Algérie

La colère monte à Rouiba



Hier, près de 500 cadres syndicaux de l'UGTA et des dizaines de retraités se sont rassemblés devant le siège de l'union locale de Rouiba pour exprimer leur «indignation contre le mépris» auquel ont eu droit les travailleurs lors de la dernière «bipartite».
«Ce regroupement n'est pas fortuit. Il a été décidé suite à  l'effervescence qu'a connue la zone industrielle après l'annonce des décisions de la tripartite. Certains nous qualifient d'agitateurs et se demandent pourquoi cela se produit à  notre niveau uniquement. Mais nous leur disons que chacun a sa conscience. Nous ne pouvons nous taire et nous ne cesserons jamais de lutter pour arracher les droits des travailleurs et améliorer leurs conditions de vie», déclare M. Messaoudi, secrétaire général de l'union locale UGTA, sous les applaudissements de l'assistance. Les syndicalistes de la zone se disent prêts à  aller jusqu'au bout pour défendre l'honneur et la dignité des pauvres travailleurs. Les initiateurs de cette action se sont mis d'accord pour l'organisation d'un rassemblement de protestation dans les jours à  venir, devant la Maison du peuple à  Alger, pour faire entendre leurs voix. D'autres actions vont àªtre enclenchées également si aucune décision concrète n'est prise pour répondre à  leurs doléances. «Les résultats de la dernière tripartie auront été une grande désillusion pour les travailleurs actifs et retraités. Les améliorations salariales suggérées en grande pompe lors des préparatifs entamés au lendemain de la tripartite de mai 2010 n'ont été finalement qu'une déconvenue de taille pour ces franges de la société», était-il écrit dans une déclaration lue lors du rassemblement.Les rédacteurs du document notent en outre que l'espoir qu'ils avaient attendu pour le raffermissement de la situation sociale s'est avéré «un rêve en couleur de courte durée». Pour eux, l'augmentation du SNMG de 3000 DA est «un signe flagrant de l'irrespect total de l'intelligence du prolétariat algérien» dès lors qu'elle se répercutera négativement sur les travailleurs et les retraités aux bas salaires et favorablement sur les rémunérations des cadres dirigeants.Selon eux, les dernières retrouvailles du triumvirat Ouyahia-Hamiani-Sidi Saïd auront été donc «prolifiques et fécondes aux patrons des sociétés privées, grands importateurs de produits de consommation et grands absents des industries créatives».
Certains syndicalistes présents hier à  Rouiba n'ont pas manqué de dénoncer le patron de l'UGTA qui n'a, selon eux, rien fait pour défendre leurs droits. «Moi je pense que ce n'est pas honteux quand tu négocies et tu n'a rien. Mais le drame, c'est quand tu n'as rien et tu tentes de convaincre que tu as arraché beaucoup de choses», tonne M. Messaoudi, faisant allusion à  Sidi Saïd qui avait «affiché sa satisfaction» à  la fin de la rencontre. L'orateur est revenu longuement sur la mauvaise gestion des entreprises publiques et privées et la non-application des directives du gouvernement, notamment celles liées au départ des cadres dirigeants à  la retraite à  partir de 60 ans.
Les travailleurs se sont mis quant à  eux à  scander des slogans hostiles au locataire de la Maison du peuple et le chef de l'Exécutif. La tension est montée d'un cran. Les protestataires sont à  bout de nerfs.
 


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