Algérie

La Cinémathèque algérienne revisitée par une cinéaste française



Au moment où la Cinémathèque algérienne se meurt à petit feu, un documentaire la fera revivre sur le bouquet Canal+, à travers la diffusion d'un documentaire, Mon histoire n'est pas encore écrite, de Jacqueline Gozland, qui revient sur la dimension révolutionnaire de la cinémathèque d'Alger. Le film sera diffusé ce soir, 24 février 2018 sur Ciné+ Classic, à 19 h 50. Il sera rediffusé le 7 mars à 12 h 10. Ce beau documentaire de la réalisatrice Jacqueline Gozland revient sur le parcours de la première cinémathèque d'Afrique et sans doute la plus importante de l'héritage cinématographique colonial. La cinémathèque a vu le passage de plusieurs grands réalisateurs et la programmation de plusieurs grands films. Même si la Cinémathèque algérienne a perdu de son aura, le doc revient surtout sur l'apport des différents directeurs français. A travers Jean-Michel Arnold, un des créateurs de la Cinémathèque algérienne et repère historique de ce documentaire, résume bien cette effervescence. À l'origine de cette Cinémathèque algérienne, un homme, Mohammed Sadek Moussaoui, dit Mahieddine. Mahieddine présidait avant l'indépendance la cellule images et sons du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra). Il devint responsable de la communication du FLN à Alger. C'est lui qui a eu l'idée de regrouper tous les films tournés pendant la guerre d'Algérie, le cinéma de maquis et les reportages, tout ce qui avait servi au final d'«arme de propagande». Mahieddine voulait créer une espèce d'INA avant la lettre, ainsi qu'une école de cinéma. Jean-Michel Arnold, ami du fondateur de la Cinémathèque française, Henri Langlois, lui suggère alors de créer une cinémathèque. C'est aussi ce même Mahieddine qui voulut et permit le Festival culturel panafricain d'Alger. Le premier directeur de la cinémathèque fut Ahmed Hocine. Fou de cinéma et ancien élève de l'Idhec, il était aussi un vrai enfant de la Casbah. La position stratégique de la cinémathèque a fait d'elle le carrefour des arts, situé entre l'université d'Alger, le musée Mama et le Théâtre national algérien, TNA. Cette position géographique a créé une osmose à la fois entre le peuple, les jeunes et les intellectuels. La cinémathèque qui affiche une scène de La bataille d'Alger de l'Italien Gillo Pontecorvo, longtemps interdit de diffusion en France, offre la couleur de l'archive à ce musée. Plusieurs intervenants dans ce doc mémoire, Ahmed Hocine, premier directeur de la cinémathèque d'Alger; Boudjemaâ Karèche, directeur de la cinémathèque à partir des années 1970 jusqu'en 2004, Ahmed Bedjaoui, commissaire de l'exposition organisée à l'occasion des 50 ans de la cinémathèque d'Alger, Nadia Labidi, ministre de la Culture de 2014 à 2015; Pierre Henri Deleau, créateur et chargé de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes de 1969 à 1998, Jean-Michel Arnold, animateur de la cinémathèque d'Alger (sous la direction de Ahmed Hocine); Merzak Allouache, réalisateur, Farouk Beloufa, cinéaste du film Nahla; Pascal Thomas, cinéaste français venu présenter à Alger plusieurs de ses films, Jean Douchet, critique de cinéma. Pas de présence de l'actuel directeur de la cinémathèque Lyès Semiane, dans ce documentaire qui, visiblement, veut faire le bilan d'un musée cinématographique algérien.[email protected]


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