Algérie

La Commune ; encore la commune


«Ils» vont faire la fête le 18 janvier ; la Journée nationale de la Commune. Des cérémonies, des inaugurations, quelques honneurs à rendre à quelques employés, usés, des fonctionnaires cessant de fonctionner, des prises de parole. Et le citoyen dans cette journée, quelle serait la raison de ne pas l'impliquer, juste en tant que tel, un mobilier communal, un nom sur un registre, un arpenteur de rues ou un utilisateur de service.Il est maintenant moins difficile d'avoir ses papiers, ses actes et pas toutes ses autonomies. Ceux-ci ne suffisent pas à insuffler la citoyenneté là où elle doit s'épanouir. Si la biométrie est devenue un calcul numérique de ses gènes et attributs morphologiques, elle devrait, dans son épanouissement administratif, prendre soin du côté humain. Ne pas prendre l'homme uniquement pour une matrice génétique ou un identifiant digital. Cet homme est une vie qui respire et aspire, qui sent le mal quand il le subit, qui jubile quand il est momentanément heureux. Il faudrait s'adresser à l'homme et non pas à sa carte individuelle. L'humanisation, comme dirait l'autre, devait se reconquérir dans tous les guichets et se reconnaître dans toute son amplitude citoyenne. A quoi sert une carte ‘Chiffa' si les chaînes se font accroître, si l'administration à distance n'est qu'un objectif répétitif '
Par parabole l'administration est un portail, un horaire, une humeur et un tas de papeteries. Si l'on est arrivé à ouvrir le portail, rendre flexible l'horaire et à faire disparaître un temps soit peu les papiers, l'humeur résiste et persiste pour demeurer. Elle est partout et nulle part.
Elle n'est donc pas un sentiment. Son seul sentiment, à elle, n'est qu'une procédure parfois abstraite et impersonnelle, beaucoup plus subjective. Elle s'exerce dans un temps qu'elle n'apprécie que pour sa consommation inutile. Aspirant à devenir une norme caractérielle, l'administration de service public du moins un certain esprit rôde comme un fantôme dans les couloirs, les guichets et les offices et échoue là où dans son passage il zappe la nature humaine et la dimension de l'homme. Au motif d'une organisation qui tend avec l'évolution électronique à perdre tout sens, l'on persévère à justifier la prudence légale telle une échelle de valeur. Cependant, la commune a fait, dans cette optique, de grands pas pour tout ce qui est biométrie. Reste pour les autres services, d'entre caisses d'assurances, de retraite, de postes, de banques, d'entreprises fournissant le citoyen ; de s'atteler à plus de gestion distancielle et moins de contraintes présentielles. L'on imagine mal un octogénaire, se déplacer, monter des escaliers et se ranger dans une queue juste pour activer sa carte ‘Chiffa'.
Ce qui fera encore le prestige de la commune, c'est qu'elle doit être là où se trouve le citoyen. Et le citoyen là où sa commune en a besoin de son comportement. Ainsi le maire n'est pas seulement le premier magistrat de la ville, mais doit être le premier avocat de ses résidents. Il doit intervenir lorsque la chaussée devant certaines devantures de postes, banques ou autres; est habitée dès l'aube par ces vieux citoyens qu'il a le devoir moral de défendre et protéger leur dignité. Le comment ' Chacun saura le faire.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)