Algérie

La conférence / CAN-2013 : Algérie - Gambie


La conférence / CAN-2013 : Algérie - Gambie
Analyse - Vahid Halilhodzic a animé, hier au centre des médias du stade du 5-Juillet, une conférence de presse au cours de laquelle il s'est dit endosser la responsabilité de la défaite face au Mali.
Cette fois, le sélectionneur national ne s'est pas dérobé en envoyant son adjoint Nordine Kourichi, puisque c'est lui-même qui est venu affronter, hier, la presse, au Centre des médias du stade du 5-Juillet. En outre, il était seul, alors que d'habitude, il est flanqué d'au moins deux joueurs. Cela prouve que, soit ces derniers sont tellement affectés, soit que le coach voudrait les préserver avant le match de la Gambie qui, à ses yeux, est important car il attend un sursaut d'orgueil de la part de son équipe. Durant son face-à-face avec les représentants des médias, Halilhodzic est longuement revenu sur la défaite contre le Mali dimanche dernier à Ouagadougou en assumant d'entrée la responsabilité de cette déconvenue : «C'est toujours la faute à l'entraîneur, comme ça on évitera aux joueurs d'endosser une quelconque responsabilité. Quand on prend deux buts sur corners, c'est la faute à Vahid !», lance ironiquement le sélectionneur, et de poursuivre : «En plus je le savais. Je ne vais pas accabler les joueurs et comme ça, cela arrangera tout le monde, surtout les gens qui critiquent Vahid. Je suis responsable, c'est connu quand l'équipe gagne, ce sont les joueurs et quand elle perd c'est le coach. Surtout face à des mecs qui font plus d'un mètre quatre-vingt-dix !». Le décor est planté. Mais Halilhodzic décortique les buts encaissés. «Sur le premier corner, il y avait un manque de communication. Pourtant, on a expliqué ce genre d'actions lors des séances vidéo après les matchs du Niger et du Rwanda, mais bon ; la puissance des joueurs maliens a fait la différence.» Halilhodzic le reconnaît : «J'étais déçu par cette défaite, mais je ne vais pas accabler Slimani et Kadir pour n'avoir pas marqué de buts lors des occasions qu'ils ont eues. Slimani a fait un bon match, surtout en première mi-temps, comme Aoudia que j'ai fait jouer en Gambie avant de le remplacer en seconde mi-temps. Nous avons eu huit nettes occasions de marquer, avec Slimani et Kadir et même Bougherra qui a préféré aller avec le ballon au lieu de le donner à un coéquipier démarqué, en seconde mi-temps ; mais physiquement on avait moins d'armes et rarement je n'ai vu une équipe aussi puissante que ce Mali.» Puis d'avouer : «Mon équipe est encore tendre, même si les joueurs sont en train de gagner en expérience. C'est un passage obligatoire pour grandir. Et pour grandir, il faut recevoir des gifles.» Interrogé sur ses choix, notamment en défense, le patron des Verts dira : «Sur l'axe central, je n'ai pas beaucoup de choix. Le joueur qui a de l'expérience, c'est-à-dire Bougherra, a été aligné, mais il manquait de forme. Un joueur comme Belkalem a de l'avenir, mais il était un peu blessé et je ne pouvais pas brûler les étapes.» Mais Halilhodzic relativise à chaque fois : «Rappelez-vous, il y a dix mois, l'équipe nationale c'était autre chose. Les joueurs ont fait d'énormes progrès et ont fait avancer beaucoup de choses. Il y a une bonne maîtrise, le nombre de passes est un indicateur de progression».
La justification
L'arbitre était vicieux
Le sélectionneur national évoquera également l'arbitrage du Sud-Africain Bennett qui, à ses yeux, n'a pas été très correct : «L'arbitrage n'a pas été bon, car il a laissé faire l'agressivité des joueurs maliens. Je dirai qu'il était vicieux, avec trop de fautes sifflées en faveur de l'adversaire. Et quand l'arbitre en fait trop, les joueurs peuvent être déstabilisés car n'acceptant pas l'injustice». Pour ce qui est des conditions climatiques, Halilhodzic ne veut pas d'excuses, même s'il reconnaît que sur ce plan, certes il y avait la chaleur et l'humidité, et que certains joueurs s'adaptent mieux que d'autres, mais c'est ce type de matchs qui permet aux joueurs de progresser. «L'équipe est en reconstruction et les joueurs vont tirer beaucoup d'enseignements de ce match».
La philosophie
«Je ne vais pas revenir à une tactique défensive»
Lors du point de presse qu'il a animé, Vahid Halilhodzic s'est dit assumer tous ses choix, que ce soit pour les joueurs alignés ou bien pour la tactique de jeu contre le Mali qui, apparemment, restera un match référence pour lui et dont il a tiré beaucoup d'enseignements, notamment que certains joueurs s'expriment mieux à domicile qu'en déplacement. «Alors faut-il jouer les petits bras ou attaquer ' Les joueurs doivent être un peu plus vicieux en déplacement», dira Halilhodzic qui ne veut pas déroger à sa philosophie de jeu : «Je dois continuer dans la même démarche. Je ne vais pas revenir à une tactique défensive. En revanche, on doit être plus rigoureux sur les balles arrêtées, car sur les deux corners qui ont amené les deux buts du Mali, certains n'ont pas fait leur boulot». Il explique ensuite : «Quand on opte pour jouer l'attaque et qu'on ne possède pas de gabarit, il faut s'attendre à des problèmes. En seconde mi-temps, on a été dominé au milieu de terrain, et je pouvais renforcer le milieu pour préserver le score du match nul. Mais je dis toujours qu'on a d'autres qualités techniques à faire valoir. Défensivement, on n'a pas beaucoup de choix, mais je ne changerai pas je continuerai dans ma démarche, même si je ne sais pas si je vais réussir».
L'adversaire
«J'attends le sursaut d'orgueil d'une équipe vexée»
Après s'être longtemps attardé sur le match contre le Mali, Vahid Halilhodzic a abordé certains aspects du match de demain soir face à la Gambie en lançant : «La vie doit continue. L'équipe n'a pas perdu la Coupe du monde. Le prochain match des éliminatoires du Mondial brésilien aura lieu en mars, il faut se concentrer donc sur la Gambie et s'assurer une qualification à la CAN, car il s'agit de notre premier objectif.» Sur l'adversaire, Halilhodzic avertit tout le monde : «J'ai vu Gambie - Maroc, et j'ai constaté déjà la touche de l'entraîneur italien. L'adversaire sera mieux qu'au match aller. Les Gambiens ont posé d'énormes problèmes aux Marocains et ont failli gagner en ratant une occasion de but à deux minutes de la fin. Il faut s'en méfier. D'ailleurs, j'ai dit aux joueurs d'oublier le Mali. Ils ont compris et j'attends une réaction de leur part». Sur l'état des troupes, Halilhodzic n'a pas encore tranché sur le onze rentrant en raison de plusieurs paramètres : «Je ne sais pas dans quel état seront les joueurs, cela se décidera le jour du match». Concernant l'état physique des joueurs locaux, il n'y a que les tests qui peuvent prouver l'état de leur forme, dira Halilhodzic avant de conclure : «De plus, on ne peut pas comparer certains joueurs entre eux. Face au Mali, nous n'avons pas été dominés dans les courses, mais dans les duels aériens et dans la puissance. D'où le choix de certains joueurs par rapport à d'autres. Un Hachoud ne pouvait pas avoir sa place ce jour-là, par exemple. Un Boudebouz ne peut pas être aussi vaillant qu'un Bouzid dans ce genre de match.». A une autre question, s'il préférait attaquer d'entrée ou attendre l'adversaire, Coach Vahid est catégorique : «Je préfère que l'attaque démarre bien et marquer d'entrée, que d'attendre. On doit bien rentrer dans le match et pourquoi ne pas marquer plus d'un but. Face au Mali on devait tuer le match, mais le manque d'expérience a fait défaut à nos joueurs». Avant de conclure : «Regardez, la Zambie a été battue par le Soudan avant de gagner contre le Ghana, c'est dire qu'en Afrique il n'y a plus de petites et de grandes équipes. Pour jouer et gagner à l'extérieur, il faut être costaud. Il faut être motivé et ambitieux».
Le constat
«4 ou 5 joueurs d'expérience auraient changé la donne»
Parmi les questions qui ont été posées au sélectionneur national, figure celle-ci : une équipe en apprentissage peut-elle se qualifier à la Coupe du Monde ' Halilhodzic répondra : «Pour se qualifier, il faut terminer avec un plus grand nombre de points que les autres. Il faut donc gagner tous les matchs à domicile et puis aller chercher quatre points en déplacement». D'apprentissage, il préfère en reconstruction : «L'équipe est en apprentissage, non, je pense qu'elle est en reconstruction car ce sont les meilleurs joueurs du moment qui sont retenus. En revanche, si on avait quatre ou cinq joueurs d'expérience on aurait pu montrer un autre visage. N'oubliez pas que trois joueurs d'expérience ont fait leurs adieux à la sélection. Un Yebda ou un Cadamuro auraient pu apporter un plus. C'est bien d'avoir des joueurs d'expérience, mais cela n'est pas une garantie à 100 %. Il y a eu manque d'expérience, notamment au milieu de terrain. J'ai vu tous les matchs de l'Algérie depuis deux ans, et l'équipe n'a pas beaucoup gagné à l'extérieur. Mais dans trois ou quatre ans elle sera plus forte».


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