La civilisation du strict minimum

Ressource - Mais c'est peut-être le pétrole qui bouleversera la vie de l'espèce humaine. Dans 50 ans, selon les experts, cette source sera complètement tarie à la surface du globe et fatalement non renouvelée.
Quinze milliards d'individus en 2060 ne poseront pas uniquement des problèmes de nourriture à la planète encore faudrait-il satisfaire tous les estomacs, mais des problèmes multidimensionnels ; surtout.
Ces 15 milliards, il faudra les transporter, les soigner, les chauffer et les loger.
Mais avec quelle énergie '
En supposant que d'ici à là d'autres gisements de pétrole seront découverts en mer où les nappes, semble-t-il, sont prometteuses, la pression sur les hydrocarbures serait telle que le litre du brut coûterait, à lui seul, 50 dollars américains. Le même phénomène sera observé en ce qui concerne le gaz. Il sera si cher lorsqu'il arrivera à la cuisinière que les intermédiaires et les spéculateurs internationaux qui prennent des marges substantielles entre les producteurs et les distributeurs, mettront la clef sous le paillasson. Le produit sera hors de prix et quasiment inaccessible aux petites bourses. Mais c'est peut-être le pétrole qui bouleversera la vie de l'espèce humaine. Voilà une source d'énergie tellement abondante et bon marché qu'elle était bradée entre 1948 et 1950 à 8 dollars le baril.
Dans 50 ans, selon les experts, cette source sera complètement tarie à la surface du globe et fatalement non renouvelée.
Dans 40 ans, le pétrole sera si précieux que des Etats donneront la priorité à leur armée, aux centrales électriques et aux usines les plus sensibles sur le plan de la défense nationale et de la stratégie. Les Etats-Unis dont on sait qu'ils ont enseveli de nombreux puits de pétrole sur leur territoire pour constituer une réserve de secours en cas de coup dur, rouvriront leurs pipes.
Compte tenu de ce qu'on vient d'annoncer, les transports seront plus chers particulièrement en avion, où un trajet intérieur de 600 km sera considéré comme un luxe réservé au couple en voyage nuptial. Il est donc clair que les hommes n'ont pas attendu les terribles projections qui se dessinent à l'horizon 2060 et plus largement à la fin du siècle pour imaginer, dès à présent, des alternatives de remplacement qui amortiraient tous les chocs.
Au-delà de ces bouleversements qui auront lieu à moyen terme et seront imposés par la rareté des énergies dans le monde, de leur coût et du volume de l'humanité, une nouvelle culture verra le jour : la civilisation du strict besoin.
L'opulence des grandes villes de l'Occident ne sera plus qu'un lointain souvenir et l'abondance américaine, tant vantée, qu'un vague repère du passé, dont on parlera avec blues et nostalgie.
Les hommes apprendront à éviter les abus, à consommer peu et à se contenter d'un rien.