Algérie

La communauté internationale se limite à appeler à la retenueL'Egypte échappe à une sévère condamnation



La communauté internationale se limite à appeler à la retenueL'Egypte échappe à une sévère condamnation
Réunis en urgence, les 15 membres du Conseil de sécurité souhaitent que les parties en Egyptefassent preuve d'un maximum de retenue, insistant sur la nécessité de mettre fin à la violenceet de "faire progresser la réconciliation nationale".a Russie et la Chine avaient rejeté l'idée d'une feuille de route aux militaires égyptiens, proposée entre autre par la France, à l'initiative de la réunion onusienne pour "réagir à la répression qui a fait près de 600 morts, mercredi, par la police et l'armée égyptiennes lors des manifestations des partisans de Mohamed Morsi".La chef de la diplomatie de l'Union européenne a réclamé la levée de l'état d'urgence "dès que possible". Washington a fustigé la répression "lamentable" dont les partisans de Morsi sont la cible, portant un "grave coup à la réconciliation et aux espoirs du peuple égyptien pour une transition démocratique". Le président Barack Obama a annoncé l'annulation des man'uvres militaires conjointes avec l'Egypte, mais n'est pas allé jusqu'à couper l'assistance militaire à cet allié stratégique des Etats-Unis. Les militaires ont immédiatement riposté aux condamnations occidentales après le recours à la violence pour dégager les voies publiques paralysées par les Frères musulmans, justifiant leurs actions mais surtout dénonçant les "pressions étrangères" et mettant en garde contre "l'ingérence internationale". Le général al-Sissi a mis les choses au point sur la scène internationale. La présidence égyptienne a même reproché à Barack Obama ses critiques.
Pour le chef d'Etat-major, ministre de la Défense et détenteur du pouvoir réel, les Frères portent l'entière responsabilité, ils sont très loin de tout pacifisme, malgré les affirmations de leur guide et de leur SG. Et d'aligner les "preuves" de ses dénégations. Entre autres, des routes coupées dans plusieurs provinces, des armes et des munitions en circulation, des appels au meurtre contre l'armée, la police et les Egyptiens, des tirs à balles réelles depuis les toits sur les forces de l'ordre, des postes de police attaqués pour libérer des prisonniers et voler des armes, des églises brulées pour créer un conflit confessionnel. En outre, al-Sissi a rappelé à ses critiques que ce qui se passe actuellement en Egypte, est une "affaire intérieure" et qu'il n'acceptera "aucune pression étrangère ou ingérence internationale", après avoir souligné que les nouvelles autorités n'avaient de cesse de tendre la main aux Frères, que l'UE et le département d'Etat américain avaient également tenté de ramener à raison. La communauté internationale, unanime et de façon prévisible, avec en tête le Conseil de sécurité de l'ONU et la Ligue arabe, a condamné la "dispersion violente" par les forces de l'ordre égyptiennes des partisans du président islamiste déchu Mohammad Morsi, mais s'est encore gardée de parler de coup d'Etat, contrairement à la Turquie qui a jugé dès la destitution de Morsi que l'Egypte a été le "théâtre d'un coup d'Etat". Ankara, dirigé par l'AKP, version turcophone des Frères musulmans d'Egypte, a rappelé son ambassadeur pour consultations. La communauté internationale, doit "immédiatement passer à l'acte pour faire cesser ce massacre", a demandé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, tandis que le président turc Abdullah Gül, également de l'AKP, a, lui, estimé "inacceptable une intervention armée contre des civils qui manifestent". Il a dressé un parallèle avec le début de la contestation en Syrie, avant qu'elle ne dégénère en conflit armé. Le terme de "massacre de la population" a également été employé par le ministère iranien des Affaires étrangères, qui a évoqué "la possibilité d'une guerre civile" en Egypte. Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, lui s'est contenté de dénoncer avec force l'intervention de la police. Pour sa part, le mouvement palestinien Hamas a dénoncé lui aussi de terribles massacres. Les pays occidentaux évitent eux jusqu'à présent d'employer ce terme, qui obligerait notamment les Etats-Unis à suspendre leur aide militaire au Caire qui s'élève à 1,3 milliard de dollars par an.
D. B
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