Algérie

La cité Sidi Merzoug de Ben Aknoun opère sa mue



La cité Sidi Merzoug de Ben Aknoun opère sa mue
"Il était temps que l'état de nos chaumières inspire ce regain d'intérêt de la part de l'autorité de wilaya de redorer enfin le fronton de notre cité"L'indigente cité de Sidi Merzoug, sise à Ben Aknoun, opère son lifting à la faveur d'un vaste programme de réhabilitation d'immeubles vétustes qu'a élaboré la direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers de la wilaya d'Alger (Darq) au cours de l'exercice écoulé. 14 mois ! C'est le délai auquel est tenu de souscrire l'opérateur contractant pour revivifier la cité qui s'est engluée, assises et murs, dans une précarité abyssale. "Il s'agit d'ôter l'écran d'impuretés qui s'est façonné au bout d'une longue période d'abandon de cet ensemble d'habitations urbaines et qui gâte l'aspect esthétique de la cité. D'où l'urgence de reprendre et de retoucher ce qui altère la maçonnerie des façades des immeubles A, B et C", a dit B. Amar, l'entrepreneur en travaux de bâtiment que nous avons rencontré au bas de l'échafaudage. Ainsi donc, et au chapitre de l'exécution des tâches, il est aisé de repérer ce qui a été déjà accompli au bout de quatre mois, au moyen des traces de bois banché et décoffré depuis peu de temps sur l'enfilade d'accoudoirs de balcons collectifs. Et à propos de balcons de type entrant, il s'agît plutôt d'espaces communs aux résidents, faisant usage de couloirs par lequel on accède aux appartements. "Le déficit en matière de maintenance d'immeubles, qui date sans doute de l'inauguration en l'an 1958, a concouru à ébrécher jusqu'à leurs rebords, les saillies d'accoudoirs ainsi que les larmiers de protection contre l'eau pluviale et ménagère, d'où le danger patent qu'il pourrait y avoir des chutes de gravats sur les résidents. Outre cela, le séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès a convergé dans l'identique sens d'abîmer davantage la cité", a ajouté notre interlocuteur. De la même manière de ce qui se fait à Alger-Centre, l'opération débute d'abord par racler les cloques d'eau qu'a occasionnées l'humidité sur le cadre bâti, jusqu'à l'intériorité de l'armature qu'il convient d'enduire de Sika, ou de procéder à la pose d'une nouvelle charpente métallique, au cas où la charpente d'origine s'avère érodée jusqu'à la "corde". S'ensuivra le coulage de béton armé aux fins de fortifier l'ouvrage. Autres tâches et pas des moindres, l'assainissement des caves et l'étanchéité des terrasses qu'il convient de restaurer à l'approche de la belle saison. Au demeurant, les travaux font des heureux, à l'instar de cette dame chirurgienne-dentiste de son état, qui déclare : "Il était temps que l'état de nos chaumières inspire ce regain d'intérêt de la part de l'autorité de wilaya de redorer enfin le fronton de notre cité. Donc, je ne peux qu'adhérer à l'initiative des autorités d'insuffler de la qualité de vie à ce patrimoine qui, s'il venait à captiver une constante attention, aura encore de beaux jours devant lui, même s'il rappelle un pan sombre de notre histoire." Bien sûr qu'on aurait souhaité obtenir l'avis du maire de Ben Aknoun pour lever le voile sur les conclusions prétendument alarmistes consignées dans le procès-verbal du CTC au lendemain du tremblement de terre de Boumerdès, mais en vain, en dépit d'un rendez-vous dûment convenu avec son attachée de presse. Mais qu'à cela ne tienne, l'acte de gestion de la Darq, évalué à 3,617 milliards de DA, ambitionne de réhabiliter un patrimoine de biens immeubles délabrés sis au centre-ville d'El-Âassima. Ebauché depuis le début de l'an 2014, un lot de 55 302 logements dûment identifiés, est inclu, sur une maîtrise d'?uvre technico-économique établie en 2006. Autre apport pécuniaire, 5 milliards de DA ! C'est le montant de l'enveloppe budgétaire allouée par le département ministériel de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville pour la réfection d'un parc d'immeubles situé au centre-ville, ainsi que d'autres communes à l'exemple d'Oued Smar, Bir Mourad Raïs, Hydra, Dar El-Beïda, Bab Ezzouar, Rouiba, Hussein Dey, Kouba et Chéraga, a-t-on appris. Elevée sur la plate-forme contiguë à la RN36 qui s'ouvre sur la placette de Ben Aknoun, la cité Sidi Merzoug a été conçue dans l'hideux style dit d'"urgence", pour offrir un îlot d'immeubles d'une consistance (R+6) où l'on inventorie environs 267 appartements qui auraient été classés IMR n'était l'intervention de la Darq. Inspirée des plans de l'architecte français Fernand Pouillon, la cité Sidi Merzoug fut réalisée sur l'ordre de service de l'ancien maire d'Alger Jacques Chevalley en l'an 1958, dit-on, dans le cadre de l'habitat dit évolutif auquel ouvraient droit nos aînés, que l'autorité française d'Algérie appelait toute honte bue, les "indigènes" d'alors. Pour nos anciens qui s'en souviennent, c'était dans la conjoncture du tristement célèbre "Plan de Constantine", mis en ?uvre et expliqué le 3 octobre 1958 par l'administration coloniale à Constantine, que fut construite la cité Sidi Merzoug.Louhal N.




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