Algérie - Revue de Presse

La colère du président Bouteflika



Présage d’un important remaniement ministériel Au fur et à mesure que l’Algérie rembourse la dette contractée au milieu des années 70 et qui se réduit à 5 milliards de dollars, et que son économie atteint les grands équilibres macro-économiques, le processus de privatisation des grands ensembles économiques bat de l’aile et n’arrive pas à atteindre son rythme de croisière... Sur le plan financier, le niveau des réserves de change a atteint un seuil historique de 66 milliards de dollars tandis que les recettes en hydrocarbures viennent de dépasser pour le seul premier semestre de l’année 2006 le chiffre record de 24 milliards de dollars, pratiquement les mêmes recettes annuelles engrangées au début des années 90. Cette manne historique, jamais obtenue depuis l’indépendance du pays, n’en est pas moins sujette à controverse. Plusieurs spécialistes en économie restent sceptiques quant à l’utilisation à bon escient de cet argent et certains vont jusqu’à tirer la sonnette d’alarme quant à une mauvaise destination de cet argent, voire à un détournement qui ne dit pas son nom. La colère du président Bouteflika lors de la dernière rencontre avec les walis est édifiante à ce sujet. Lors de cette rencontre annuelle avec les walis, il a fustigé les responsables en charge de concrétiser son ambitieux programme. Seul le secteur des travaux publics a trouvé grâce à ses yeux. Quid des autres départements qui sont décriés et vilipendés à chaque occasion par le Premier magistrat du pays qui est allé jusqu’à inviter ceux qui sont incapables à se retirer de la gestion des affaires du pays. Serait-il en train de préparer un prochain remaniement ministériel ainsi qu’un mouvement très large dans le corps des walis? Il faut dire aussi que cette gigantesque manne financière attise les convoitises des prédateurs et autres lobbys qui continuent à faire craindre une menace certaine sur l’économie nationale. La politique de privatisation engagée jusque-là a connu ses limites physiques. Seules quelques entreprises publiques ont réussi quand même à sortir la tête de l’eau en s’associant à des sociétés étrangères dans le cadre de joint-venture. La majorité d’entre-elles continuent à pomper les fonds de l’Etat sans parvenir à rééquilibrer les comptes sociaux. Parallèlement, des dizaines de firmes étrangères ont mis le pied en Algérie et s’activent à rafler les plus grands projets inscrits au titre du deuxième plan de soutien à la relance économique doté d’une super cagnotte qui frise les 100 milliards de dollars. Le secteur bancaire reste, lui, à la traîne et ne suit plus le rythme imposé par l’ouverture économique. Cette ouverture est venue des banques étrangères qui s’installent d’une manière continue sur le sol algérien. En effet, pas moins de 11 banques, toutes étrangères, ont annoncé ouvrir bientôt, soit en implantation pures et simples, soit des bureaux de représentation. On souligne ainsi, d’après diverses sources, que la banque britannique HSBC va ouvrir un bureau en Algérie en 2006, que la banque libanaise Byblos Bank va en faire de même en ouvrant un bureau, ainsi que la banque libanaise Blom Bank compte s’implanter en Algérie en 2006 par l’entremise d’un bureau de la banque marocaine BMCE, suivie de sa rivale Attijari Wafa Bank dans les secteurs de la banque, de l’assurance et autres, la Biat tunisienne, la libanaise Fransa Bank, la française Cardif filiale de la BNP Paribas et cette dernière, elle-même avec une vingtaine d’agences en implantation complète, dont la plus récente est celle de Bouzaréah ou encore la française Calyon filiale en filiale complètement, suivie bien sûr de la Société Générale qui annonce 10 et 15 guichets supplémentaires! C’est dire que le marché algérien attire de plus en plus avec l’ouverture de son économie sur l’extérieur et avec la manne pétrolière générée par le prix du baril. Il faudrait aussi que la politique économique soit claire et précise et qu’elle soit au diapason des énormes ressources financières.


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