Algérie

La commune n'a pu régulariser que six sites



La ville compte près de deux cents lieux de stationnement non réglementaires, qui auraient pu procurer des recettes à l'APC.Le diktat imposé par les gardiens de parking illicites, appelés communément «les parkingueurs», à Constantine, se durcit. La lutte contre ce phénomène devient un véritable combat sans fin, causant beaucoup de désagréments aux automobilistes, surtout que la majorité des squatteurs de la voie publique sont des repris de justice.
Ces derniers exercent toutes formes de menaces envers les conducteurs, afin de les obliger à débourser entre 100 et 200 DA comme frais de stationnement. Un prix exorbitant que l'automobiliste n'a nullement le droit de contester. Dans le cas contraire, il sera privé de stationnement ou menacé, au vu et au su de toutes les autorités, y compris celles de la sûreté, comme c'est le cas dans plusieurs quartiers de la ville.
Cette activité, qui prend de l'ampleur, s'est transformée et est devenue une source importante de revenus que la commune de Constantine est en train de perdre au vu du nombre important des sites qui échappent à son contrôle.
Pour rappel, il y a environ cinq ans, les services de la commune avaient recensé pas moins de 170 lieux de stationnement dans les différents secteurs urbains de la ville. La volonté exprimée par la mairie de l'époque de les régulariser a connu une farouche opposition de la part de leurs exploitants. L'opération ne connaîtra aucune suite.
Lors de la session de l'APC tenue au début du mois en cours, le maire de la ville, Nadjib Arab, est revenu sur ce problème en annonçant la régularisation de 6 parkings. «Nous avons mis aux enchères 8 parkings, dont deux n'ont pas trouvé preneurs (?) Cette opération entre dans le cadre de la revalorisation du patrimoine communal», avait-il déclaré.
Parmi les parkings «récupérés» par les services de la commune, notons ceux du Coudiat Ati, connus par les «S», du CHU Dr Benbadis, de Souk El Asser et celui situé à proximité des hôtels Ibis et Novotel, près du marché Boumezzou. Ces parkings ont été loués, selon des sources de la commune pour une somme 200 millions de centimes annuellement. Seul le parking situé au quartier Belouizdad (ex-Saint Jean) a coûté 70 millions de centimes par an.
Pour ce qui est du site de stationnement situé à la station Zaâmouche, à Bab El Kantara, il a été octroyé à un privé pour 800 millions de centimes. Cette opération semble très fructueuse pour la commune de Constantine, qui permettra également de mettre de l'ordre dans cette activité.
Les squatteurs reviennent à la charge
Malheureusement, cette opération a été vue par plusieurs automobilistes comme de la poudre aux yeux. Plusieurs conducteurs ont pointé du doigt la gestion de la commune jugée dépourvue de sérieux. «La régularisation des parkings signifie l'organisation et la non-pénalisation de la population.
Mais ce qui est sidérant et après la fameuse opération de récupération des parkings, c'est que les mêmes têtes, qui ne sont que des repris de justice, sont sur place et nous obligent à payer parfois 200 DA pour le stationnement, pour un temps limité avec pénalité pour le retard.
Si on ne paye pas la somme, on sera empêché de revenir sur les lieux», a déclaré l'un des conducteurs stationnés à Coudiat Ati, en affirmant que ces gardiens exercent ce «métier» dans un état d'ébriété, dans le but de faire peur aux automobilistes. Plusieurs personnes interrogées par nos soins ont partagé le même avis. Ils s'interrogent sur la passivité des éléments de la sûreté.
Pourtant, la direction de la sûreté se trouve à quelques mètres de ces «parkings». La commune de Constantine a-t-elle octroyé ces endroits aux mêmes occupants ' Ces anciens parkingueurs ont-ils usé de prête-noms lors de la mise aux enchères de ces endroits, afin qu'ils reviennent sur place ' Les services de la commune sont-ils complices '
Par ailleurs, nous avons tenté de saisir les services concernés de la commune afin d'avoir plus de détails sur cette opération, mais en vain. Le directeur communal du patrimoine n'a voulu fournir aucune information sans l'autorisation du maire, même pas par le biais de la cellule de communication. S'agit-il d'une affaire d'Etat, ou la commune a-t-elle quelque chose à se reprocher '


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