa, après une vie passée dans la prière et l'abstinence ; Ayant au suprême degré exalté son esprit et torturé son corps ; Après avoir surtout imposé à tous ses adeptes les doctrines soufies, meurt à Mekhnès en rabie awal de l'an 928 hégirien (1523).


Il laisse en même temps que des mandements assez poétiques de genre de celui-ci :
« Les coeurs sont des jardins, dont les prières sont les arbres et les mots une eau vivifiante »

A la mort du fondateur de l'ordre, la direction des Aïssaouas est confiée à son fidèle nayeb el Maadjoub, puis les fils du maître, en âge de reprendre la relève. Leurs descendants conserve ainsi désormais le pouvoir.

Les sultans marocains tentèrent de nouveau d'annihiler ou tout au moins d'amoindrir le prestige de la confrérie. Ben sidi Aïssa, est particulièrement pris à partie, et obligé à s'expatrier pour se réfugier au Maghreb central. Il arrive à Tlemcen, où dénué de toutes ressources, il doit pour survivre, enseigner le coran au cachet.

Puis se réfugie dans le Rhossel, exactement à Remchi, ou une zaouïa est pendant longtemps le lieu de sa dévotion.

Il s'enfonce plus vers l'est du pays et atteint le Beylik du Titteri, où les gens l'accueillent généreusement en dhif allah. Des lors le cheikh sidi Ben Aïssa révèle sa personnalité et reprend aussitôt les pratiques de son aïeul.
Il recrute aisément un noyau d'adeptes qu'il discipline sévèrement.

Il est à remarquer que l'on confond trop souvent la confrérie avec les exhibiteurs charlatanesques. Les Aïssaouas sont de tenue correcte dans leurs relations extérieurs, leur modestie offre un contraste flagrant avec les exaltations sacrificateurs du rite, leur commerce très agréable et sans mysticisme affecté dénote même chez leurs chefs une franchise de caractère que l'on ne rencontre pas chez les autres marabouts.

LA CHADOULIA :

Il n'y a de dieu que dieu ! Il n’a pas d'associé.
Tout le pouvoir est entre ses mains !
Louanges à lui.
Il est le plus puissant !
Au sein de cette confrérie il n’y a pas de pratiques extravagantes, mais seulement la vie errante et contemplative.
L'existence normale avec ses labeurs quotidiens, hors de la solitude (khloua : retraite) et des couvents ; La prière à toute heure, en tous lieux, pour mieux vivre en rapports constants avec l'être suprême !
Ce sont là les grandes lignes de conduite des CHADOULIA. La CHADOULIA tient de ce missionnaire qui atteignit CHADEL OU CHADLI, en Tunisie et s’y installa pendant de nombreuses années. D'un esprit d'assimilation supérieur et d'une surprenante rectitude de jugement il était parvenu à faire un choix raisonné des principes ésotériques de ses prédécesseurs en les complétant par des données personnelles.


Composition du madjeless :

Un mokkadem (chef spirituel)
Un Khalifa (Son assistant)
Cheikh el Aâmal (Responsable des travaux)
Cheikh ettâam (Intendant)
Et les adeptes.


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