Le 9 octobre dernier, le président de l'US Biskra, Farès Benaïssa, a été convoqué devant la commission de discipline de la FAF (CD) suite à ses déclarations dans l'affaire de la désignation du second représentant algérien en Coupe de la CAF.La LFP avait fixé cette convocation pour jeudi 15 octobre suite à une saisine de la FAF. Dans une vidéo postée sur le compte officiel du club, le président de l'US Biskra, Farès Benaïssa, avait affirmé : "Le bureau fédéral de la FAF nous dit qu'il a subi des pressions de la part du MJS et d'en haut pour justifier son changement de position au profit d'un autre club pour ce qui est de la désignation du second représentant algérien en Coupe de la CAF.
J'ai appelé le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, qui m'a expliqué que la décision lui a été imposée d'en haut. Je n'accepte pas que Zetchi fasse de la politique au détriment de Biskra. Nous ne voulons pas créer des problèmes à l'Etat algérien à cause du football et encore moins semer la zizanie entre les enfants du Sud et de la Kabylie, mais nous demandons à la FAF, au MJS et au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de nous accorder notre droit."
Ce que la FAF avait démenti évoquant des "déclarations tendancieuses et diffamatoires du président de l'US Biskra et rappelle que ce responsable n'a jamais été reçu par le bureau fédéral, et encore moins bénéficié d'une quelconque assurance pour participer à la Coupe de la CAF". Et de préciser que "la Fédération algérienne de football a décidé de traduire devant les juridictions compétentes ce responsable qui doit assumer ses propos calomnieux et diffamatoires".
Le 9 novembre, la LFP décide d'organiser l'audition via l'application WhatsApp (téléphone) en raison de la crise sanitaire. L'intéressé est interrogé sur ses propos contre la FAF et le président Kheireddine Zetchi. Le détail de l'interrogatoire est encore disponible.
Mercredi 11 novembre, le verdict de la commission de discipline de la FAF tombe sur le site de la Ligue. "M. Farès Benaïssa, président (US Biskra), a été frappé d'une sanction de six (6) mois de suspension, dont trois (3) mois avec sursis de toute fonction et/ou activité en relation avec le football à
compter du 19/10/2020 ainsi que de deux cent mille dinars (200 000 DA) d'amende pour violation à l'obligation de réserve.
Vu la situation épidémique que connaît le pays, l'audience s'est déroulée, pour la première fois en visioconférence." Farès Benaïssa prend acte du verdict de la CD et décide de ne pas faire appel devant la commission de recours de la FAF. L'on croyait dès lors que l'affaire était close, mais c'était compter sans l'obstination de la FAF qui, non satisfaite de ce verdict qu'elle trouve clément, décide de saisir de nouveau la commission de discipline que préside l'avocat Mesbah pour rouvrir le dossier.
"J'espère qu'il ne s'agit pas d'un acharnement"
Cette dernière applique la consigne et décide de reconvoquer Benaïssa pour demain. "Le président de l'US Biskra, M. Farès Benaïssa, est de nouveau convoqué par la commission de discipline pour une audition le 26/11/2020 à 11h, suite à une saisine de la Fédération algérienne de football", indique le communiqué de la CD, publié lundi sur le site officiel de la LFP, sans préciser ce qui est reproché au président de l'USB.
Cette décision de rouvrir le dossier au sein de la même instance (CD) est évidemment antiréglementaire. Elle répond à un désir de la FAF de punir davantage un président de club qui n'a fait que défendre les intérêts de son club dans un pays qui garantit la liberté d'expression.
Contacté hier par nos soins, Farès Benaïssa s'est dit étonné par cette seconde convocation, d'autant plus que depuis "mes dernières déclarations à la presse qui m'ont valu la sanction de trois mois, je n'ai fait aucune intervention dans les médias. Je suis d'ailleurs malade et confiné chez moi".
"Même si je trouve qu'elle est injuste et injustifiée, je l'ai acceptée, c'est le prix visiblement à payer dans ce pays pour défendre les intérêts de son propre club. Je vous informe que j'ai déjà répondu à toutes les questions de la commission de discipline, j'ai expliqué mes propos contre Zetchi, le bureau fédéral et la FAF.
J'ai encore sur mon téléphone l'intégralité de l'échange que j'ai eu avec la CD qui est censée être indépendante. Je ne comprends pas. J'espère qu'il ne s'agit pas d'un acharnement contre ma personne. Ça serait grave. J'ai contacté le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, qui m'a certifié qu'il n'a rien à voir avec cette histoire.
C'est une décision de la FAF. Je préfère attendre l'audition pour m'exprimer davantage sur cette affaire qui sent franchement le roussi", confie Benaïssa à Liberté. Le code disciplinaire de la FAF prévoit dans son article 9 alinéa 4 que "sur saisine de la FAF, la commission de discipline statue en première instance sur toute affaire en relation avec les dispositions du présent code". Il ne prévoit donc pas de rouvrir un dossier dans le cas où la partie plaignante serait déçue par le verdict.
SAMIR LAMARI
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Posté Le : 26/11/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir LAMARI
Source : www.liberte-algerie.com