Algérie

La colère sera-t-elle apaisée '



L'aide financière de trente mille dinars, promise par l'Etat aux personnes exerçant certains métiers durement touchés par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19, sera élargie au profit des transporteurs de voyageurs inter-wilayas. Une annonce qui devrait apaiser la colère de ces derniers, qui, d'ailleurs, ont récemment initié des actions de protestation, afin d'interpeller les pouvoirs publics sur leur situation.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les transporteurs de voyageurs interwilayas ont cessé toute activité depuis le mois de mars dernier. Forcément, les effets de ce «congé forcé» se font ressentir sur le plan financier, aussi bien pour les propriétaires et les conducteurs de bus, que pour les receveurs, restés sans ressources depuis six mois maintenant. Précisons qu'ils devaient déjà bénéficier d'une aide financière «minime», et que celle-ci n'a pas été perçue par la majorité de ces transporteurs, selon des propos de plusieurs professionnels du secteur.
Mardi dernier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a décidé d'élargir le bénéfice de l'aide financière de 30 000 dinars au profit des transporteurs routiers de personnes, affectés par les mesures de restriction sur le transport entre les wilayas dans le cadre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du coronavirus (Covid-19). «Une aide financière de dix mille dinars est également accordée au profit des conducteurs et receveurs», ajoute le communiqué. Dans ce contexte, l'annonce de cette disposition a été relativement bien accueillie par la fédération du transport, des voyageurs et des marchandises affiliée à l'UGCA, qui estime que cette somme est la bienvenue, mais qu'elle demeure toutefois «insuffisante» par rapport aux préjudices causés par le gel de leurs activités.
«Nous martelons depuis des mois que les transporteurs ont cruellement besoin d'une compensation financière», qui permet de les extirper de leur situation précaire, a souligné Boucherit Abdelkader, président de cette fédération. Celui-ci souhaite, par ailleurs, que cette mesure s'étende afin qu'elle puisse également profiter aux transporteurs urbains, suburbains, ainsi qu'aux chauffeurs de taxi sans exception. «N'oublions pas que les transporteurs qui ont été autorisés à reprendre, travaillent avec un taux de remplissage de 50 %», note-t-il, jugeant que cela ne les aide point à rentabiliser leurs journées.
Sur la question de la reprise des transports interwilayas, Boucherit Abdelkader considère que du moment que nous ne sommes pas sûrs de l'évolution de la pandémie, il vaut mieux rester vigilant et éviter de se hâter à lever cette suspension». Il souligne en revanche qu'en contrepartie, «l'Etat doit absolument prendre en charge les transporteurs et leur assurer de quoi subsister», du moins, le temps que cette pandémie disparaisse. Revenant sur l'aide minime de 10 000 DA qui était supposée entretenir les transporteurs pour une durée de deux mois, minimum, il assurera qu'elle n'est jamais «arrivée à destination», imputant cela à une mauvaise gestion des walis.
De leur côté, les concernés souhaitent justement que ce scénario ne se reproduise pas. D'aucuns ont fait savoir que cette situation a trop duré et que le moment est venu pour décider : «soit, on nous laisse reprendre nos activités soit on nous donne une compensation financière conséquente», explique un chauffeur de bus assurant la liaison Blida-Alger. Celui-ci se dit peu convaincu par cette aide : «Ce n'est pas avec trente mille dinars par mois que nous arriverons à rattraper notre manque à gagner», dira-t-il.
Rappelons que les professionnels du secteur des transports de voyageurs interwilayas ont observé plusieurs actions de protestation. Des rassemblements ont eu lieu un peu partout dans le pays, dans le but de faire pression sur les autorités et d'arracher l'autorisation de reprendre leurs activités. Autant dire que même après l'annonce de cette mesure d'aide, la colère des transporteurs n'est pas apaisée pour autant. Certains d'entre eux n'écartent pas l'idée de la poursuite de la contestation.
M.?Z.


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