L'espace algérien avec ses 2 381 741 kilomètres carrés reste, après le Soudan, le pays le plus étendu d'Afrique. De par sa position entre la Méditerranée et les franges septentrionales du monde intertropical, il est devenu une zone de passage, de brassage, mais aussi de conflits[1].
C'est cette situation qui en fera, avec l'expansion de la chrétienté, une terre convoitée par les non-africains. On trouvera successivement Phéniciens, Byzantins, Romains, Arabes, Turcs et enfin, avec le développement de l'impérialisme européen, en 1830, les Français. Mais chaque fois le peuple algérien a su préserver sa dignité et sa personnalité sociale.[PAGE 116]
Déjà le roi Numide Massinissa disait aux Romains que « l'Afrique appartenait aux Africains ». Abdel-Kader, le grand patriote et résistant à la colonisation française entre 1830-1847 avait prédit à Bugeaud[2], le Gallieni de l'Afrique maghrébine, la fin de l'ère impériale en lui signifiant que « les moissons françaises pourriraient en Algérie ».
Ce qui fut fait le 5 juillet 1962.
Depuis le peuple est mis à l'écart. En son sein la minorité noire reste opprimée, déconsidérée et éloignée des grandes responsabilités de l'Etat. A l'indépendance, les ministères furent partagés à part égale entre Kabyles et Arabes. Les Noirs sont oubliés alors qu'ils constituent historiquement les premiers foyers de peuplement de l'Algérie.
1. Une minorité qui est le premier peuple de l'entité nationale.
Sur les 17 millions d'Algériens, il existe environ 8 millions de Kabyles[3] et approximativement autant d'Arabes. Le peuple noir, ici, est représenté par près de 1 million de personnes surtout concentrées dans le Sud.
Ce sont les wilayates[4] de Laghouat, de Béchar, d'Adrar et de Tamanrasset qui présentent les plus fortes concentrations de Noirs (cf. carte) et rassemblent plus des trois-quarts de la nationalité noire algérienne.
Spatialement, trois aires de distribution apparaissent disposées latitudiralement (cf. carte).
Au nord jusqu'à la latitude de Saïda, le peuplement noir est faible. Cependant une distinction doit être faite entre les deux parties du Tell.
Dans le Tell occidental, qui correspond régionalement à l'Oranie, la communauté noire est beaucoup plus représentée, [PAGE 117] Oran, Tlemcen, Mascara, Sidi-Bel-Abbès, Bou-Hadjar, Sig, Mohammedia, Aïn-Témouchent ont des quartiers parfois à majorité noire. Par contre, ils sont très peu représentés dans le Tell oriental dont le grand foyer économique est Alger.
La deuxième aire s'étend du parallèle de Saida à celui de Ouargla. Le peuplement est assez important. Si on tient compte des métissages, on peut avancer qu'un homme sur trois est noir, la notion même de minorité n'a plus son sens.
Enfin, c'est entre la latitude de Ouargla et les frontières maliennes et nigériennes que nous trouvons les plus fortes concentrations de Noirs, essentiellement dans les oasis et les rares centres urbains, tels Beni-Abbès, El Goléa, Timimoun, Adrar, In-Sallah, In-Amenas, Djanet, Tamanrasset. La production est tenue principalement par les Noirs et leur force de travail permet la vie dans ce sud rude algérien. Si numériquement les Noirs prédominent, politiquement et économiquement ils sont minoritaires. Ils subissent l'exploitation de la minorité arabo-berbère.
Contrairement à une opinion admise en Algérie, le peuple noir n'est pas le produit, uniquement de l'esclavagisme arabe des 16e, 17e, 18e et 19e siècles. Si la traite des Noirs a fait perdre à notre peuple 60 millions d'êtres humains du côté arabe, elle nous a coûté 200 millions du côté européen où la population expatriée a constitué, à l'image du nouveau monde qui la recevait, de nouveaux foyers de peuplement. Même aux Amériques, tous les Noirs actuels sont loin d'être des descendants d'esclaves[5].
En Afrique, c'est un non-sens historique de situer l'arrivée des Noirs à la période moderne en Algérie.
Dans le peuplement actuel, l'apport de la traite est très faible. [PAGE 118]
Dans les quatre départements du Sud, dans les oasis, nous avons affaire à une population sédentaire et autochtone. Dans les villes, la majorité des personnes que nous avons rencontrées affirment qu'ils sont des « soudanais », habitants du Soudan, c'est-à-dire, étymologiquement, originaires de ce que les Arabes ont appelé le « bled-es-sudan », le pays des Noirs. Parmi eux, un certain nombre est venu faire commerce. Les autres semblent avoir été amenés de force[6].
Dans les villes du nord, plusieurs familles urbaines sont originaires du Maroc et affirment avoir toujours habité ce pays.
Au sein des campagnes du nord, la condition de vie du Noir est très pénible, comme par ailleurs celle de tous les paysans pauvres algériens. Outre ces observations, l'étude de la mise en place du peuplement et des migrations montre l'antériorité de l'occupation de la communauté noire.
En effet, les premiers habitants du Sahara et du Maghreb sont des Négroïdes[7]. Au paléolithique, le peuple noir s'étendait jusqu'en Europe. Vers l'an 10.000 avant Jésus-Christ, les dravidiens n'occupaient-ils pas une grande partie de l'Inde ?
En Afrique, l'homme d'Asselar[8], saharien mésolithique, est un Noir. Ki-Zerbo montre que cet homme s'apparente aux restes négroïdo-berbères de Yao, près du Lac Tchad et qu'il est également apparenté aux hommes néolithiques de Khartoum, de Mcheta-el-Arbi, d'Afalou bou-Rhummel[9]. Cet homme serait le créateur d'une brillante civilisation qui s'étendait du Sahara au Maghreb et qui a existé jusqu'au néolithique. Période pour laquelle les préhistoriens attestent la progression des techniques du sud vers le nord. [PAGE 119]
Jusqu'à la conquête arabe et à nos jours, malgré les difficultés du milieu, de nombreuses communautés noires sont restées attachées à leurs anciens cadres sahariens et maghrébins en partageant malgré eux, avec les nouveaux arrivants, le sol et l'eau[10]. Aussi, bien que minoritaire actuellement en Algérie, leur condition d'existence reste-t-elle liée à celle de tout le peuple algérien, et la misère du peuple noir n'est, au fond, que celle qui frappe l'ensemble des travailleurs avec une proportion certes énorme par rapport à la part de la communauté dans le pays.
2. Une misère qui s'inscrit dans celle du Peuple tout entier.
Si de 1830 à 1962 le peuple-classe algérien (Noirs, Arabes, Berbères) a eu à subir la domination et l'exploitation coloniale, les années d'indépendance voient s'opposer au sein de la nouvelle société deux classes fondamentales dont la première vit sur le travail de la deuxième.
En haut de l'échelle, nous trouvons les technocrates et les militaires, souvent liés à la bourgeoisie compradore. Ils se confondent avec l'Etat. Le choix du modèle de développement, fondé sur la théorie bernisienne[11] des industries- industrialisantes, leur confère tous les pouvoirs politiques et économiques.
En bas, la masse des travailleurs, dont les travailleurs noirs, subissent les décisions.
La lutte de libération essentiellement nationaliste – à juste titre – n'a malheureusement pas posé le problème [PAGE 120] de la lutte des classes dans la nouvelle société.
Le F.L.N., véritable parti-Etat face au peuple, a tendance à mettre de plus en plus à l'écart les fellahs, véritables acteurs de la victoire sur le colonialisme. Le président défunt Boumedienne n'avait-il pas, dans son discours du 19 juin 1975, demandé le « retour de la révolution dans les campagnes, son bastion naturel, afin de la débarrasser des pollutions urbaines léguées par la colonisation »[12].
Signalons que tous les soulèvements en Algérie ont été paysans et que la ville, signe du pouvoir colonial, n'est intervenue que dans la dernière phase, à partir de 1960, alors que le bled avait enregistré plus de 100 ans de lutte déjà. N'oublions pas, d'autre part, l'efficacité de cette organisation paysanne qui, aujourd'hui, ne fait que subir les décisions des technocrates d'Alger.
En octobre 1962, les premiers comités de gestion ont été formés à l'initiative des fellahs sur les 2 500 000 hectares des propriétés européennes.
C'est seulement le 22 mars 1963 que le Gouvernement par un décret, reconnait les décisions et les actions populaires. Depuis lors, la bureaucratisation du système a découragé les travailleurs.
Avec la politique d'industrialisation massive et accélérée, le secteur autogéré devient rapidement déficitaire bien qu'intégrant tous les progrès de l'agriculture. Sur les 3 532 ouvriers permanents des domaines autogérés de l'arrière pays oranais en 1969, il reste actuellement 1800; 1732 ont été attirés par l'industrie[13] qui a pris 1524 hectares à l'agriculture. Cette dernière a également perdu, dans la même intervalle, 70 hectares pris par les réseaux de communication (routes, oléoducs), 66 hectares pris par les hangars, 182 occupés par les bâtiments administratifs.
La conséquence est la dégradation des conditions de vie [PAGE 121] des paysans et l'accroissement de l'écart de vie des ruraux et des citadins.
Ainsi les 2/3 du revenu national sont-il versés dans les villes avec seulement 30 % de la population et les 70 % de ruraux ne disposent que d'un tiers.
Nous avons même pu observer des revenus, par personne, dans les ménages ruraux, de 308 DA par habitant et aux portes d'Arzew[14]. Dans les campagnes, si les revenus sont bas, la vie est aussi chère qu'à la ville. Les statistiques de l'A.A.R.D.E.S.[15] montrent que les paysans dépensent plus pour leur habillement – chaussures – que les citadins.
Aussi la misère qui frappe le peuple se double, pour les Noirs, d'une perte de dignité dans la vie quotidienne de tous les jours.
3. Une atmosphère psycho sociologique défavorable aux Noirs.
A la ville comme à la campagne, la minorité noire présente plus de prolétaires que les autres composantes sociales. A Timimoun, par exemple, l'espace urbain révèle nettement l'opposition entre les Blancs, détenteurs du pouvoir économique, et les Noirs et Zénètes[16] réduits à l'état de subordination économique[17]. Les premiers habitent un quartier propre, au plan géométrique, aux maisons souvent en dur; les autres, en contrebas, sont entassés dans la ksar, le quartier fait de maisons en argile : maisons basses aux murs [PAGE 122] lézardés dégringolants, aux ruelles sales et tortueuses. Ici vivent 3500 personnes dans le dénuement le plus complet. En haut, les hôtels, les restaurants et les administrations se mêlent au commerce, le tout au service de la bourgeoisie locale et des touristes. Au total nous avons affaire à une ville de 7 000 habitants dont la moitié, malgré les promesses des autorités, vivotent.
Les conditions ici sont à la limite du supportable[18]. Dans le nord, la misère urbaine frappe durement le peuple noir dont des éléments sont encore sous service domestique[19].
A la campagne, les conditions d'existence sont à l'image de l'ensemble du monde paysan.
La misère de l'immense masse noire cependant est perceptible partout où vit ce peuple. Cette situation ne permet pas la disponibilité, d'autre part, de ses enfants pour l'école et les formations professionnelles. Si le taux de scolarisation atteint, par exemple, 85 % dans les 5 départements oraniens[20], nos informations nous apprennent que seul un enfant noir sur deux est normalement scolarisé et très peu ont accès au lycée. A l'Université d'Oran, sur 8 000 étudiants, il n'existe pas plus d'une demi-douzaine de Noirs.
Ces conditions matérielles de vie déprécient la valeur sociale de la communauté dont les membres, comme en occident chrétien, sont méprisés, déconsidérés. Quotidiennement, dans le vécu tout Africain qui a passé une journée dans les villes de l'Algérie du nord, et les Noirs qui y vivent, souffrent de ces maux[21]. Il est inadmissible que l'Algérie, pays africain, connu pour son aide aux mouvements de libération du continent, « la Mecque des révolutionnaires », pour reprendre une expression de A. Cabral, admette de [PAGE 123] tels agissements. Que fait-on alors de la mémoire de Frantz Fanon ? De l'aide et de la complicité du Mali pendant la guerre de libération nationale ? Et aussi des autres pays africains ? L'oppression du peuple algérien dans le passé ainsi que celle de toute l'Afrique ne permettent plus au peuple noir de subir encore l'humiliation sur son propre continent, sa propre terre[22].
Il est à rappeler que l'éducation d'un peuple fait aussi partie de la révolution, qui est un tout. Cette tâche revient au pouvoir politique qui, honnêtement en Algérie, peut le faire sans difficulté.
D'autre part, il est temps aussi qu'on perçoive dans le gouvernement algérien, dans les organes de décision, des Noirs comme on en voit au Maroc, en Tunisie et surtout en Libye. Ils sauront mieux cerner les problèmes de ce « deep-south », ce profond sud algérien qui n'a actuellement d'intérêt que pour sa production de pétrole et de gaz. Peut-être, à partir de ce moment, le problème de la minorité noire sera-t-il correctement posé et résolu progressivement. Peut-être aussi l'immense majorité actuelle des déshérites en Algérie sera-t-elle aussi présente, du moins ses authentiques représentants, aux prises de décisions qui engagent leur avenir.
Tingé COULIBALY
Maître-Assistant. Université d'Oran. 1973-1976
[1] Dès le sixième siècle, l'assèchement du Sahara amène des berbères vers les savanes méridionales, mais aussi vers le nord. Déjà, au XIe siècle, nous voyons les Berbères et les richissimes rois du Ghana entrer en conflit. Avec les invasions hillaliennes du XIe siècle et celles des Magils au XIIIe siècle, les Berbères, après trois séries de résistance, plient sous la poussée arabe et gagnent le nord du Sahel africain. Pendant ce temps, des lettrés arabes et la religion musulmane font leur apparition dans les grands empires africains, comme le Mali, le Songhal, les royaumes haoussa par exemple.
[2] Le général Bugeaud était chargé de l'installation des colons et de leur protection mais aussi de la lutte contre les résistants indigènes. C'est ce que fit Galliéni en Afrique de l'Ouest.
[3] Nous entendons par-là berbérophones, dont certains, dans les montagnes surtout, ne parlent pas encore l'arabe.
[4] Wilayates : pluriel de wilaya. C'est l'équivalent du département. De 6 pendant la guerre de libération nationale, elles passent à 15 en 1962, date de l'indépendance. Par l'ordonnance no. 74-69 du 2 juillet 1974 relative à l'organisation territoriale, leur nombre passe à 31. Les wilayates sont elles-mêmes divisées en daïrates, sous-préfectures, au nombre de 160.
[5] Christophe Colomb, dans son troisième voyage, parle déjà des Noirs qu'il a lui-même identifiés faisant des transactions commerciales. Il existe, parmi les premiers colons de la côte Est des Etats-Unis des familles noires arrivées au début du 17e siècle, sans lien avec la traite. D'autre part, il faut signaler l'existence des Noirs autochtones des Caraïbes qui n'ont lien à voir avec le courant esclavagiste. Les données actuelles de l'anthropologie et de l'archéologie peuvent nous autoriser à admettre que le peuplement noir a essaimé sur toute la planète terre. C'est ce que confirme la « Revue Science et Avenir » d'octobre 1954, no. 92. « Il y a 30.000 ans, la race noire couvrait le monde ».
[6] Nous n'avons entendu aucun le dire, car les gens consultés n'ont pas été concernés. Ils parlent au nom de leurs ancêtres. En général, ils racontent les dénuements d'autrefois et n'avancent pas « être venus pour faire commerce ». En affirmant que l'esclavage est fini maintenant », ils attestent qu'il a effectivement existé.
[7] Furon, dans son « Manuel de préhistoire générale ». Paris, Payot, 1958 cite la présence, à la fin du paléolithique, des groupements d'hommes fossiles négroïdes dans la région de Constantine.
[8] Au Mali.
[9] Ki Zerbo, Histoire de l'Afrique Noire. Hatier, 1973, 702 pages.
[10] Comme en Afrique noire où les colons européens se sont imposés par la force, ici les Arabes s'imposent en prenant le pouvoir et en asservissant les indigènes. L'entretien des palmeraies, les puisages pour l'irrigation l'attestent. Notons que les Toubous du Tchad, par exemple, n'ont pas connu cet asservissement collectif.
[11] De Bernis « Les industries industrialisantes et les options algériennes ». Tiers-Monde. Tome XII, no. 47, juilIet-septembre 1971, page 547. Il s'agit de prendre comme base du développement une structure industrielle cohérente qui, par une stratégie volontariste et nationaliste, doit permettre une diffusion des effets d'entraînement. Mais le délaissement de l'agriculture et la spécialisation autour des hydrocarbures faussent le schéma théorique par l'accroissement de la dépense alimentaire et technologique.
[12] « La République d'Oran », quotidien d'information du 18 juin 1975. Ces pollutions sont la bureaucratie, le népotisme, l'arrogance, les abus de pouvoir.
[13] Cet exemple est généralisable. Les jeunes, les travailleurs qualifiés quittent massivement l'agriculture où les salaires sont le tiers de ceux de l'industrie, parfois même le quart. Si un ouvrier agricole gagne 500 DA (dinars algériens) par mois, à la Sonotrach, société nationale algérienne de transport et de commercialisation des hydrocarbures, il fera 1500 au mois. 1 DA = 1,20F.
[14] Arzew : autrefois petit port jusqu'en 1962; plus grand port céréalier de l'Algérie avant la conquête, il est aujourd'hui le plus grand port petrochimique, gazochimique de l'Algérie. Ici les salaires sont élevés, 1000 DA par exemple pour un manœuvre. Véritable constellation, l'ensemble industriel couvre 15 km2 et s'élire sur 12,5 km entre Arzew et Mers-el-Hadjad. Il compte 16 unités et emploie plus de 6 000 personnes.
[15] A.A.R.D.E.S. : Association algérienne de recherches démographiques et d'études statistiques. Les ruraux dépensent 33,46 % de leur revenu annuel en habillement-chaussure contre seulement 24% pour les citadins.
[16] Zénètes : rameau berbérophone, refoulé au Sud par les Arabes après leur période de gloire à Tlemcen.
[17] Il faut signaler, néanmoins, la réussite de quelques rares Noirs, comme ici ceux qui se sont distingués dans la lutte de libération et qui jouent un rôle dans la section locale du F.L.N.
[18] On peut souligner l'absence d'électricité (qui n'est pas vitale), mais plus grave l'eau potable si ce n'est que celle des rigolos d'irrigation qui sert en même temps d'eau ménagère. Avant, les Noirs n'avaient que les palmeraies comme principal travail. Maintenant ils partent à la Sonatrach.
[19] De nombreuses familles bourgeoises de souche féodale ont leur famille noire qui leur reste encore disponible. Nous avons constaté à Oran plusieurs cas.
[20] Nous prenons l'Oranie, car c'est la région de l'Algérie septentrionale qui connaît la plus forte densification de Noirs.
[21] Il est très quotidien de se faire traiter en tant que noir « de negro ou de Halouch » ou parfois, simplement de noir, ce qui n'est pas nécessaire, puisque c'est évident et normal.
[22] Il faut cependant noter dans la société, le rôle majeur de l'aliénation qui fait que certains Noirs algériens comme d'ailleurs se renient. Nous avons relevé un exemple déplorable à Relizane, ville située à 150 km d'Oran. Ici des enfants, cette fois métis, dont 2 instituteurs, ont renié leur père noir parce qu'il avait un nom à particule africaine. Ils ont fait un jugement, et changent de nom, prenant celui de la mère qui est blanche et marocaine. Difficilement compréhensible, si ce n'est sous l'angle raciste et sous l'effet des différentes formes d'aliénation, est l'attitude de certains étudiants algériens qui refusaient de passer des mémoires avec les enseignants d'Afrique Noire, préférant un Français bien moins diplômé ! C'est là l'attitude de certains futurs cadres.
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Posté Le : 26/05/2019
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Tingé COULIBALY
Source : http://mongobeti.arts.uwa.edu.au/