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La communauté internationale mise devant ses responsabilités Discours de Mahmoud Abbas à l'ONU



La communauté internationale mise devant ses responsabilités                                    Discours de Mahmoud Abbas à l'ONU
La Palestine espère devenir d'ici la fin de l'année un Etat non membre des Nations unies l Pour Hamas, c'est un «énorme échec».
Comme promis, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé jeudi, devant l'Assemblée générale des Nations unies, l'intention d'obtenir l'adhésion de la Palestine à cette institution internationale avec le statut d'Etat non membre. C'est, d'une certaine manière, un défi aux Etats-Unis et à Israël qui ont tout fait pour empêcher ce scénario.
M. Abbas a souhaité que «l'Assemblée générale adopte une résolution considérant l'Etat de Palestine comme un Etat non membre des Nations unies pendant cette session», qui se termine en septembre 2013. «Nous sommes confiants que la grande majorité des pays du monde soutient notre initiative qui vise à sauver les chances d'une paix juste», a-t-il affirmé.
Et d'ajouter : «Nous ne cherchons pas à délégitimer un Etat déjà existant, c'est-à-dire Israël, mais à faire valoir les droits d'un Etat qui doit être réalisé, c'est-à-dire la Palestine.» Le président Abbas a affirmé, cependant, que les Palestiniens n'avaient pas renoncé à obtenir le statut d'Etat à part entière et allaient «continuer leurs efforts» en ce sens. En septembre 2011, les pressions américaines sur les Etats membres du Conseil de sécurité ont empêché l'adoption de l'adhésion de la Palestine comme membre à part entière.
Netanyahu crie à la «diffamation»
Une année après, le président palestinien est revenu à la charge, même si ses revendications ont été réduites. Les menaces américaines d'arrêt des aides annuelles destinées à l'Autorité palestinienne, qui traverse des conditions financières très difficiles estimées à près de 200 millions de dollars, ainsi que celles de blocage des revenus douaniers par Israël sans lesquels il sera impossible de payer les salaires des fonctionnaires palestiniens, n'ont pas pesé devant la détermination de Mahmoud Abbas de changer les règles qui ont régi à ce jour le processus de paix israélo-palestinien. Le leader palestinien, fortement déçu de l'alignement presque aveugle des directions américaines qui se sont succédé, depuis le lancement du processus de paix en 1993, sur les positions israéliennes, semble vouloir retirer le dossier du processus de paix des mains américaines pour le remettre à l'ONU qu'il veut pousser à prendre ses responsabilités envers le peuple palestinien, dépossédé de tous ses droits nationaux depuis près de 65 ans.
«Histoire» pour Fatah, «énorme échec» pour Hamas
Ceci a été évident lorsqu'il a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à «adopter d'urgence une résolution posant les bases d'une solution au conflit israélo-palestinien qui servirait de référence contraignante et de guide» en vue d'un accord de paix fondé sur le soutien de «la solution basée sur deux Etats, Israël et la Palestine».
Le président palestinien a par ailleurs critiqué fortement la colonisation israélienne qu'il a qualifiée de «raciste et catastrophique».
Piqué au vif, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui a succédé au président Abbas à la tribune des Nations unies, a qualifié son discours de «diffamatoire».
Le ministre israélien des Affaires étrangères, chef de file des extrémistes de droite, a, de son côté, vivement attaqué le président Abbas dont il a souhaité auparavant la disparition de la scène politique et a qualifié son discours de provocateur et d'incitateur.
Dans les Territoires palestiniens, alors que le mouvement Fatah a estimé que le discours de Mahmoud Abbas est «historique», le mouvement Hamas estime, lui, que c'est un «énorme échec». Est-ce l'ultime essai du président Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, de remettre son peuple sur la voie de la liberté et de l'autodétermination, même au prix de nouveaux et grands sacrifices ' Homme pragmatique, qui a toujours 'uvré dans les limites du possible, doté d'une volonté et d'une détermination extraordinaires, le président Abbas est assuré du soutien de la majorité de ce peuple meurtri, mais qui croit encore à une fin proche du cauchemar.


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