Algérie

La clinique de chirurgie cardiaque Abderrahmani à l'arrêt Suite à des ruptures de stock de médicaments



La clinique de chirurgie cardiaque Abderrahmani à l'arrêt Suite à des ruptures de stock de médicaments
La clinique de chirurgie cardiaque Mohamed Abderrahmani sise à Bir Mourad Raïs, à Alger, est actuellement à l'arrêt pour manque de produits pharmaceutiques vitaux.
Les rendez-vous sont bloqués et les interventions chirurgicales suspendues. «Tout manque pour faire fonctionner le bloc et traiter les malades. Les ruptures de stock de médicaments, réactifs et gaz de sang persistent depuis plusieurs mois sans que cela ne dérange personne. On ne peut plus continuer à travailler dans de pareilles conditions. Nous nous démenons pour nous procurer quelques flacons de produits nécessaires au déroulement des interventions chirurgicales pour assurer des urgences, mais au stade où l'on est, ceux-là mêmes (patients) risquent d'être renvoyés», se plaint le chef de service, le Pr Bourrezag, qui a affiché à l'entrée du service «Pas de rendez-vous pour manque de médicaments». Une décision qui intervient suite à de nombreuses sollicitations des responsables au niveau de la clinique et au ministère de la Santé qui sont restées sans suite. Ce qui complique encore davantage la situation.
Dans son dernier rapport du 17 janvier, après avoir déjà alerté le ministère de la Santé de la situation qui prévaut au sein de l'établissement sur l'état des ruptures et des pré-ruptures de stocks de médicaments, qui est resté lettre morte, le Pr Bourrezag rappelle qu'aucun marché en appel d'offres de la clinique pour les produits spécifiques n'a abouti en 2012, encore moins en 2010 et 2011. «C'est ce qui a amené à arrêter l'activité depuis près de 5 mois, notamment pour la chirurgie pédiatrique, activité inscrite dans le cadre de la mission brésilienne engagée l'an dernier. Le non-paiement d'anciennes factures notamment pour les gaz de sang en est aussi la raison de cette catastrophe. Pour l'année 2012, seulement un tiers du programme a été réalisé», a-t-il déploré, avant de souligner que malgré cela, «certaines urgences ont dû être faites grâce à des dons de quelques flacons de médicaments d'amis ou de collègues. Mais cela ne peut plus durer. Nous sommes contrains d'arrêter jusqu'à ce que les choses s'améliorent», a-t-il ajouté en énumérant les produits en question dont la Protamine dont les besoins sont estimés entre 5 à 10 000 ampoules, la Dopamine, le Corotrope pour les cas pédiatriques et enfin le gaz de sang utilisé au niveau du bloc. Pour ce cas précis, l'on apprend que 34 factures sont encore impayées par l'établissement Abderrahmani et le montant est estimé à 8 millions de dinars. Le fournisseur refuse ainsi de doter la clinique en quantités suffisantes. Le produit est livré en unité.
«Pour la journée du jeudi seulement, deux flacons de lavage sans membrane ont été remis. Nous avons besoin entre 5000 à 7500 flacons pour 800 malades à raison d'un flacon par jour. On ne touchera plus les patients sans le gaz de sang et nous assumons cette responsabilité», lance amèrement le Pr Bourrezag.
Par ailleurs, le manque de manipulateurs en radiologie est un des problèmes évoqués dans le dernier courrier adressé au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Un document resté lettre morte.
En attendant, des centaines de malades prennent leur mal en patience. A noter que durant ces cinq dernières années, la clinique a pris en charge près de 3500 malades souffrant d'affections cardiaques, dont 70% relevaient des transferts pour soins à l'étranger.


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