La communication n'est pas une science exacte

Quoi que fassent les pouvoirs publics en matière de communication lors de grands évènements qui peuvent mobiliser les opinions publiques, quoi qu'ils fassent et quoi qu'ils disent, à n'importe quel moment, il ne faut pas oublier qu'il y a une opposition qui ne tient pas à oublier qu'elle est dans l'opposition et qu'elle ne renonce pas à observer une pause, quelles qu'en soient les circonstances. Il y a quand même des circonstances qui doivent imposer une prudence stratégique, des circonstances qui peuvent être génératrices de facteurs d'instabilité ou d'insécurité dans un environnement immédiat, qui est plongé dans l'instabilité, dans le chaos même, au bord de la guerre civile. Communiquer en direction de qui, quoi dire à qui auquel on ne doit pas donner la même information ' La communication n'est pas une science exacte. Elle ne se construit pas dans un labo pour qu'à chaque fois se produisent les mêmes implications. La même information peut donner lieu à plusieurs lectures. Ceux qui communiquent peuvent penser qu'ils ont dit tout ce qu'ils peuvent ou doivent dire. Ceux qui se considèrent qu'ils sont destinataires du contenu de la communication peuvent y appliquer leur propre grille de lecture et prêter aux pouvoirs publics des stratégies qui ne sont pas les leurs. La communication n'est pas la propagande. Par contre, la critique émise à son égard peut être inscrite dans un processus de propagande si elle tient compte du fait que bientôt il va y avoir une échéance électorale des plus importantes. La critique peut d'autant s'inscrire dans un processus de propagande que ses auteurs la lient à une démarche qui doit aboutir à une procédure qui annule l'effet produit par des urnes. La communication fait défaut ' Le constat peut être valable particulièrement pour des institutions. Alors, se pose une équation difficile à résoudre. Comment rassurer avec le risque d'obtenir l'effet contraire ' Faire souvent annoncer par la presse que des réseaux de soutien au terrorisme sont démantelés et là encore il y a risque d'obtenir le résultat contraire, à savoir que les populations vont s'étonner qu'il y en a encore. C'est comme l'histoire de terroristes abattus ou encore en activité. Enorme ou trop peu ' Est-ce un succès ou un échec ' Faire également annoncer que dans une seule descente, plus d'une centaine de personnes furent interpellées. Ça peut être lu sous l'angle du succès pour ce qui concerne les forces de sécurité. Un succès pour en avoir neutralisé autant. Un échec pour les pouvoirs publics' Toute quantification enracine la conviction basée sur un doute. Toute annonce faite avec un sérieux et la certitude produit l'effet contraire, car il est répandu la thèse selon laquelle les pouvoirs publics ne disent jamais la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. C'est peut-être le rôle de l'opposition de jeter le doute sur ce que disent les pouvoirs publics.