Algérie

La communauté universitaire dans le désarroi



L?année universitaire 2004/2005 s?annonce sous de très mauvais auspices à l?université Djillali Liabes de Sidi Bel Abbès, présageant de nouveau une tension qui fait craindre le pire, au vu, notamment, de l?accroissement du nombre d?étudiants. Sans verser dans un alarmisme récurrent, il s?agit bel et bien d?un constat que semblent partager tous les intervenants et acteurs de la communauté universitaire (étudiants, enseignants, organisations estudiantines et syndicalistes du Conseil national de l?enseignement supérieur - CNES), pour qui la gestion transparente et démocratique de l?université se heurte toujours à de réelles réticences. Les conflits lassants ayant opposé les responsables du rectorat aux animateurs de la section locale du CNES d?un côté, et aux représentants des étudiants de l?autre, marquant de façon prononcée la précédente année universitaire, ont immanquablement laissé des stigmates dans les esprits, maintenant en l?état un désarroi commun. Sit-in, arrêts de travail et grèves générales incalculables ont, pour rappel, été les faits saillants d?une année « écourtée », insensée et même surréaliste, où l?aspect académique et scientifique, relégué au second plan, voire même occulté, a visiblement déserté ce qui est pourtant son milieu naturel. Le CNES, par le biais d?un récent communiqué, met en relief cette amère réalité en tirant la sonnette d?alarme. « Afin d?éviter la paralysie de l?université algérienne et les conséquences désastreuses sur le devenir de centaines de milliers d?étudiants, l?assemblée générale, tenue jeudi passée, lance un appel pressant au ministre de l?Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à respecter les lois sociales de notre pays et à ouvrir des négociations sérieuses avec la direction du CNES, afin de trouver les solutions adéquates aux problèmes qui se posent aux enseignants et à l?université en général », prévient-il. Et d?ajouter que « la démocratisation de la gestion de l?université reste un but stratégique et que les moyens adéquats à même de faire aboutir cette revendication seront déterminés en temps opportun. » Concernant les revendications du CNES, M. Nacer Tou, recteur de l?Université Djillali Liabes, estime, pour sa part, que « l?application des textes en vigueur, particulièrement ceux relatifs à la nomination des doyens, doivent être scrupuleusement observés et que nul n?a le droit de transgresser la loi. » Pour lui, la meilleure des issues pour le règlement des nombreux conflits que connaît l?université est « l?amorce d?un dialogue franc, constant et responsable » entre les différentes parties représentant la communauté universitaire. Côté effectif, le nombre prévisionnel des nouveaux inscrits devant rejoindre les bancs de l?université cette année avoisine les 6 000 étudiants. Un chiffre provisoire en attendant que la phase d?inscription qui se caractérise par des retards d?inscriptions dus essentiellement aux transferts opérés par bon nombre d?étudiants, soit clôturée définitivement. Près de 21 000 étudiants sont attendus pour cette année, repartis entre les six facultés de l?université Djillali Liabes. Un accroissement d?effectifs de l?ordre de 4 000 étudiants par rapport à la précédente année universitaire. En matière d?hébergement, l?on annonce, cette année, le lancement d?un projet de réalisation d?un campus universitaire pouvant accueillir 11 500 étudiants, de deux restaurants d?une capacité de 8 000 repas/jour, de blocs pédagogiques et d?une bibliothèque universitaire. Le site devant accueillir cet ouvrage qui s?étend sur une superficie de 60 ha, est localisé dans la zone périphérique nord-ouest de la ville. Pour ce faire, la Direction de l?urbanisme et de la construction (DUC) vient de lancer un concours national d?architecture pour l?élaboration de l?étude technique de faisabilité du projet.


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