La cité au quotidien

Après la période faste (2005-2010), le secteur du bâtiment tombe dans le coma à Sétif, région de bâtisseurs par excellence.Depuis un certain temps, un secteur aussi stratégique est contraint à un congé sabbatique, lequel occasionne d'énormes dégâts à une filière agonisante. Les efforts des hommes ayant recollé les morceaux d'un métier déstructuré au début des années 2000, sont anéantis. Tout comme les espoirs de centaines de familles dans l'attente d'une utopique livraison d'un logement locatif public (LPL), ou d'un logement social promotionnel (LSP), une chimère. Pour un oui, un non, une virgule, une mauvaise humeur, une omission, un ODS (ordre de service) non signé, une fausse implantation, une étude approximative, un marché non délivré, une «démission» d'un agent installé au chaud, des milliers de logements financés par l'Etat qui ne lésine pas, sont depuis longtemps emprisonnés dans les chambres «froides» des bunkers de «directors» à court d'arguments. D'autant plus que le récurrent refrain : «Ce n'est pas moi, c'est l'autre» a fait son temps. Bref, l'euthanasie imposée à un secteur pourtant géniteur de richesses et d'emplois a engendré d'incommensurables pertes.Puisque des centaines de man?uvres, maçons, plâtriers, ferrailleurs, coffreurs et autres artisans ne courant plus les rues, ont été «remerciés» par la manière de faire de ces «managers», nouvelle version. Sanctionnées par une gestion archaïque, obsolète et improductive, des entreprises tancées des années durant, jettent l'éponge. Ne pouvant faire face à un plan de charge vide et d'innombrables frais, d'autres, déclarent faillite. N'ayant pas les moyens pour extirper le malade du coma, les plus téméraires optent la mort dans l'âme, pour un exil forcé.