Algérie

La conduite à tenir face aux campagnes médiatiques étrangères en débat



Tous les ans, la Journée mondiale de la liberté de la presse permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d'évaluer la liberté de la presse à travers le monde, de défendre l'indépendance des médias et de rendre hommage aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leur profession. «Accès à l'information et aux libertés fondamentales, c'est votre droit !» tel est le thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse coïncidant avec le 3 mai 2016.Le bureau de la wilaya de Chlef de l'Union nationale des journalistes et des professionnels de l'information algériens (UNJIA) en collaboration avec la faculté des sciences humaines et des sciences sociales relevant de l'université Hasiba-Ben Bouali de Chlef, a organisé une rencontre-débats sur la rumeur dans la presse. La rencontre a connu la présence de Mme Nacéra Brahimi, le secrétaire général de la wilaya de Chlef, le recteur de l'université de Chlef, le doyen de la faculté, les représentants des corps constitués, les chargés de communication des différentes institutions ainsi que les journalistes et les correspondants de la presse locale. Prenant la parole, devant un parterre de journalistes et d'étudiants et au nom du wali de la wilaya de Chlef, Mme Nacéra Brahimi a mis en exergue, l'évolution de la presse écrite algérienne à partir de 1988. «C'est à la faveur de la fracture politico-sociale d'octobre 1988, dira-t-elle que les velléités de changements dans la presse écrite algérienne vont trouver l'opportunité d'amorcer le virage historique qui aboutira à l'émergence de titres privés, et ce, suite à la loi sur l'information initiée à partir du 3 avril 1990 par le réformateur Mouloud Hamrouche ouvrant ainsi la voie au champ de la libre expression journalistique née». Madame le secrétaire général de la wilaya a indiqué également dans son intervention que «les services de la wilaya ?uvrent inlassablement à promouvoir la presse locale notamment en leur facilitant l'accès à l'information et les différents services de la wilaya restent à votre disposition pour tout renseignement pouvant éclairer vos lecteurs sur un sujet donné». M. Sichi Yousri, enseignant spécialistes en sciences de l'information et de la communication a donné une conférence sur «Les défis des médias nationaux dans la lutte contre les campagnes de médias étrangers». Le thème développé par le conférencier a trait à la rumeur et sa problématique. Il faut dire que le thème choisi n'est pas fortuit mais traite d'un problème d'actualité auquel notre pays est confronté. La maladie du Président et sa photo diffusée sur les réseaux sociaux, les supposés scandales financiers, le terrorisme ... Autant de sujets qui alimentent la rumeur et qui visent apparemment la déstabilisation du pays. «A première vue, dira le conférencier, la rumeur semble se diffuser dans un chaos le plus total. Il faut savoir que c'est faux. La rumeur est en fait un message qui a ses propres règles et un mécanisme bien ancré». L'orateur, structure en trois points les conditions de formation d'une rumeur. Le premier c'est celui de la situation. A ce sujet, il dira «c'est seulement dans une situation, un contexte particulier qu'une rumeur peut se former. Le terrain le plus propice est lors d'une pénurie d'informations, bien souvent, une situation de crise où les canaux officiels ne communiquent pas assez». Le second point c'est celui du contenu de la rumeur. À ce propos, M. Sichi dira : «La rumeur, bien souvent négative, effrayante ou sulfureuse, connaît de nombreuses distorsions dans le processus de transmission puisqu'elle est issue d'un discours rapporté, donc subjectif. C'est pourquoi, le contenu d'une rumeur est bien souvent composé d'un compte-rendu d'informations. La rumeur fonctionnera d'autant mieux que les faits ne sont pas vérifiables ». Enfin le troisième point c'est celui du processus de transmission : « La rumeur se propage lorsqu'un processus de partage se met en place. Il se forme essentiellement entre les individus, car en parler provoque une sensation de service rendu, d'altruisme chez la personne. Mais la rumeur peut être accentuée lors qu'elle est relayée, par erreur, par des médias traditionnels». M. Djamel Bouchakour, maître assistant à l'école supérieure de journalisme d'Alger et chef de bureau de l'APS de Chlef abordera l'implication des médias sociaux à travers notamment l'internet dans la propagation de la rumeur. Le conférencier rappellera qu'« Avant internet, la rumeur s'épuisait d'elle-même et disparaissait. Mais aujourd'hui la donne change avec les médias sociaux car l'internet garde en mémoire les informations». Et de préciser «Internet et les médias sociaux n'ont donc pas changé le processus de formation d'une rumeur, mais lui ont donné une caisse de résonance puissante. Pour les marques, il faut donc prévenir plutôt que guérir en adoptant une stratégie proactive de veille sur les médias sociaux». Et de conclure : «La prise de conscience croissante des enjeux de la rumeur, de son caractère fédérateur, des peurs irrationnelles qu'elle charrie, des dégâts politiques, économiques et sociologiques qu'elle peut engendrer dans la société contemporaine, liée au rôle d'accélérateur joué, dans sa diffusion, par les nouveaux media ? internet en particulier ? invitent à perpétuer la réflexion historique sur ce phénomène à la fois complexe à appréhender et pourtant si familier». M. Bouchakour a recommandé le recours à l'éducation médiatique ; il propose d'initier les enfants dès leurs jeune âge aux médias pour qu'ils puissent séparer le bon grain de l'ivraie en matière de choix des supports médiatiques. Selon lui, les parents aussi bien que les enseignants doivent accompagner ces enfants pour que les contenus médiatiques soient sélectionnés selon notre éducation, nos m?urs et nos coutumes.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)