La classe politique continue de réagir

«Abdelkader Bensalah a déçu l'espoir des Algériens, le maintien de Bensalah à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République est un déni...»La classe politique n'a pas tardé à réagir au discours du chef de l'Etat par intérim, pour la majorité c'est une résistance au changement, qui se dégage de son intervention de jeudi. Néanmoins, les avis demeurent partagés, dans un statu quo qui se poursuit malgré une mobilisation confirmée du peuple.
MSP: Makri lance un message à Bensalah
Abderezzak Makri a réagi indirectement au discours du chef de l'Etat par intérim. «Celui qui aime la patrie avec sincérité doit respecter ce peuple et répondre à ses revendications. Celui qui pense qu'il peut ruser contre le Hirak et contre ce peuple en pariant sur sa division vit dans l'illusion et complote contre la patrie.»
Me Bouchachi crie au déni
Une grande déception pour l'avocat, Me Bouchachi, sur le contenu du discours de Bensalah «Abdelkader Bensalah, a déçu l'espoir des Algériens, le maintien de Bensalah à son poste jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République est un déni de la volonté du peuple algérien.
On s'attendait à ce que les autorités répondent aux revendications des Algériens qui refusent que l'élection soit organisée par le régime en place.
Le chef de l'Etat par intérim, Bensalah, souhaite perdurer une démocratie de façade, le régime politique actuel ne veut pas du changement et ne veut pas permettre au peuple algérien de s'émanciper à travers une période de transition menée par des personnalités à qui le peuple fait confiance.»
Le FFS fait le constat d'une «aversion»au changement
«Statu quo, résistance au changement sont les maîtres-mots du dernier discours de Bensalah. Ceux qui ont imprudemment ou naïvement cru aux bonnes intentions de l'état-major de l'armée, ont eu jeudi, la confirmation formelle du contraire, c'est une aversion au changement, les solutions politiques sérieuses existent et ne demandent qu'à être prises en compte.»
Karim Tabbou revient sur le parcours de Bensalah
Pour le président du MDS(non agréé), il fallait revenir sur le parcours de Bensalah, pour savoir qu'il a contribué à tous les projets et les décisions de l'ancien régime«Bensalah faisait partie de toutes les bandes au pouvoir, pas seulement celle de Bouteflika.
Il faut que les Algériens sachent que, en 1994, Bensalah était à la tête du Conseil national de transition (CNT), mais, du moment qu'il était le serviteur du pouvoir et de la bande, il a usé de tous les moyens pour que la bande reste.
Après l'arrivée de Bouteflika, Bensalah, a été le président du Sénat (Conseil de la nation) pendant 20 ans et, c'était lui qui faisait valider toutes les lois de la bande. Et comme vous le savez, en 2011, lors des révolutions populaires en Tunisie et en Egypte, Bouteflika a mis en place une commission pour mener les réformes politiques, et qui a été le président de cette commission' C'était Bensalah!
A la fin, on s'est rendu compte que tout n'était que duperie, et maintenant, l'ère du mensonge est révolue, on n'a plus confiance en eux, et le peuple algérien a pris sa décision, c'est lui qui va instaurer la démocratie et gérer ses affaires».
RAJ qualifie le discours de Bensalah de «vide»
«Un discours dans la continuité du système, vide et sans évolution notoire, Bensalah confirme l'impasse dont laquelle le pouvoir s'est engouffré en déphasage totale avec les revendications des Algériennes et des Algériens qui aspirent à la rupture avec le système et à la transition vers la République démocratique, sociale et civile.»
Le MPA campe sur sa position
«Le MPA confirme sa disposition à apporter sa contribution pour la réussite de ce dialogue lancé par l'Etat algérien. Notre position est une position de principe car nous sommes convaincus que la crise que vit actuellement notre pays trouvera sa solution dans une large et franche concertation entre les différents partenaires.
Ce dialogue débouchera sur l'élection présidentielle qui est la solution politique et démocratique qui permettra l'élection du nouveau président de la République qui aura la crédibilité et la légitimité nécessaires afin de conduire l'ensemble des réformes revendiquées par le peuple.»