Algérie

La commune de Oued El Anab livrée à l'abandon



Ce dernier mardi, le wali de Annaba Tewfik Mezhoud accompagné du Président de l'Assemblée Populaire de Wilaya Abdelatif Beddiar et des membres de l'exécutif de la wilaya ont tenu à s'assurer de la situation socio-économique de quelques 27.000 habitants de la commune de Oued El Annab. Elle a été dénoncée la veille par plusieurs centaines d'habitants.La commune était tristement célèbre durant la guerre coloniale de par la prison qui y était implantée. Elle servait à l'armée coloniale pour y commettre quotidiennement des atrocités et autres atteintes aux droits de l'Homme. Il faut dire que 57 années après l'indépendance, les changements socio-économiques sont presque inexistants dans cette commune. Les 27.000 habitants qui composent sa population, majoritairement composée de jeunes, sont confrontés au chômage et à la malvie. Le constat a été fait par les membres de la délégation de wilaya menés par le wali. Tous les habitants s'étaient mobilisés pour dénoncer la situation à laquelle ils sont confrontés depuis des années. «Elle est provoquée par le P/APC d'obédience FLN toujours le même depuis plusieurs mandats du fait d'élections trafiquées», diront plusieurs citoyens. Le wali et les responsables ont sursauté face à l'effroi généré par la vision d'une image matérialisée par la saleté, désolation, insécurité et absence du minimum requis pour permettre à la population de vivre un quotidien décent. Parcourue de long en large, la commune révèle, à chaque coin de rue, une véritable bombe à retardement. «Les moyens financiers et humains sont disponibles. Tout sera revu pour situer avec précision où se situe le blocage et améliorer le quotidien de la population», dira le wali. Il s'était exprimé devant des centaines de jeunes qui l'ont accompagné sur les différents points de la visite. Que ce soit au centre de cette commune historique avec une longue liste de chouhada ayant péri sous la torture ou au champ d'honneur, Oued El Anab est une des plus anciennes communes de la wilaya. Elle est à l'abandon. Pourtant, elle est en train de s'étendre au fil de la réception et l'occupation des 53.000 logements, donc familles, de la nouvelle vile de Draa Erich. Située à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, elle est qualifiée d'ouverture vers les sites touristiques. Du fait qu'elle colle au piémont de l'Edough à quelques centaines de mètres de la Méditerranée. Elle forme aussi une place emblématique car tintée de beauté et, surtout, d'histoire. S'y dresse un minaret de huit mètres de haut construit il y a des dizaines d'années témoignant l'époque coloniale. Plusieurs associations et organisations de la ville, utilise ce minaret comme emblème symbolisant à la fois la gloire passée et la force physique et le mental légendaire des habitants de Oued Anab. Pour l'heure, faute de prise en charge par la commune, cette collectivité est en manque de tout. Y compris de l'enlèvement des ordures ménagères, d'eau potable, de conduites d'assainissement, d'établissements scolaires, de routes et de trottoirs bitumés. Même l'électricité domestique manque. En effet, faute de raccordement licite du fait de la démobilisation des services de Sonelgaz, les habitants se raccordent illicitement au réseau comme ils peuvent. «En alertant le wali sur la malvie à laquelle leurs familles sont confrontées depuis des années, les citoyens n'ont nulle autre motivation que le développement de leur commune. Cela ne peut se faire sans eau courante, alimentation électrique, éclairage public, entretien des routes, ruelles et places publiques, établissements scolaires adaptés au nombre d'élèves, disponibilité des moyens de transport en commun ou individuel», ont affirmé plusieurs représentants d'habitants et de jeunes. Dans cette commune, les dénonciations de corruption du P/APC ont été d'une clarté absolue. Elles ont été exprimées au wali qui semble en avoir pris bonne note. «Des enquêtes seront lancées pour situer les responsabilités», dira le directeur de l'exécutif de wilaya à ses interlocuteurs. Même si les 16 établissements scolaires dont 2 lycées seront réceptionnés avant la fin de l'année et que les services du secteur de la santé donnent satisfaction, il reste le mystère de ces 9 ODS qui n'ont pas été exécutés. Tout aussi mystérieux que le défaut de bitumage de la totalité de la chaussée et des trottoirs de toute la commune. Et comme s'il s'agissait d'une dénonciation matériellement prouvée, même les routes du voisinage du siège de la commune, ne sont pas bitumées. En fait, Oued El Anab ressemble à une collectivité locale où sont prises les décisions importantes qui n'engagent pas les citoyens. Dans ce lieu qui transpire l'histoire de la guerre d'indépendance et même plus loin, on trouve un peu partout les preuves de l'incompétence, de la négligence et de la corruption. «A l'écoute des engagements du wali de Annaba venu accompagner de tous les membres de l'exécutif de wilaya, tout sera fait pour mettre un terme à pareille situation», dira un père de famille.


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