Algérie

La cinglante réplique de Benflis à Ouyahia



La cinglante réplique de Benflis à Ouyahia
Sans concession sur le plan des principes et acérée au niveau de l'argumentation, la réplique de l'ancien chef de gouvernement se veut, visiblement, malgré tout, pédagogique.Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, a réitéré hier la détermination de sa formation à poursuivre sa démarche de parti d'opposition, dans une cinglante réplique à la violente attaque commise, récemment, par le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Ahmed Ouyahia, qui était allé, dans sa diatribe, jusqu'à qualifier les opposants au pouvoir en place de "nihilistes de l'intérieur".En réaffirmant tout haut l'ancrage de sa formation dans l'opposition, l'ancien chef de gouvernement n'a pas manqué de marteler que l'action politique de son parti au sein de cet espace était un "choix" assumé et qu'il s'agit là d'un des axes de travail de Talaie El-Houriyet depuis son existence officielle. "Notre parti a fait le choix de l'opposition politique créative, constructrice et responsable. Une opposition qui tire la sonnette d'alarme car il y a matière à alarme quant à la pérennité de l'Etat national, quant à l'unité de la nation et quant à la stabilité et à la quiétude de la société", a, en effet, expliqué M. Benflis à l'ouverture des travaux de la deuxième réunion du comité central de son parti à la Mutuelle des travailleurs de la construction, à Zéralda.Sans concession sur le plan des principes et acérée au niveau de l'argumentation, la réplique d'Ali Benflis à Ahmed Ouyahia se veut, visiblement, malgré tout pédagogique puisque le président de Talaie El-Houriyet ne se laisse pas pour autant emporter par la colère suscitée par les propos du patron du RND à l'égard de l'opposition. L'ancien chef de gouvernement brosse donc un tableau de l'opposition telle qu'il la conçoit. "Une opposition, explique-t-il, qui appelle l'attention de tous sur les périls politiques, économiques et sociaux que l'impasse totale actuelle fait peser sur le pays. Une opposition qui affirme haut et fort que l'heure du changement démocratique a sonné et que tous les combats d'arrière-garde que livre un système politique obsolète et dépassé n'y pourront rien." Cette opposition, d'après Ali Benflis, est celle "qui propose un dialogue national rassembleur et une perspective démocratique inéluctable comme voie de sortie de la crise de régime devenue insupportable et dont le règlement différé se paye chaque jour au prix fort". L'orateur se permet même quelques piques pour le moins caustiques à l'adresse d'Ahmed Ouyahia. "Notre allégeance est précieuse et ne va qu'à plus précieux qu'elle, et il n'y a pas plus précieux que l'Algérie éternelle. Notre fidélité ne va qu'à celui qui la mérite et nul ne la mérite plus que notre peuple. Notre loyauté va à la patrie car l'amour de la patrie prime sur tous les autres", contre-attaque le président usant d'un ton ironique, à la limite de la dérision. Mais là, M. Benflis, sans citer nommément Ahmed Ouyahia, s'adresse plus au directeur de cabinet de la présidence de la République qu'au secrétaire général du RND. La réplique d'Ali Benflis ne s'arrête pas là puisque, dans sa lancée, il a également fait référence aux menaces et autres tentatives d'intimidation proférées par le pouvoir en place. "Nous ne baisserons pas la tête devant l'intimidation et la menace. Nous ne serons pas de faux témoins dans la tragédie qui frappe notre pays", fulmine l'ancien chef de gouvernement qui promet de ne pas détourner les yeux "de tous les torts qui sont causés à la patrie". M. Benflis se montre pourtant quelque peu optimiste quant à l'avenir du pays et ses capacités à relever le défi de se sortir de la crise multidimensionnelle dans laquelle il a été embourbé par les tenants du pouvoir politique. "Quoi qu'il ait entrepris, le régime politique en place n'a rien créé d'irréversible. Quoique monumentale, sa faillite pourra être redressée dès lors que viendra le moment de la volonté et du courage politiques qui ne pourront émaner que d'hommes et d'institutions représentatives de leur peuple", soutient-il, estimant que "quel que soit l'ampleur du désespoir que ce même régime politique a semé, tous les espoirs restent permis".À noter que le parti d'Ali Benflis vient d'enregistrer la première démission du comité central, en la personne de Yahia Benzerara.Interpellé sur ce fait, M. Benflis a estimé, à ce sujet, que "les gens sont libres" et que le parti "fonctionne de manière démocratique", laissant la porte ouverte à "celui qui veut démissionner" de le faire.Hamid Saïdani




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