Algérie

« La concertation régionale est nécessaire »



« La concertation régionale est nécessaire »
Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'Union européenne, Gilles de Kerchove, M. De Menthon a ajouté que la crise sahélienne est une crise régionale « nécessitant la mise en place d'une concertation régionale » et qu'« aucune partie ne soit écartée ». Tout en saluant le rôle de l'Algérie dans la stabilité et le développement de la région du Sahel, il a annoncé que l'UE est en train d'écrire « une nouvelle page de coopération avec l'Algérie qui sera certainement fructueuse ». « L'Algérie est pour l'UE un partenaire stratégique dans les discussions sur la crise sahélienne et nous souhaitons aller le plus loin possible avec les autorités algériennes dans le dialogue sur cette question », a-t-il dit, tout axant sur la nécessité d'« agir ensemble et de manière préventive » car « on a souvent agi après ». « Nous sommes très attentifs, au niveau de l'UE, à consolider l'approche de prévention », a-t-il expliqué, soulignant la « nécessité » de s'attaquer aux causes et aux origines de la situation prévalant, notamment, au nord du Mali pour transformer la région d'un « espace de conflit à celui de développement ». Le responsable européen a souligné dans ce sens que les défis, la pauvreté en tête, sont identifiés et qu'il n'y aura pas de développement sans sécurité et vice versa. « La situation humanitaire reste très difficile au nord du Mali. On est conscient que l'essentiel reste à faire », a estimé le représentant spécial de l'UE au Sahel qui a auparavant occupé le poste d'ambassadeur de France au Mali. A propos de l'opération Serval, il a rappelé qu'il était clair dès le début qu'elle ne pouvait être que « ponctuelle ». Cette opération française « ne pouvait pas régler tous les problèmes. C'était juste une intervention ponctuelle censée être la plus brève possible », a-t-il répondu à une question. « 2013 a été une année de transition au Mali et maintenant le pays entre dans une période de construction en profondeur », a-t-il poursuivi. Quant à la situation en Libye, il a estimé que la communauté internationale n'en fait pas assez. « Les armes en provenance de Libye ont été retrouvées au Soudan et au Sinaï », a-t-il fait remarquer, tout en affirmant que l'UE n'est pas gênée « de voir plusieurs acteurs s'impliquer » dans la lutte contre la circulation et la prolifération d'armes en provenance de ce pays.Alger abritera une réunion sur le paiement des rançonsPour sa part, le coordinateur européen de la lutte antiterroriste a assuré que l'UE était « disposée » à soutenir tous les processus permettant le retour de la stabilité dans la région du Sahel. « Il faut mettre en place le cadre pour un dialogue plus structuré et des projets plus concrets », a suggéré M. De Kerchove, qui a également indiqué que, selon les analyses de l'UE, le groupe terroriste al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) « n'est pas impliqué directement dans le trafic de drogue », contrairement à d'autres groupes activant dans la région. « Dans les casemates, on n'a pas trouvé du hachich mais des armes », a-t-il ironisé en appelant toutefois à synchroniser la lutte contre le terrorisme et celle contre la drogue, a-t-il expliqué, « drogue veut dire beaucoup d'argent, encourager la corruption, causer l'effondrement de l'Etat ». Le coordinateur de la lutte antiterroriste de l'UE a évoqué aussi la question des « jeunes combattants qui partent en Syrie » dans laquelle « l'Algérie est un peu moins concernée que les pays de la région ». « Il n'y a pas de solutions miracles. Il faut essayer d'identifier les meilleures pratiques et de partager nos expériences. Essayer de voir ce qu'on peut faire ensemble (dans ce domaine) », a-t-il plaidé. Le responsable européen a annoncé qu'Alger abritera la semaine prochaine le deuxième séminaire sur le renforcement des capacités de lutte antiterroriste au Sahel et ce dans le cadre du forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT) regroupant 28 pays et coprésidé par l'Algérie et le Canada. « Cette rencontre sera dédiée au thème de la prohibition du paiement des rançons aux groupes terroristes », a-t-souligné. « L'Algérie joue un rôle actif pour créer un consensus international visant à bannir le paiement des rançons », a-t-il rappelé. « On travaille sur cette question au niveau du G8 et dans le cadre des Nations unies », a indiqué le responsable de l'UE, ajoutant qu'« il y a, aujourd'hui, une négociation à New York pour l'adoption d'une résolution condamnant le paiement des rançons ». « Le consensus international sur cette question progresse », s'est-il félicité.




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