« La cité des créateurs. »
Une aventure, vertigineuse.
( Cet article a été écrit suite a des lettres que je reçoit depuis le limogeage de l’émission « La cité des créateurs » et sa disparition totale . Des jeunes m’ont écrit pour s’inquiéter et d’autres pour se présenter sur le plateau de l’émission. Je suis dans l’obligation de m’expliquer sur mon blog)
Le titre semble très prétentieux. Il n’en est rien. Je peux vous confirmer que la production de cette émission de télévision n fut une grande aventure pour moi … plusieurs facteurs internes et externes ont permis sa réussite malgré un blocage systématique de la part d’une Direction qui était loin des réalités des jeunes en Algérie ou hypocritement elle le faisait sentir avec des arguments déplacés.
L’idée était très simple. L’auteur, il n’y en a qu’un bien que le générique contenait deux noms. Bref on ne va pas polémiquer là dessus … il s’agissait au fait de créer un quartier avec toutes les officines de service… laboratoire, cinéma, musée, placette, une cafete, un café maure, une salle de billard etc.
Un quartier comme on a l’habitude de voir dans la vie courante… l’idée au départ était merveilleuse, surtout que fondamentalement le programme manquait énormément de produits destinés au jeunes.
Le scénario écrit, il est déposé auprès de la Direction générale de la télévision Nationale. Un temps relativement long coula. on accepta la production de cette émission … on faisait tout pour que le projet capote … le Président de la république dans certains de ces discours s’inquiétai et honnêtement du devenir de la Jeunesse Algérienne . Il orienta les pouvoirs vers la prise en charge effective de cette frange de la population. Il fallait prendre en charge cette force et ces énergies et leur permettre de s’exprimer chacun dans son domaine …La Direction de la télévision profita de l’opportunité qui s’y présente et par hypocrisie envers les pouvoirs publics , ils lancèrent l’émission … Sa production fut une césarienne doublé d’un forceps !
L’émission verra le jour par le courage de milliers de jeunes … Ils nous ont téléphoné, écrit, se sont déplacé etc….
M. Guidoum Ministre de la jeunesse et des sports se déplaça.il resta dans le plateau à discuter avec une centaine de jeunes, plus de trois heures. Son agenda lui permit une demi heure.il l’a enfreint et s’est oublié …. Mes collaborateurs m’informèrent qu’une militante, chef d’un parti politique voulait se déplacer sur les lieux … on l’a remercié pour l’intérêt qu’elle porte à l’émission …et nous lui expliquâmes que l’émission ne doit avoir aucune couleur qui puisse lui nuire. En ces moments là nous croyons mon équipe et moi que cela va durer très longtemps : les jeunes il y’en a toujours et c’était notre seul capital …
Les douleurs, les souffrances et les déceptions viendront après. Une jalousie maladive des dirigeants de la boite à l’égard de tout ce qui ne cadre pas avec leurs points de vues obstrués et obsolètes, sera jugé, déchiqueté et rejeté… Après moult remous. Après des journées difficiles lassés à chercher les moyens pour les décors. Une régie fut allouée à l’émission …la production n’a pu arriver à arracher que 25 pour cent du devis soit disant accorder par le Directeur général à cette émission … une somme relativement importante .
Elle a été méthodiquement géré par un Directeur de l’Administration comme on gère une écurie de vaches laitières en milieu paysan rétrograde et fainéant. . Les jeunes arrivaient de partout. De Tamanrasset de Boussaâda, de Biskra de Ghardaïa, de Constantine, d’Oran, de Annaba, de Souk Ahras de Tlemcen et bien d’autres régions.du fin fond de l’Algérie et qu’elle fut mon plaisir de trouer que les jeunes, mine de rien adhère à cette idée et y croit beaucoup. Quel plaisir … ils m’écrirent par la suite pour me blâmer. Ils croyaient que j'étais derrière l’arrêt de la production de l’émission .il m’a fallu énormément de temps au téléphone pour expliquer à tout un chacun que je ne suis pour rien dans cette opération …La Direction et ses subalternes en sont les décideurs … Des échos me parvinrent par la suite sur les raisons d’un arrêt indirect de cette mission. Un des directeurs de l’époque auquel j’ai téléphone pour des explications m’a purement envoyé balader en me rétorquant: " la Direction n’a pas à justifier ses décisions même si cela concernait les jeunes ou tout autre frange de la société…" Ce Monsieur est un grand téléspeakeur de sport…. dans une chaîne qatarie… Moi je suis toujours là et je n’ai que l’Algérie pour vivre et bien…
La nouvelle grille tomba.je retrouve une émission similaire. « Alhan Wa Chabab » .La Direction considérait que la cité des créateurs pourrait être un sérieux concurrent …par sa juvénilité, son cadre, son esthétique, son contenu, sa forme, son rythme. Effectivement elle est une émission qui pose problème. Et c’est pour cela qu’elle a été limogée de la grille l’empêchant d’accéder à la deuxième saison … Quelle bêtise !
« Alhan wa chabab » vit le jour … On ne peut juger une émission qui ne remplit pas les conditions de définition d’une émission. En fin de parcours : Le lauréat de la saison une, de « alhan wa chabab » fut découvert par l’émission « la cité des créateurs » . Plusieurs chanteurs en herbe qui furent sélectionnés dans cette émission ont été découvert, tout d’abord, une grille avant , par « la cité des créateurs ». Alhan wa Chabab couta dix fois le prix des 23 émissions de « la Cité des créateurs ». En hypocritement exécutif messieurs ( Népotisme , tribalisme….facteurs déterminants d’un exécutif dans notre système de Production Audiovisuel.Ou vont les deniers publiques..
Quelques mois auparavant, les décideurs faisaient courir le bruit de la création de plusieurs émissions pour les jeunes. La pression du pouvoir en place se faisait plus pressante. Comme toujours on répondit d’une manière anarchique et désordonnée. Ces émissions consitaient en fin de compte de dilapider totalement le scénario de l’émission « la cité des créateurs » et en faire plusieurs émissions à genre, « le petit sportif » « le petit comédien ». « Le petit peintre » et ainsi de suite …les rubriques de « la cité des créateurs » … en morceaux… l’ONDA ne verrai que du feu, j’en suis sur … tout, dans le petit, quand on n’a pas les capacités de voir grand…
La cité des créateurs fut un espace d’expression pour les jeunes … dans ses entrailles. On vous parle de harragas .. Je pense qu’il faut poser la question sur les origines des ce phénomène et non sur le fait .. toutes les tentatives d’explication filmique n’ont abouti enfin de compte qu’à des clichés dénuées de sens .. Bokhors and Co. Si cette jeunesse avait des repères et des espaces d’expression libre , ne vous en faites pas , ils ne braveront la mort que pour défendre des valeurs et les couleurs du pays … Nous avons la jeunesse la plus sensible, la plus compréhensive et la plus créative dans le monde..
La télévision est l’affaire des professionnels de la communication et de l’audiovisuel et non des apprentis sorciers. Un jour, un cadre de la télévision me répondit sèchement à une question sur les raisons de sucrage d’une émission : « C’est un produit que mon fils (huit ans) n’a pas aimé.. tu ne sais pas ce que les enfants savent sur une grille des programmes ;. ;;ils l’apprécient sans arrière pensée… » Il s’élança dans une diatribe incompréhensible. En se faisant entendre par lui-même. Il se chantait les louanges qu’on lui devait s’il avait été compétent. Reste sur ta faim mon ami « Houhou ».
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Posté Le : 16/04/2009
Posté par : sid
Ecrit par : Mahroug Ahmed