Algérie

La coalition présidentielle toujours soudée



La classe politique algérienne peine toujours à s'organiser. L'élection qui se profile le démontre une fois de plus puisque les candidats de l'opposition s'affichent en rangs dispersés. A l'inverse, la coalition mise en place autour du programme présidentiel reste soudée.Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Et cette dernière s'affiche cette fois encore en force incontournable pour dépasser l'écueil d'un suffrage beaucoup plus délicat qu'il ne l'était cette dernière décennie. RND et FLN, les deux partis de la majorité épisodiquement secoués par des conflits de leadership, ont pu, comme à l'accoutumée, dépasser les mésententes et parler d'une même voix pour affronter la situation. Après avoir perdu pied durant la longue période de confusion ayant précédé la convocation du corps électoral, le coordinateur du FLN a immédiatement appelé Bouteflika à «poursuivre son œuvre à la tête du pays». Les termes utilisés par le RND à quelques jours près sont très peu différents puisqu'il demande au Président de «poursuivre la construction du processus de construction nationale». Auteur d'une déclaration ambiguë, «la présidentielle n'est pas une priorité» et d'un appel à la tenue d'une conférence nationale sur des thèmes plus urgents, Amar Ghoul ne s'est pas fait attendre longtemps pour en faire de même. Le président de TAJ a tenté d'effacer d'un coup de main tout le passé récent recentrant son discours sur l'essentiel: un appel à Bouteflika pour qu'il «continue à diriger le pays en se portant candidat à l'élection présidentielle». Plus prudent, le président du MPA (Mouvement populaire algérien) maintient sa décision de ne pas prendre position avant de détenir plus d'éléments tout en réitérant son soutien et sa fidélité à Bouteflika.
La coalition reste soudée et s'apprête ainsi à affronter les événements à venir. Il n'en est pas de même pour le reste du personnel politique du pays. Toutes les tentatives entreprises pour ressouder les rangs de l'opposition ont échoué et il en est de même de toutes les autres initiatives menées après. L'épisode de Mazafran I et II a échoué lamentablement après que le MSP eut été accusé d'avoir entrepris des démarches parallèles avec le pouvoir. L'implosion a remis chaque mouvement dans son camp naturel et, partant de là, les initiatives n'ont fait que se multiplier mais de manière isolée. Abderrezak Makri s'est particulièrement démené pour «un candidat du consensus» pouvant aussi bien faire l'affaire du pouvoir que de l'opposition.
A contrario, le FFS s'est prononcé en faveur d'un «nouveau départ» vers une deuxième République. Makri a été destinataire d'une fin de non-recevoir catégorique émanant du chef d'état-major de l'APN invitée à étudier la proposition. De son côté, le mouvement Mouwatana a tenté de rassembler un maximum de personnalités de la société civile pour dégager un candidat de taille. Il menace cependant de boycotter les élections dès l'annonce, par Bouteflika, d'une candidature pour un cinquième mandat. Sur le terrain resterait alors une somme de candidats partant chacun de leur côté.
Une situation maintes fois critiquée en raison de la dispersion de voix que cela occasionne. Les expériences précédentes n'ont pas servi d'exemple, les divergences politiques, idéologiques ont creusé un fossé difficile à combler.
A. C.


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