Algérie

La conférence du consensus compromise



La conférence du consensus compromise
L'initiative du Front des forces socialistes (FFS) démarre visiblement mal. Lancés officiellement à la fin de la semaine dernière, les contacts préliminaires avec les acteurs politiques en vue d'aller vers «un consensus national» butent sur un rejet du noyau dur de l'opposition. Il y a au moins une partie importante de l'opposition qui ne partage pas cette démarche et ne compte pas répondre favorable à une future invitation à participer à la conférence du FFS.En effet, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) semble avoir pris définitivement ses distances avec cette proposition. La diffusion de son communiqué virulent à l'égard de la proposition du FFS est un message signifiant que l'initiative n'est pas la bienvenue. «Il est exclu que la CNLTD participe à cette conférence. Le FFS propose à l'opposition de se suicider en abandonnant la plateforme du Mazafran qui a constitué le ciment qui a soudé ses rangs», lance le président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali.Pour lui, le FFS «fait le jeu du pouvoir en voulant réduire à néant le travail accompli par l'opposition durant plusieurs mois». Il estime que ce parti «veut maintenir le statu quo en légitimant même les partis au pouvoir, en l'occurrence le FLN et le RND». «L'opposition travaille pour aider le système à partir, tandis que le FFS veut l'aider à rester. Ce parti fait délibérément le jeu du pouvoir», juge-t-il. Selon Soufiane Djilali cette initiative du FFS vise, tout simplement, «à briser l'élan de l'opposition et à parasiter sa démarche».Plus diplomate, le président du MSP, Abderrazak Makri, évoque le caractère «obsolète» de «l'approche du FFS». «Nous avons reçu nos amis du FFS et nous leurs avons affirmé que leur proposition n'a rien à apporter de nouveau. La plateforme consensuelle élaborée suite à la conférence du 10 juin dernier propose déjà une transition politique négociée», soutient-il. Selon lui, l'opposition, y compris le FFS, est d'accord sur l'analyse de la situation politique du pays. «Il y a une convergence de points de vue. Nous avons affirmé à la délégation du FFS que le problème ne se pose pas au niveau de l'opposition. Il faut convaincre le pouvoir en place de faire preuve de bonne volonté d'aller vers un vrai consensus», indique-t-il.«Le FLN et le RND ne sont pas le pouvoir»Pour lui, le pouvoir en place contrôle la vie publique et empêche toute évolution de la situation politique nationale. «Le FLN et le RND ne sont pas le pouvoir. Donc ce n'est pas avec le FLN qu'il faut négocier, mais avec les vrais décideurs. Le FFS doit s'adresser directement au pouvoir en place. S'il y a une évolution dans ce sens, nous sommes disposés à dialoguer», ajoute Abderrazak Makri.Interrogé sur le contenu du communiqué de la CNLTD qui qualifie l'initiative du FFS de «man?uvre du système politique», il répond que «le pouvoir tente de tirer profit de toutes les situations». «Nous n'allons pas entrer en confrontation avec le FFS. Il n'est pas dans l'intérêt de l'opposition de se chamailler, mais il est certain que le pouvoir manipule la vie politique», soutient-il. Ce faisant, Abderrazak Makri précise que cette nouvelle démarche «ne gênera aucunement celle de la CNLTD. Notre action s'est constituée avec un groupe homogène et stable, constitué d'acteurs politiques très présents sur le terrain».




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