La Compagnie de musique et théâtre «El Othmania» d’Oran

Un exemple de constance Ils sont dix jeunes universitaires, dont trois filles, à former la Compagnie de théâtre et de musique El-Othmania. Ils doivent le nom de leur compagnie au quartier El Othmania d’Oran où ils ont, pour la plupart, grandi ou poursuivi leurs études secondaires. Dès l’année scolaire 2002-2003, ils ont fait partie de la même chorale du Lycée Benothmane sous la férule de leur professeur d’arabe, Mekkaoui Lakhdar, qui les suit toujours et les accompagne dans toutes leurs tournées en qualité de président de la Compagnie. Six années après, ces camarades de lycée se retrouvent aujourd’hui sociétaires de la Compagnie El Othmania, qui n’a été créée qu’au courant de l’année 2008 et domiciliée à l’adresse de leur ancien professeur et actuel président. C’est un exemple de constance que doivent méditer toutes les autres associations culturelles qui nous ont trop souvent habitués à leur instabilité et à se défaire quelques mois seulement après leur constitution. Le secret de cette constance réside, selon leur président, dans les bonnes relations entretenues avec des parents qui, rassurés par le sérieux de cette expérience qui ne nuit nullement à leurs études, assistent régulièrement aux répétitions de leurs enfants. Plusieurs fois par semaine, les jeunes éléments de la troupe se rencontrent à la Maison de la Culture Zeddour Brahim qui a bien voulu mettre à leur disposition un espace pour faire les répétitions, exercer leurs voix et préparer leurs futurs récitals. La Compagnie El Othmania, qui s’est choisie pour logo «Arts sans frontière» pour puiser son répertoire dans tous les genres musicaux nationaux ou universels -medh, musique orientale, oranaise, kabyle, occidentale ou rap-, compte dans ses rangs quatre musiciens: Amar Lahouari, Haddad Zakaria, percussionnistes, Hazam Narimène, guitariste, Abdelhak Fatima-Zohra, violoniste, deux solistes Belhoucine Fouad, l’un porté sur les chansons oranaise et orientale, et l’autre Haddad Assia, férue de musique occidentale à texte. Selon le besoin, la Compagnie se fait assister de musiciens professionnels. La formation a pu prouver son savoir-faire à la faveur de plusieurs récitals à travers le pays, notamment à Béchar, Oued Souf dans le cadre du Festival de la chanson scolaire 2008, Alger, El Kerma, dans plusieurs institutions d’Oran, à l’instar du CCF ou du TRO et récemment à Relizane à l’occasion de la semaine culturelle d’Oran. Un CD a déjà été réalisé en 2003 lequel compte 7 chansons, écrites et composées par Mekkaoui Lakhdar. Le théâtre constitue le deuxième registre par lequel la Compagnie s’est également fait connaître. Elle compte déjà à son actif trois spectacles: l’opérette «Tariq ila El Qoad», «Houria» et «El Aouada» qui traitent tous de thèmes sociaux. Elle a inscrit dans son agenda les projets d’une pièce théâtrale bilingue (arabe et français) et un spectacle pour enfants. Au revers de la médaille, la Compagnie El Othmania doit compter sur ses propres ressources qui sont, on le devine, limitées pour l’achat d’équipement de sonorisation, de costumes de scène et autres équipements... Aussi espère-t-elle, le concours de généreux sponsors pour pouvoir pérenniser une expérience assez singulière. G.Morad