Algérie

La Cnuac promet une rentrée universitaire chaude



Née à la mi-janvier dernière et pleinement engagée dans le Hirak, la Coordination nationale des universitaires pour le changement (Cnuac) veut rallumer la mèche de la contestation sociale.À la veille de la "rentrée universitaire de tous les risques", prévue pour le 23 du mois en cours, ce nouveau venu sur la scène syndicale a estimé, dans un communiqué rendu public hier, que "la rentrée sociale doit être une rentrée de luttes, une rentrée du Hirak solidaire et uni". "Face à la démagogie, à l'autoritarisme et au volontarisme de ce système, peu préoccupé de l'avenir du pays, cette rentrée universitaire, sociale et politique se doit d'être la rentrée de la contestation et du retour en force du Hirak.
La relance des marches et des rassemblements sont nécessaires. Une auto-organisation devrait permettre le respect des mesures sanitaires et le renforcement de la mobilisation", a insisté la Coordination. "Si nous voulons le changement, nous n'avons d'autre choix que de continuer le combat pacifique pour faire naître la nouvelle République, porteuse de nos espérances tant de fois avortées", a-t-elle estimé. Les membres de cette organisation syndicale ne s'expliquent pas leur mise à l'écart, par la tutelle, de la préparation de la prochaine rentrée universitaire qui est, à leurs yeux, "à risques" du fait que "des protocoles universitaires sont improvisés et retenus sans la participation des enseignants et des étudiants". "Dans ce contexte, le ?bâclage' pédagogique ne peut que s'amplifier, les normes Unesco piétinées.
La communauté universitaire ne peut ni valider ni cautionner un tel fonctionnement. Elle doit le refuser", ont-ils pesté. Enfonçant le clou, la Cnuac a jeté la pierre à la "tutelle ministérielle et administrative" qui n'a pas fait preuve d'"écoute" à l'égard de la communauté universitaire. "Plus que jamais, le trait dominant de la gestion de l'université reste la gouvernance autoritaire, arbitraire et bureaucratique.
L'enseignement supérieur est malade de ses décideurs omnipotents qui démonétisent les savoirs en les soumettant aux logiques bureaucratiques et à la domestication des acteurs universitaires", a-t-elle dénoncé, avant d'enchaîner : "Aucune concertation, aucune écoute, juste des relais satellites, au niveau des enseignants et des étudiants qui ne représentent qu'eux-mêmes, et en guise de méthode pédagogique des recettes techniques et numériques." Quel bilan fait-on du télé-enseignement retenu par la tutelle durant cette pandémie pour permettre aux étudiants de poursuivre leurs cours ' Négatif, aux yeux de ce syndicat. "Le télé-enseignement s'est révélé être un échec en raison du manque de moyens techniques et humains nécessaires (débit internet, ordinateurs, etc.), accentuant, par là même, les inégalités sociales et territoriales", a-t-il déploré.
La conclusion tirée par la Cnuac est sans appel : le pouvoir "n'est pas intéressé par la démocratisation de la gestion de l'université" qui, à ses yeux, "continue à fonctionner, dans les petits mais aussi dans les grands arrangements, par la complaisance, le populisme et par la clochardisation institutionnalisée" et "est utilisée comme un outil, parmi tant d'autres, de rachat de la paix sociale et de domestication de la communauté scientifique".
"L'université n'est rien d'autre qu'un instrument de plus de manipulation idéologique et de monopolisation de l'élite à des fins de légitimation. De telles pratiques sont un écueil à tout ce qui pourrait permettre la naissance et le développement d'une élite scientifique nationale. Il ne s'agit donc pas seulement de populisme. Encore une fois, il s'agit de désarmer scientifiquement notre pays", a-t-elle asséné.
La solution ' Pour ce syndicat, les universitaires doivent "s'impliquer fermement pour coordonner leurs actions, afin de préserver les normes pédagogiques admises en évaluation présentielle" et "l'université doit être un espace de liberté où la créativité et l'effort trouveront un terrain fertile qui ne soit pas asphyxié par l'incompétence et une centralisation de contrôle".

Arab C.


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