La Cnisel et l'Entv massacrent les candidats en campagne électorale

«La politique a divisé notre pays. Nous ne sommes plus les Etats-Unis d'Amérique, mais les Etats-Divisés d'Amérique. Pour moi, les démocrates et les républicains ne sont plus que deux stupides équipes de football ne cessant de se battre.» David Lynch, réalisateur et producteur
Alors que l'Algérie aspire à ouvrir son champ audiovisuel, on se rend compte de jour en jour que les campagnes électorales en Algérie se suivent et se ressemblent depuis la nuit des temps. Tous les candidats passent devant un seul décor installé dans des locaux de la Télévision nationale et sont soumis au même régime et au même découpage technique. Et pourtant, le principe de la campagne électorale doit être indépendant et surtout doit obéir aux mêmes couleurs du parti des candidats en campagne. Depuis quelques années, dans le monde c'est les partis politiques qui fabriquent leur propre sport de campagne. Ils choisissent leur propre slogan, diffusent leur propre image dans leur propre décor. Mais sur l'Entv, les candidats sont soumis à un faux direct, n'ont pas le droit à l'erreur et n'ont aucun contrôle sur leur image. Certains candidats qui bafouent et ratent leur communication, ne sont pas recadrés par le réalisateur qui n'est ni militant du parti, ni sympathisant, mais salarié d'une entreprise qui ne fait que du service public. Résultat des courses: une mauvaise image du candidat et surtout une épine pour le parti. Un des candidats aux législatives de mai 2012, qui avait totalement raté sa présentation, est devenu la risée des internautes sur Facebook. Il bat tous les records de mauvais commentaires. Suite à cette situation, certains partis qui n'ont pas accepté cet état de fait ont renoncé à faire enregistrer leur message de campagne, c'est le cas du RCD qui a décliné l'invitation qui lui sera faite d'occuper les plages d'antenne qui lui seront réservées durant la campagne électorale. Et pourtant dans d'autres pays, les partis et les candidats fabriquent eux-mêmes leurs spots de campagne. Même en Russie, qui était considérée comme le symbole du parti unique, est devenue la référence pour la fabrication des spots de campagne politique, comme l'illustrent les nombreux spots de Vladimir Poutine, le montrant en pleine nature, chassant et faisant du sport. Pour les véritables spécialistes, la publicité politique est une arme de choix pour influencer les électeurs. Et les télévisions américaines sont devenues le terrain d'apprentissage pour de nombreux spécialistes en image politique. Les spots politiques représentent une véritable spécialité des élections américaines et cette culture a démarré bien loin dans les années 50. Il existe deux types de stratégie: les «spots positifs» qui mettent en valeur les qualités du candidat et les «spots négatifs» qui consistent à saper l'image de l'adversaire et 80% des publicités diffusées appartiennent à la seconde catégorie. Pour les spécialistes algériens, on n'est pas encore arrivé à ce niveau de communication politique.
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