Algérie

La chronique financière



C?est quoi une bonne banque ? Pour le commun des mortels, une bonne banque, c?est certainement celle qui ne pose pas beaucoup de questions pour accorder un crédit ou ouvrir un compte. Les professionnels ont un autre jugement, ils diront de prime abord que c?est celle qui offre un service rapide au moindre coût et ils compléteront en ajoutant c?est aussi celle qui accepte de vous prêter son parapluie par mauvais temps. Entre les deux réponses, il y a matière à discuter parce que ni les préoccupations des uns et encore moins les attentes escomptées des services bancaires des autres n?épousent les mêmes logiques et ne s?évaluent dans le même ordre. La bonne réponse n?est certainement pas là. Elle est ailleurs. La concurrence a quelque chose de bon, elle rend de plus en plus difficile la différenciation entre banques. Les produits sont à quelques éléments prés identiques, la qualité de service (Accueil, compétence du personnel?), est devenue pour tous les établissements bancaires un souci majeur. La modernisation des systèmes de paiement a permis à toutes les banques d?offrir des gains de temps équivalents. Les innovations étant à l?image de la configuration de l?économie. Si le marché demande des montages sophistiqués, les banques réagiront au quart de tour parce qu?il y a là source de revenus. Que reste t il à parfaire pour qu?une banque fasse mieux valoir sa spécificité auprès du public. Les frais bancaires ? C?est une autre histoire. Il reste que la bonne appréciation d?une banque ne relève pas forcément du public, elle peut tout juste se distinguer des autres banques sans que cette distinction ne lui confère un label de bonne banque, Khalifa Bank et tant d?autres sont passée par là. Les nombreux procès dans lesquels les banques apparaissent comme des victimes n?ont pas influés sur les niveaux de fréquentation des guichets bancaires. Le public ne peut pas évaluer la performance d?une banque et il n?est pas acquis que même s?il pouvait le faire, cette mesure l?intéresserait. Les indicateurs de performance tels que la rentabilité financière (Return on equity) ou la rentabilité économique (Return on asset) lui échappent totalement parce qu?ils ne sont pas déclinés et ne signifient pas grand chose pour lui. C?est un travail d?expert. Le provisionnement des créances à problèmes, c?est technique et puis une contrainte réglementaire imposée par les autorités. Finalement qui peut en dehors du superviseur, c?est-à-dire de l?autorité chargée du contrôle des banques, qualifier une banque de bonne ou de mauvaise même si elle apparaît aux yeux de la clientèle comme un modèle à suivre. Le problème ne se pose pas dans les mêmes termes selon que l?on se place du côté des dirigeants voire des actionnaires ou des analystes ? Les premiers cités ont la tâche facile parce qu?ils disposent d?informations en volume et en qualité que les autres n?en n?ont pas. Et même si l?information est diffusée par la banque, il restera nécessairement une asymétrie d?information entre les dirigeants et les analystes ? Ce qui rend le travail de ces derniers difficile. Dans notre contexte, les analystes font défaut parce que les banques ne communiquent pas assez de manière régulière les chiffres et dans ces conditions les comparaisons ne peuvent pas se faire de manière utile pour renseigner sur l?état de santé de la banque. Difficulté supplémentaire, les banques n?étant pas cotées en bourse, l?obligation d?informer périodiquement ne leur est pas opposable. Seulement, il faut convenir que lorsqu?on a une idée sur le portefeuille d?une banque (c?est-à-dire le volume des crédits et la qualité des bénéficiaires de ces crédits), on a forcément une bonne connaissance de la banque, or cette information ne peut être divulguée par aucune banque pour des raisons majeurs liées au secret professionnel et mêmes aux aspects stratégiques, concurrence oblige. C?est une impasse qui ne peut être évacuée que par les agences de notation pour peu que les banques y trouvent intérêt à se faire évaluer. Mais avant que les banques subissent l?analyse des agences de rating, il faut que le pays précède et dispose lui aussi d?une notation. La question est elle inopportune par ces temps de vaches grasses ?


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