Algérie

« La compagnie aérienne publique dérange »



« La compagnie aérienne publique dérange »
La compagnie aérienne publique, Air Algérie, est victime d'une campagne médiatique depuis le crash du vol AH 5017, le 24 juillet au Mali, s'inquiète son PDG, Salah Boultif, dans un entretien accordé à l'APS. « Le dynamisme et l'agressivité commerciale d'Air Algérie commencent à inquiéter et à gêner », selon le premier responsable de la compagnie aérienne. A cet effet, il a rappelé qu'en l'espace de trois ans, elle a réussi à capter 1,4 million de nouveaux passagers à l'international dans un environnement fortement concurrentiel et s'est lancé le défi de construire un hub aérien à Alger avec l'acquisition de 16 nouveaux avions d'ici 2016. « Cette dynamique de développement inquiète, à mon avis, beaucoup de compagnies concurrentes », affirme-t-il. Pour lui, « si cette campagne médiatique était dirigée contre le PDG d'Air Algérie cela aurait été de moindre mal que si elle visait la compagnie elle même. Oui la cible peut être les deux à la fois ». Boultif a reconnu que les crashs d'avions mettent souvent les responsables des compagnies aériennes « sous les feux de la rampe », contestant dans le même sillage les accusations de défaillance portées contre le pavillon national. Il a expliqué à ce titre que la compagnie Air Algérie évoluait dans un environnement fortement réglementé et est en mesure de passer avec succès tous les contrôles aériens internationaux, démentant ainsi les spéculations de la presse française faisant état d'une possible inscription de la compagnie algérienne dans la liste noire de l'aviation civile européenne. La presse française a rapporté dernièrement que la reconduction du label « sécurité » de l'aviation civile internationale qui expire en décembre 2014 « n'est pas acquise » pour Air Algérie après le crash du vol AH 5017 au Mali. En 2009, la compagnie algérienne a échappé de peu à la liste noire de l'EASA, le gendarme de l'aviation civile européenne, a-t-il reconnu. Il a signalé qu'Air Algérie est supervisée et auditée de façon permanente aussi bien par des institutions internationales comme l'IATA que par la direction de l'aviation civile algérienne relevant du ministère des Transports. Il rassure donc que « le transport aérien en Algérie est fortement réglementé, contrôlé et audité ». Optimiste, il s'attend à ce que la compagnie connaisse un essor considérable avec la mise en ?uvre du plan quinquennal 2013-2017, approuvé par le gouvernement. Ce plan a permis à Air Algérie de regagner en 2013 des parts de marché à l'international en les portant dans ce segment à 49% contre 47% en 2012, a-t-il argumenté. Il ambitionne de faire de la compagnie un leader sur le marché national où opèrent 25 autres compagnies internationales. Boultif a rappelé qu'il a hérité d'une situation avec 50% de l'effectif représentant le personnel d'exécution, « alors que dans une compagnie aérienne, il doit y avoir plus de cadres que d'agents d'exécution ». Les charges salariales viennent juste après celles du kérosène, alourdissant davantage les dépenses d'Air Algérie mais restent dans une moyenne plus ou moins maîtrisable, a-t-il indiqué. « Depuis 2010, Air Algérie obtient de bonnes notes à chaque contrôle SAFA (Safety Assessment of Foreign Aircraft) » mené par l'EASA. En 2013, ce contrôle systématique a été même supprimé pour les avions algériens desservant l'Europe. Pour revenir sur le crash au Mali, le 24 juillet dernier, il a estimé qu'il ne voit pas en quoi Air Algérie est concernée (par ce crash). « L'avion qui s'est écrasé n'est pas algérien, il est affrété auprès de Swiftair qui détient un AOC (airline operating certificate) espagnol », qui est en plus en conformité avec les normes européennes en la matière. Il a ajouté que « la procédure d'affrètement de l'appareil de la compagnie espagnole a été bel et bien respectée ».




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