Algérie

La classe politique divisée



Les partis de ce qui constitue la nouvelle alliance présidentielle appuient l'option d'élections locales anticipées en novembre prochain dont la tenue est, néanmoins, tributaire de l'amélioration de la situation sanitaire dans le pays.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les partis émargeant au sein de la toute nouvelle alliance présidentielle applaudissent l'option d'élections locales anticipées prévues le mois de novembre en cas d'amélioration de la situation sanitaire du pays, comme annoncé il y a près d'une semaine mercredi un communiqué de la présidence de la République à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité.
C'est ainsi qu'au niveau du Front El Moustakbal, on estime que le parachèvement de l'?uvre de l'édification d'institutions fortes passe inévitablement par le renouvellement des assemblées locales, autrement dit, les assemblées populaires des communes et celles des wilayas.
Un chantier qui entre dans le cadre du programme du président de la République qu'il a déjà grandement réalisé à travers le référendum portant sur la nouvelle Constitution et les élections législatives anticipées d'il y a près de deux mois.
Pour un cadre du parti que préside Abdelaziz Belaïd, et au-delà de la conjoncture sanitaire empreinte d'une sévère pandémie de la Covid-19, l'annonce des élections locales relève en elle-même d'une «volonté populaire» et témoigne d'une «cohésion avec les aspirations du peuple algérien au changement portant sur des assemblées locales élues à forte légitimité à même de leur permettre de s'occuper du développement local». Notre interlocuteur considère que ces élections locales pourront «consolider la confiance du peuple en les institutions de l'Etat et la décentralisation dans la gestion qui constitue l'une des facettes de la nouvelle Algérie chère au chef de l'Etat». Pour ce cadre dirigeant du Front El Moustakbal, «il est impératif que ces élections locales se déroulent avant la fin de l'année en cours, pour permettre le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation à l'ère de la transition du pays vers la nouvelle Algérie».
Au niveau du mouvement El Binaa, on applaudit plus qu'ailleurs l'annonce de la tenue de ces élections locales qui constituent l'une des revendications phares du parti. Ceci dit, le mouvement que préside Abdelkader Bengrina avance un préalable à ce scrutin, celui portant révision de la loi électorale pour que, explique-t-on, ces élections locales «soient distinctes de ses précédentes en termes de régularité et de transparence». Car, ajoute-t-on au sein de la direction nationale d'El Binaa, on veut des élections qui parachèvent le processus du renouvellement des institutions élues de l'Etat.
À propos du contexte sanitaire frappé du sceau d'une hausse des contaminations à la Covid-19 et de celle des décès dus à cette terrible pandémie, nos interlocuteurs estiment que «cela ne peut constituer un handicap à la tenue d'élections comme cela se fait ailleurs. L'essentiel est dans l'adoption et le respect strict d'un protocole sanitaire», affirme-t-on.
Dans l'autre camp, celui de l'opposition, on s'inscrit dans un tout autre agenda que celui du pouvoir en place. «En pleine crise, le chef de l'Etat n'a rien trouvé de mieux pour communiquer avec les citoyens que de recevoir le président de la commission d'organisation des élections pour évoquer la tenue des élections locales», estimait le Rassemblement pour la culture et la démocratie dans un communiqué récent.
Pour le parti que préside Mohcine Belabbas, de telles attitudes «éloignent, encore plus, les populations d'un pouvoir central auquel colle toujours l'image de l'injustice, de la corruption et des pratiques régionalistes, citant les derniers événements dans le sud du pays qui en sont la parfaite illustration». Et au RCD de remettre sur le tapis sa revendication phare, celle portant refondation nationale, estimant que retarder cette option pour promouvoir un aménagement territorial qui promeut la proximité de la décision et la solidarité en reconduisant un modèle hérité de la France coloniale est une option à haut risque sur l'unité de la nation dans une conjoncture marquée par la raréfaction des ressources et des incertitudes régionales qui s'exacerbent.
Cela dit, la position du RCD à l'égard de ces élections locales sera arrêtée en temps opportun par le conseil national du parti, affirme le chargé de la communication Atmane Mazouz qui précise que «toutes les structures du parti sont pleinement engagées dans les actions de solidarité à l'endroit des nombreux malades et de leurs familles à l'effet de leur venir en aide et être à leurs côtés».
M. K.


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