Algérie

La communication fait défaut



Omission - La responsabilité des compagnies d'assurance dans le manque de sensibilisation et la vulgarisation de ce type d'assurance est largement mise en cause par les spécialistes.
«Les citoyens ne pensent à l'assurance que dans les moments difficiles dont les intempéries, inondations, séismes et autres», de l'avis du Directeur général de Salama Assurance. Mais, la responsabilité ne peut être imputée uniquement au citoyen, selon Abdelhakim Hadjou. «Il y a un certain nombre d'actions que les compagnies d'assurance doivent entreprendre en tant qu'assureurs, comme professionnels et comme organisations car c'est un problème de communication», dit-il. La vulgarisation doit, cependant, s'adresser à l'ensemble des acteurs du marché pour les sensibiliser sur l'importance de cette assurance en cas de catastrophe naturelle. Il est vrai que «le dispositif réglementaire existe. Mais la vulgarisation est obligatoire pour qu'on puisse aller de l'avant et toucher un maximum de citoyens», a-t-il ajouté. M. Hadjou estime que les assureurs ont besoin de revoir leur produit afin de les rendre plus attractifs. Il prône à ce titre l'introduction d'autres garanties pour attirer les plus réfractaires à ce type d'assurance. «Le travail doit se faire au niveau des compagnies d'assurance en incluant un certain nombre de garanties ainsi que les actions de grande envergure. Il est aussi important d'offrir à l'assuré de nouveaux produits qui pourraient l'intéresser», préconise-t-il en insistant sur l'amélioration des prestations de service au niveau de ces établissements. «Nous devons travailler en tant que compagnie d'assurance sur la formation et l'amélioration du réseau de distribution», a-t-il encore ajouté avant de revenir sur l'accueil au niveau des guichets notamment en matière de conseils prodigués aux clients.
Même son de cloche du côté des experts urbanistes qui parlent d'un manque de communication flagrant. «Le message n'est pas bien véhiculé et le secteur public qui doit donner l'exemple, ne le fait pas», déplore le président du Collège national des experts architectes.
Malgré son caractère obligatoire, cette branche reste déficitaire et même méconnue du grand public. Et pour cause, «il n y a pas de publicité, ni de portes ouvertes pour attirer l'intéressé», affirme Abdelhamid Bendaoud qui assure que seuls 6 % des 3 millions du patrimoine immobilier sont assurés. Bendaoud persiste et signe que «le citoyen ne contracte ce genre d'assurance que s'il est obligé lors d'un contrat de location ou de vente. C'est une goutte d'eau dans l'océan».
Aujourd'hui, les agences d'assurance «travaillent uniquement avec l'automobile car elle est demandée à chaque point de contrôle». «La CAT NAT présente» pourtant, «un produit à un prix tout à fait dérisoire mais personne ne s'y intéresse» d'où l' importance de l'implication du secteur public, selon cet architecte urbaniste. «Le secteur public doit donner l'exemple en assurant les hôpitaux, les écoles, ainsi que toutes les infrastructures publiques», dit-il avant de conclure sur la nécessité de la mise en place d'une stratégie à même de sensibiliser la population.


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