Algérie

La commercialisation du ciment en vrac réglementée


Le ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, a indiqué avant-hier soir, mardi, que la commercialisation du ciment en vrac sera dorénavant réglementée. Intervenant en marge d'une visite effectuée au niveau du pavillon national à la Foire internationale d'Alger, le ministre a précisé qu'une loi est en train d'être élaborée par son département et sera présentée devant le gouvernement pour son approbation. Cette loi a été décidée, souligne le ministre, dans un souci d'identifier le ciment commercialisé à travers un étiquetage qui donne des indications précises sur la provenance de l'un des plus importants produits de base utilisés dans la construction. Il faut relever que le ciment en vrac, commercialisé sur le marché national, n'obéit jusqu'ici à aucune règle. Très souvent, le produit est vendu dans des sacs qui ne comportent aucune indication sur son origine ou sur l'entreprise qui le commercialise. Ce ciment se retrouve ainsi utilisé dans les chantiers d'une manière quasi clandestine, puisque rien ne prouve qu'il réponde aux normes, constituant par voie de conséquence un réel danger sur le bâti à travers le pays. Ainsi, après l'entrée en vigueur de cette nouvelle loi, le conditionnement du ciment sera surveillé de près par les autorités, ce qui permettra une «traçabilité» d'un produit sujet à des «tensions spéculatives» cycliques qui affectent très souvent les différents programmes de construction. C'est du moins ce qui est avancé du côté du ministère du Commerce. «C'est trop tard. Mais vaut mieux tard que jamais». Telle était hier la réaction du président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz M'henni, aux nouvelles mesures annoncées par Djaaboub. Au cours d'une conversation téléphonique, le président de la CIPA s'est montré plutôt sceptique, arguant que la DCP (Direction chargée du contrôle) n'a ni les moyens matériels, ni l'effectif pour contrôler sur le terrain pas seulement l'étiquetage mais aussi le poids du sac de ciment. M. M'henni a affirmé, hier, que des sacs de ciment au niveau des revendeurs, et qui devraient contenir 50 kg, ne contiennent jamais cette quantité. «C'est la jungle» lâche t-il en soulignant, par ailleurs, que le problème touche toutes les matières reconditionnées et mises en sac. Le président de la CIPA fera savoir qu'il existe, actuellement, du ciment qui est stocké et périmé et qui peut être à l'origine d'effondrements comme cela s'est passé lors du séisme de Boumerdès. Il soulignera que dans certains cas, même le béton prêt à l'emploi ne répond pas aux normes et est quand même commercialisé par les fournisseurs. «Tout le monde exerce dans l'informel» se désole notre interlocuteur qui suggère aux services du contrôle d'effectuer des visites inopinées sur les sites où sont entreposées les «cocottes» de ciment et constater l'étendue du problème. Le secrétaire général de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), M. Meziane Belkacem, abonde presque dans le même sens. Il salue cette initiative du ministère du Commerce mais s'interroge cependant sur les raisons qui ont motivé le département de Djaaboub à prendre tardivement une telle décision. «C'est une loi qui existe et qui est appliquée pour tous les autres produits sauf pour les matériaux de construction», nous dira le responsable de l'AGEA en soutenant, toutefois, une démarche qu'il faudrait, dit-il, appliquer réellement à travers un suivi pratique sur le terrain.
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