Des critiques qui se sont abattues sur l'Arabie Saoudite, celles des Iraniens sont les plus virulentes. Ils accusent carrément les autorités saoudiennes de "mauvaise gestion" et d'"incompétence", tout en demandant à être associés à l'enquête diligentée par Riyad. L'Iran affirme que les responsables saoudiens locaux ont fermé l'une des routes provoquant la bousculade. "Nous avons jusque-là 136 morts, 102 blessés et 344 disparus", a précisé Saïd Ohadi, responsable de l'organisation du pèlerinage, cité par le site de la télévision d'Etat. Un précédent bilan faisait état de 131 morts. Le vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian a, de son côté, affirmé : "Nous avons donné la liste des disparus aux autorités saoudiennes." En outre, Téhéran veut aussi dépêcher une délégation, dirigée par le ministre de la Culture, Ali Janati, en Arabie saoudite. Versant dans le même sens, le premier vice-président iranien, Es'hagh Jahanguiri, a estimé que "des pays comme l'Iran, qui ont beaucoup souffert, doivent avoir leurs représentants dans l'enquête". "Il n'y a aucun doute sur la mauvaise gestion et le manque d'expérience des responsables (du hadj)", a-t-il martelé. À signaler que le chargé d'affaires saoudien à Téhéran a été convoqué, pour la seconde fois en deux jours, au ministère iranien des Affaires étrangères, alors qu'une manifestation a eu lieu après la prière du vendredi dans la capitale iranienne pour dénoncer un "régime malveillant et incompétent", selon un communiqué d'un conseil qui organise les manifestations officielles. C'est dire la colère des autorités iraniennes, qui attendent des explications convaincantes de Riyad. Il suffit de prendre connaissance des déclarations du procureur général iranien, Ebrahim Raïssi, qui a déclaré : "Ce n'est pas seulement de l'incompétence, mais un crime." Haussant le ton davantage, il a ajouté : "Nous demanderons qu'Al-Saoud (famille régnante saoudienne, ndlr) soit jugée pour ce crime contre les pèlerins devant les tribunaux internationaux." Pour rappel, le nombre des pèlerins iraniens tués dans la bousculade de jeudi dernier à Mina, près de La Mecque en Arabie Saoudite, est passé à 136, alors que 344 personnes sont toujours portées disparues, selon un dernier bilan donné par un responsable iranien du hadj. Les corps des pèlerins iraniens morts doivent être rapatriés en Iran demain. Devant cette situation, les autorités saoudiennes ont promis une enquête "rapide et transparente", à laquelle l'Iran a exigé d'être associé. Le souverain saoudien, Salmane Ibn Abdelaziz, a ordonné "un réexamen" de l'organisation du pèlerinage, l'un des plus grands rassemblements religieux annuels dans le monde, qui s'est terminé hier et auxquels quelque deux millions de personnes ont pris part cette année. Hier, le mouvement de la foule était canalisé par les forces de sécurité saoudiennes, fortement déployées sur le site de lapidation à Mina, où une bousculade a fait jeudi dernier, selon les autorités saoudiennes, 769 morts et 934 blessés, la tragédie la plus meurtrière durant le hadj depuis 1990.M. T.
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Posté Le : 27/09/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merzak Tigrine
Source : www.liberte-algerie.com