Algérie

La commission Ksentini met en garde Politique de l'emploi



Le taux élevé de chômage chez les jeunes de moins de 20 ans, dépassant 23,2%, résultante de la déperdition scolaire, constitue un facteur majeur à la marginalisation et à la délinquance, voire l'exclusion sociale, des jeunes, a souligné la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Pour cette dernière, cette frange de la société, avec son niveau d'instruction élevé, constitue une partie du stock du capital humain disponible et qui peut être un facteur important de développement durable. Dans son rapport sur la situation des droits de l'Homme de 2012, la commission de Farouk Ksentini a relevé que « le chômage chez les universitaires prend de l'ampleur » (20,3% en 2010). Il est « faible » chez les jeunes n'ayant pas d'instruction où ce taux a enregistré une baisse passant de 3% à 1% entre 2009 et 2010. La CNCPPDH explique cette situation par « le niveau d'exigence plus élevé chez les universitaires par rapport à la rémunération, à la mobilité géographique et la pénibilité des tâches ». De ce fait, la Commission considère que « le dispositif d'emploi des jeunes est, de manière générale, inefficace ». Elle a relevé « les mécontentements des jeunes catégories qui se disent exaspérés des passe-droits, de la bureaucratie et la mainmise de certains réseaux occultes ». Le rapport relève que le nombre d'emplois créés en 2009 s'élève à 1,4 millions dont 72% par l'administration publique et les entreprises et 28% dans le cadre des chantiers de haute intensité de main-d''uvre. A ce propos, si le Conseil national économique et social (Cnes) estime que « la structure de la population active occupée montre la persistance d'une tendance à la baisse des emplois permanents en faveur des emplois temporaires, rejoignant ainsi les tendances mondiales vers une plus grande flexibilité du travail et une prédominance des emplois à durée déterminée », la Commission Ksentini note que « le passage à une plus grande flexibilité du travail, qui devait constituer un instrument de lutte contre le chômage, autrement dit une solution temporaire, est devenu la règle puisque les entreprises ont recours systématiquement à des recrutements à durée déterminée ». Ce recours « abusif » au recrutement sous cette forme rend ainsi « l'insertion professionnelle par une véritable acquisition d'expérience et de savoir-faire, inaccessible à de nombreux jeunes, notamment ceux recrutés dans le cadre des dispositifs d'emploi ». Le rapport relève les efforts fournis par l'Etat pour lutter contre le chômage en milieu juvénile. Elle émet des réserves sur « la qualité des emplois créés en général et celle de la couverture sociale des emplois informels qui continuent de peser encore lourdement sur le climat social ». Les prévisions pour la période 2010-2014 tablent sur la création annuelle moyenne de 100.000 emplois par les dispositifs de soutien à la micro-entreprise et de 300.000 dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). En ce qui concerne le projet des 100 locaux commerciaux, la Commission relève « qu'il est quasiment gelé sans raison apparente ».


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