Un constat amer qui reste frappant à la vue de l'édifice de la Maison de la culture Taos-Amrouche.La ville de Béjaïa a renoué, hier, avec le calme après une nuit d'émeutes qui se sont soldées par près de 50 blessés dans les rangs des services de sécurité et presque autant parmi les manifestants, selon des sources hospitalières. Hier, l'heure était au constat et au nettoyage. Un constat amer qui frappe à la vue de l'édifice de la Maison de la culture Taos-Amrouche.Tôt le matin, des centaines de citoyens curieux et surtout désabusés sont venus vérifier les images vues la veille sur les écrans des télévisions, pendant que les autorités locales inspectaient les lieux dans une ambiance empreinte de consternation et de regrets.«Nos enfants n'auraient jamais pu faire cela», s'indigne une mère de famille, interloquée. Un autre citoyen renchérit: «Je suis resté là jusqu'au bout des émeutes, car j'avais constaté le matin même des véhicules portant des immatriculations d'autres wilayas et j'aurai pu reconnaître les visages des enfants de ma ville.» Des propos qui corroborent l'indignation de cette mère de famille, que beaucoup de citoyens partageaient hier en constatant les dégâts occasionnés en partie à la structure de la Maison de la culture.Si les débris sur les routes et le carrefour d'Aâmriw ont été dégagés la nuit par les équipes de nettoiement de la commune, l'intérieur de l'édifice est resté tel que l'avaient laissé les manifestants, sans doute pour permettre à la police scientifique d'effectuer les prélèvements digitaux nécessaires pour mener à bien l'enquête ouverte pour la circonstance. Non loin de là, un groupe de jeunes évoque un «complot» contre le mouvement de protestation pacifique.«Comment se fait-il que le saccage ne s'est produit qu'après l'annonce de l'annulation du meeting», s'est interrogé l'un d'entre eux. «L'objectif des assaillants était clair comme l'eau de roche», commente un autre, mettant en exergue la stratégie calculée des manipulateurs.Emotion, découragement, consternation et lassitude, ce sont là les expressions les plus relevées, hier. Rares sont les gens qui se félicitent de ces incidents qui «sont loin de relever de nos traditions».Globalement, la classe politique et la société civile condamnent les incidents graves, d'une part, et d'autre part, accusent le pouvoir central d'avoir polarisé cette campagne électorale en annulant toutes les activités culturelles et sportives. Si les deux partis majoritaires, le FLN et le RND, dénoncent avec énergie en accusant directement les boycotteurs, le MAK et le mouvement Barakat, De son côté, le parti Jil Jadid dénonce la passivité des pouvoirs publics à maîtriser la situation et la mauvaise gestion des événements en déclarant: «Au vu du nombre grandissant de manifestants au fil des heures, les autorités auraient dû annoncer l'annulation du meeting et cela aurait été perçu par les manifestants comme une victoire de leur mobilisation. Cela nous aurait évité les énormes dégâts matériels et la mise à sac de la Maison de la culture de leur ville. La société civile et quelques partis politiques à l'image du FFS, FNA, AHD 54 appellent les citoyens de la wilaya de Bgayet, à plus de vigilance pour déjouer les plans diaboliques des «baltaguia» qui n'agissent que pour détruire et faire couler du sang.De son côté, le PST incombe cette dérive au pouvoir central qui fait la sourde oreille devant le mouvement grandissant qui rejette la mascarade électorale. De ce fait, tout en condamnant la violence, aussi bien des citoyens que des pouvoirs publics qui imposent une élection rejetée par la majorité des citoyens, le PST «appelle les citoyens de la wilaya à rejeter la mascarade électorale du 17 avril 2014 que nous impose le pouvoir et de revendiquer une véritable transition démocratique qui demeure l'unique alternative pour une sortie de crise.»
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Posté Le : 07/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Arezki SLIMANI et Boualem CHOUALI
Source : www.lexpressiondz.com