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La cinquième vitesse (III)



La cinquième vitesse (III)
Sous les lois de l'autorisation de la Défense nationale de 2011 et 2012, et testées avec le cas de Jose Padilla, le gouvernement américain se donne le pouvoir d'assujettir une personne désignée comme «terroriste» à l'arrestation arbitraire et à la détention sans procès.
Dans les cas de Jose Padilla et Bradley Manning, ainsi qu'au camp de prisonniers de Guantanamo Bay et d'innombrables «sites noirs» de la CIA à travers le monde, les prétendus terroristes du gouvernement américain sont soumis à la torture. Finalement, dans les cas d'Anwar Al-Awlaki, Samir Khan et Abdulrahman Al-Awlaki, le gouvernement américain a testé son «droit» de carrément assassiner les «terroristes», même s'ils sont citoyens américains. Avec ces précédents, ce ne serait pas nécessaire de suspendre officiellement la Constitution afin que le gouvernement américain puisse contrer l'opposition dans le pays en utilisant des encerclements par l'armée, des couvre-feux, des fouilles de maison en maison, des arrestations de masse, de la torture et même des assassinats. Il suffirait que la dissidence politique soit désignée comme étant du «terrorisme» ou un «soutien matériel au terrorisme» pour que le Congrès, le président, les tribunaux, l'armée et la soi-disant «presse libre» continuent sans modification leurs opérations actuelles. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les dictatures appuyées par les Etats-Unis en Argentine et au Chili utilisaient la prétendue lutte contre le «terrorisme» comme une couverture politique pour les arrestations et les meurtres de dizaines de milliers d'opposants politiques, de jeunes, de travailleurs et d'intellectuels ainsi que d'autres «ennemis de l'Etat». Telle est donc la logique inévitable de la «guerre contre le terrorisme» des Etats-Unis. Ainsi, deux facteurs essentiels alimentent la suppression des droits démocratiques et la poussée vers des formes de gouvernance autoritaire. La première est l'immense augmentation des inégalités sociales, qui est elle-même générée par la crise historique du système capitaliste. Tandis qu'elle vole la population dans le but d'empiler des niveaux de richesse privée toujours plus obscène, l'aristocratie financière est terrifiée par l'émergence de l'opposition sociale. C'est à partir d'une position de vulnérabilité et de peur extrême, et non à partir d'une position de force, que les milliardaires se tournent vers la répression par l'Etat policier comme un moyen de préserver leur statut, leur pouvoir et leur richesse. Deuxièmement, tout comme la démocratie est incompatible avec de tels niveaux d'inégalité sociale, elle est incom-patible avec la guerre impérialiste. L'armée et les services de renseignements américains ont, pendant douze années, pataugé dans le sang dans le but de piller les ressources mondiales stratégiques. Les morts, blessés et ceux forcés de quitter leur domicile se comptent par millions. Une armée professionnelle, séparée de, et hostile à la population, considérant le contrôle civil comme intolérable, a énormément accru sa taille, ses ressources et son pouvoir politique, jusqu'au point où ses homologues dans les services de renseignements, conjointement avec Wall Street, dominent le fonctionnement de l'Etat. (suite et fin)


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