La gestion d'une
grande ville nécessite une prise de conscience des hiérarchies dans les
priorités. De nos jours la citoyenneté dans la ville est prioritaire.
En effet, il
n'échappe à personne que les grandes villes, vecteurs de culture, de dynamisme
économique et de changements sociaux, jouent un rôle prééminent dans la
réalisation de modèle de vie en commun et de relations de bon voisinage.
C'est là où se
forgent les états d'opinion et les attitudes des citoyens qui provoquent
parfois des conflits dus aux préoccupations nombreuses et complexes des gens
qui ne trouvent pas, la plupart du temps, d'interlocuteurs crédibles parmi les
gestionnaires de la ville pour les rassurer.
Cette
responsabilité incombe aux institutions locales et aux élus qui doivent
concevoir l'habitant, non plus seulement en simple usager mais aussi en citoyen
et acteur.
C'est pourquoi il
faut opérer une véritable reconversion des services publics. Cette reconversion
des services publics loin de se limiter à une modernisation en terme technique
doit se traduire par la présence physique sur le terrain au contact des
réalités les plus dures afin de faire bouger le citoyen. L'exemple nous vient
du wali d'Oran actuel, qui, en tant que meneur d'hommes et homme de terrain, a
su réquisitionner sur le terrain tous les effectifs avec leurs staffs et
impliquer la société civile à travers les comités de quartiers et de cités au
niveau de tous les secteurs urbains de la ville avec le concours du président
de l'Assemblée communale.
Aussi
l'amélioration des conditions de vie dans une ville exige une collaboration étroite
avec les forces qui représentent la société civile. Cette collaboration crée le
cadre de rapprochement et de compréhension entre le citoyen et les élus, elle
augmentera davantage la confiance dans l'administration locale.
Il est donc
indispensable pour une bonne gouvernance de faire participer la société civile
afin de l'impliquer dans la gestion de la ville en tant que force de
concertation et de proposition.
Il faut entendre par société civile non pas
les mouvements associatifs, dont la plupart, ne se manifestent que lors des
cérémonies et les réceptions en attendant des subventions, mais les comités de
quartiers et des cités au niveau des secteurs urbains qui ne cherchent que
l'amélioration de leur cadre de vie, ainsi que les personnalités désintéressées
jalouses de leur ville, qui se trouvent ignorées par suite de leur forte
personnalité et leur autonomie de jugement. Cette élite composée de citoyens
conscients et agissants, est disponible pour contribuer à sauver sa ville de ce
marasme, qui a envahi tous les grands centres urbains pour peu qu'elle soit
sollicitée et avoir devant elle des interlocuteurs crédibles, c'est-à-dire
ouvert au dialogue et à l'écoute. Son rôle dans le cadre de conseil consultatif
est d'intervenir librement, de donner des avis et le cas échéant interpeller
les gestionnaires sur les insuffisances ou les carences constatées dans les
prestations de service. Ce qui permettra et par voie de conséquence aux élus de
mieux connaître l'opinion et les désirs du citoyen et en même temps de procéder
à une réorganisation plus rationnelle et efficace dans les services
administratifs.
Cependant une
gestion plus efficace ne peut se concevoir sans la qualité des ressources
humaines. Or le potentiel humain actuel des collectivités locales se caractérise
par une sous-qualification et une dévalorisation des emplois.
En effet, les
fonctionnaires communaux appelés quel que soit leur grade et leur formation
professionnelle, agents municipaux se trouvent réduits à de simples
scribouillards dépourvus de qualités professionnelles se contentant d'expédier
tant bien que mal, les affaires courantes sans mesurer leur portée à l'égard du
résident.
Aussi il
appartient à l'autorité de tutelle de réhabiliter les institutions locales en
leur restituant leurs prérogatives et en prenant en charge la formation ou le
recyclage de ce potentiel humain dont la majorité ignore les traditions
administratives : « conscience, assiduité, dévouement et respect de la
hiérarchie ».
« Une institution
qui perd ses traditions est vouée à la clochardisation ».
*Avocat
- Membre de
l'exécutif communal
- Ancien membre
du Conseil national économique et social 1994/2004
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Posté Le : 25/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Henni Merouane *
Source : www.lequotidien-oran.com