Algérie

La commune de Boudjebroune renaît de ses cendres



C'est par la grâce d'un excellent reportage d'un confrère, se rapportant à la situation d'une commune rurale sise à proximité de Hadjout, que le public découvre la richesse et la beauté de ce patrimoine rural sis dans les confins enclavés d'une région qui a souffert des affres du terrorisme.Les habitants de cette commune avaient souffert des attaques, des rackets, des enlèvements et des assassinats par les hordes criminelles. C'est à la suite d'un exode rural imposé par ces circonstances tragiques que l'on voit aujourd'hui fleurir et s'ériger de multiples constructions illicites qui ont totalement transformé ce paysage jadis isolé et perdu.
C'est à partir de la ville de Meurad qu'une plaque de signalisation routière indique la destination pour atteindre la commune de Boudjebroune. C'est à l'issue d'un parcours de quatre kilomètres qu'une route bitumée sinueuse que l'on peut découvrir des vergers. Une zone agricole immense, riche par ses plantations, mais hélas déserte.
À quelques centaines de mètres, l'agglomération rurale de Boudjebroune accueille les passagers. La prolifération anarchique des habitations attire l'attention du visiteur. Boudjebroune a grandi. Le nombre de ses habitants s'est multiplié. Sa dimension dépasse celle de nombreuses localités érigées en communes.
Les locaux commerciaux enregistrent de rares mouvements commerciaux. Un camion chargé de caisses de boissons gazeuses, en stationnement, livre son produit en petites quantités. Les caisses ne sont pas protégées des rayons du soleil agressifs en ces chaudes après-midi. Les axes routiers se croisent. Aucune signalisation. Un étranger est rapidement repéré. Le barrage de Boudjebroune, qui se situe dans les confins des forêts de Meurad, est un merveilleux site forestier. La Direction générale des forêts avait entamé le lancement d'un projet le 25 octobre 2017 dont l'objectif consistait à réhabiliter des espèces adaptées à la sécheresse et à haute valeur économique, dans le cadre de l'encouragement à l'investissement. Le pin pignon est l'espèce choisie. Il y a eu le reboisement de 600 plants dans ce magnifique environnement naturel, malheureusement inexploité.
On indique, par ailleurs, que ce barrage de Boudjebroune est le premier construit en Algérie. Il avait été réalisé pour l'irrigation dans le cadre des travaux de mise en valeur de la Mitidja durant la colonisation. Il avait été érigé en différentes phases, de 1852 jusqu'à sa mise en service en 1860. Il avait été conçu par deux officiers militaires français du génie. Il trône avec une hauteur de 25m et un volume de 97 000 m3. Son architecture est antérieure à la construction du barrage de Cheurfas (Mascara) entamée en 1882, et à celui du Ghrib réalisé en 1939. Ce site laisse le visiteur ébahi par son extraordinaire beauté. La verdure et les espaces verts sont totalement inexploités.
À la suite de la visite de ce joyau hydraulique, le visiteur est émerveillé devant l'huilerie traditionnelle de Boudjebroune, située à faible distance du barrage. Elle est traditionnelle et fut réalisée en 1898, c'est une infrastructure plus que centenaire. Dotée d'anciens équipements, elle arrive à réaliser jusqu'à 9 litres par quintal.
On nous indique, par ailleurs, qu'il existe une unité de fabrication artisanale d'huile d'olive, à Boudjebroune qui fut un grand haouch pourvu d'une ancienne huilerie étatique et de deux nouvelles traditionnelles privées.
Certains exploitants révèlent que leur objectif consiste à créer un label sachant que leur production journalière varie entre 100 et 140 quintaux, avec des équipements de marque italienne, ces exploitants peuvent produire jusqu'à 200 quintaux par heure selon la disponibilité de la matière première ; le litre d'huile d'olive est revendu à 700 DA.
Après la culture de l'olivier, on découvre un autre fruit comestible très prisé par les marchés national et international, le caroube, vendu jusqu'à 120 DA le kilo. Des fellahs et des industriels l'achètent pour le transformer ensuite en aliments pour le bétail ou en chocolat, alors que des acheteurs de la wilaya de Tlemcen le rentabilisent beaucoup plus, ils exportent les graines vers l'Espagne et le cèdent à un prix qui avoisine les 13 000 DA le kilo.
Houari Larbi


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